vendredi 30 septembre 2011

Compléments alimentaires : la grande illusion


Gélules, apports multivitaminés, extraits d'algues ou oligoéléments : les compléments alimentaires séduisent un public de plus en plus large, mais leurs effets semblent parfois aller à l'encontre de l'objectif poursuvi. Les personnes ingérant ces additifs, révèle une étude de l'Université de Taïwan, se sentent protégées contre les maladies et se livrent du même coup à divers comportements dangereux ou malsains, négligeant les règles élémentaires de prudence.
Le psychologue Wen-Bin Chiou a offert à 41 Taïwanais de consommer un mélange diététique présenté comme un concentré multivitaminé, énergisant et revitalisant. Il s'agissait en réalité d'un placebo. Comme groupe témoin, 41 autres participants ont consommé le même placebo, mais présenté pour ce qu'il était : une substance inactive.
Comparés au groupe témoin, les 41sujets persuadés d'avoir absorbé un complément alimentaire ont déclaré, via des questionnaires, être plus attirés par les soirées arrosées, la prise de stupéfiants, le bronzage à haute dose ou les rapports sexuels non protégés. Ils étaient également moins désireux de faire du vélo, de la course à pied, de la natation ou du yoga.
Les psychologues ont alors proposé à leurs sujets un questionnaire dit d'invulnérabilité, composé de questions telles que : « Rien ne peut me faire de mal », « Les maladies sont pour les autres », etc. Non seulement les personnes pensant avoir pris des compléments alimentaires obtenaient des scores supérieurs à ce questionnaire, mais la note obtenue était directement liée à leur attirance pour les activités dangereuses citées.
D'où la conclusion : les « potions magiques » multivitaminées et autres stimulants entraînent un sentiment d'invulnérabilité qui conduit leurs consommateurs à baisser la garde vis-à-vis des comportements à risque. Voilà qui rappelle les régimes minceur : les personnes qui prennent des produits amaigrissants se sentent parfois autorisées à manger sans restriction.

Bisphénol A : les effets à faibles doses officiellement reconnus



Ce n’est pas le premier avis, loin de là, que l’agence sanitaire française rend sur le bisphénol A, l’un des multiples perturbateurs endocriniens présents dans notre environnement. Cependant les deux rapports publiés aujourd’hui, l’un sur les effets sanitaires l’autre sur les usages du BPA, vont plus loin que les précédents. «Ce travail met en évidence des effets sanitaires, avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition », écrit l’Anses dans son communiqué. Elle considère «disposer de suffisamment d’éléments scientifiques pour identifier d’ores et déjà comme prioritaire la prévention des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes ».
Il y a quelques mois, tout en reconnaissant l’importance des «signaux d’alerte», l’agence de sécurité sanitaire (1) restait plus prudente. En février 2010 l’Afssa estimait, à l’issue d’une expertise, que «la méthodologie de ces études ne [permettait] pas d'interprétation formelle des données qui remettrait en cause les précédentes évaluations du risque sanitaire ». Tout en insistant sur la nécessité de poursuivre le travail d'expertise sur cette substance utilisée pour fabriquer des plastiques (polycarbonate) et des résines époxydes.
Exposition à petites doses
Elément important, l’Anses reconnait que les effets du bisphénol A mis en évidence par les études se produisent à « des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins règlementaires ». En clair, il ne suffit plus de se référer aux doses journalières tolérables (DJT) définies par l’agence sanitaire européenne et contre laquelle se battent nombre de toxicologues (lire l'interview d'André Cicolella sur le Nouvelobs.com)
L’EFSA s’accroche à ces limites règlementaires, définies en 2006 pour le BPA. En septembre 2010 elle concluait une fois de plus que ses experts «n’avaient pu identifier aucune nouvelle preuve qui les amènerait à reconsidérer la dose journalière tolérable (DJT) existante pour le BPA». Tout en reconnaissant que des études font état de modifications au stade embryonnaire à cause de l’exposition au BPA, l’agence estimait qu’il y a avait encore trop de lacunes dans les connaissances.
Réduire l’exposition
L’agence sanitaire française va donc plus loin en recommandant de réduire l’exposition aux BPA, en particulier pendant des périodes sensibles comme la grossesse  Plusieurs études suggèrent en effet que l’exposition in utero aux perturbateurs endocriniens aurait des répercussions à long terme sur l’individu (lire Le BPA, un perturbateur de l'équilibre?). Le Canada a interdit le bisphénol A en octobre 2008. Pour l’instant, en France, il n’est interdit que dans les biberons.
L’agence souligne que les denrées alimentaires constituent la source principale d’exposition au BPA, à cause des emballages alimentaires, des revêtements des canettes et des boîtes de conserve, qui contiennent du bisphénol A. L’Anses lance un appel à contribution pour recueillir le plus d’informations possibles sur les produits de substitution au BPA –notamment sur leur innocuité.
La réglementation sur le bisphénol A pourrait donc rapidement évoluer en France. Dès demain, à l'Assemblée nationale, sera présentée en commission des affaires sociales une proposition de loi rédigée par des députés socialistes, menés par Gérad Bapt, "visant à la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A". Cette proposition sera discutée dans l'hémicycle le 6 octobre prochain.

jeudi 29 septembre 2011

De l’encre dans les pâtes


L’UFC-Que choisir s’alarme de la présence d’huiles minérales dans des produits alimentaires.
Les emballages alimentaires nous menacent-ils ? D’après une étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que choisir, des dérivés pétroliers présents dans l’encre sur les emballages ont tendance à contaminer les aliments comme les pâtes, le riz, le couscous, la chapelure ou encore le sucre en poudre. Sur les 20 produits testés, deux dépassent même très largement les limites internationales.
Le "couscous graine" de la marque Tipiak contient ainsi 50 fois la dose maximale recommandée en huiles minérales saturées, et la chapelure Leader Price la dépasse dix fois. Douze autres produits présentent quant à eux des niveaux préoccupants. En cause : la présence "d’huiles issues de la chimie pétrolière", a expliqué à Europe1.fr Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC-Que choisir.
Dommages pour la santé
Des études ont montré que certaines huiles saturées pouvaient ainsi causer chez les animaux des dommages au foie, au cœur, aux ganglions lymphatiques.
Aucune étude n’a pour l’instant été menée sur l’homme, mais l’UFC-Que choisir invoque le "principe de précaution" et demande leur remplacement par des huiles végétales ou certains types d'huiles minérales "avec un faible niveau de migration". Quant aux huiles aromatiques, également utilisées sur les emballages, elles appartiennent à une famille de produits dont certains sont cancérogènes.
Vide réglementaire
"Nous demandons aux pouvoirs publics de se prononcer très vite", a réclamé Olivier Andrault, déplorant le "vide réglementaire" autour de la question. "Ni les autorités nationales, ni les autorités européennes n’ont défini de limite", a-t-il fustigé, rappelant que le seuil fixé par l’instance de l’ONU chargé de l’alimentation, la FAO, et l’Organisation mondiale de la Santé, était non contraignant.
L’association de consommateur n’est pas la première à s’émouvoir de la présence potentielle de ces produits dans les assiettes : la Commission européenne a demandé à son Agence pour la sécurité des aliments de se saisir du problème il y a un an, réclamant une étude sur les dangers pour l’homme.

vendredi 23 septembre 2011

Les aliments enrichis sont-ils utiles ?


Vitamine D, fer, vitamine A, calcium, oméga 3… On ne compte plus les "aliments enrichis en…"  sur le marché. Quels produits ont droit à ces mentions ? Consommer ces aliments est-il un vrai plus ou est-ce inutile ? Les éclairages du Pr Irène Margaritis, chef de l'unité nutrition à l'Anses et du Dr Pascale Modaï, nutritionniste.http://ad.doctissimo.fr/5/www.doctissimo.fr/pages_nutrition/sante_assiette/exclu/L48/72257265/Middle/OasDefault/Middle-blanc/Middle-blanc.html/4b596b356d5535386850594141307236?_RM_EMPTY_&
Dans l'ensemble, nous n'avons pas besoin de consommer des aliments enrichis. Certains se révèlent toutefois intéressants pour des populations particulières susceptibles d'avoir des insuffisances d'apport spécifiques.
Aliments enrichis : une nouvelle réglementation
Un aliment est dit enrichi lorsque des nutriments (vitamines, minéraux) ou autres constituants (omégas 3, ferments lactiques, fibres…) ont été ajoutés au cours de sa transformation. "Depuis l'harmonisation européenne, tous les aliments peuvent être enrichis en vitamines, minéraux ou autres micro-nutriments autorisés" explique le Pr Irène Margaritis, chef de l'unité nutrition à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
"Avant, en France, seuls les aliments diététiques pouvaient être enrichis, ce qui ciblait une certaine population" ajoute-t-elle. Côté réglementation, les formes chimiques autorisées font l'objet d'une liste. "Elles ne doivent pas être toxiques et être bio-disponibles" indique notre experte.  
"Mais cela n'est pas le cœur du problème, le point sensible est la quantité de ces éléments" souligne-elle. En effet, normalement, on enrichit les aliments pour aider les gens en déficit à atteindre les ANC (apports nutritionnels conseillés) ou les BNM (besoins nutritionnels moyens). Comme tout aliment peut être enrichi aujourd'hui, se pose la question des niveaux limites d'enrichissement.
"L'Anses a fait des simulations pour voir jusqu'à ce quel niveau d'enrichissement on peut aller : l'objectif est qu'un consommateur ne dépasse pas les limites de sécurité" explique le Pr Margaritis. D'autant plus que ces aliments enrichis peuvent être cumulés à la prise de compléments alimentaires, plus concentrés.
Ainsi plusieurs spécialistes tirent la sonnette d'alarme concernant les éventuels surdosages en vitamines par exemple. Une dose limite de sécurité  a été fixée pour
certaines vitamines, dose à partir de laquelle la vitamine peut avoir des effets néfastes. Et parfois, la dose de sécurité n'est pas loin de l'apport conseillé.
Ces niveaux maximaux d'enrichissement sont d'ailleurs en train d'être établis en France et en Europe.
Aliments enrichis : inutiles le plus souvent
"La consommation d'aliments enrichis chez une personne qui n'a pas de déficit ne présente pas d'intérêt nutritionnel" assure le Pr Margaritis. Or, d'après le Dr Pascale Modaï "sur le plan médical, les vraies carences ne sont pas si fréquentes que cela", ajoutant que normalement,  "avec une alimentation variée, il n'y a pas de carence".  
Même discours chez le Pr Margaritis : "Si on mange diversifié et équilibré, on n'a dans l'ensemble pas besoin d'aliments enrichis".  Deuxième message à retenir : "avant de penser aux aliments enrichis, il faut déjà se tourner vers des aliments qui sont naturellement sources de…" conseille le Dr Modaï.
Par exemple, si vous avez besoin de calcium, consommez des laitages plutôt que du jus d'orange enrichi en calcium ! N'oubliez pas que "s'il y  a du calcium en plus, cela veut dire qu'il y a des calories en plus" rappelle la nutritionniste.
"Il faut vraiment écarter l'idée que le plus est le mieux : en nutrition, quand on a atteint la quantité optimale qui répond à nos besoins, même si on prend plus, on n'aura rien de plus » souligne de son côté le Pr Margaritis. "Si on remplit un verre d'eau plein, il déborde. C'est pareil pour l'organisme qui reçoit plus de nutriment qu'il ne lui en faut : il le stocke, l'élimine mais ne s'en sert pas" explique-t-elle. C'est comme cela que l'organisme risque de métaboliser trop de vitamines. Ainsi, beaucoup d'aliments sont enrichis en vitamine B12, alors qu'il n'y a  pas de déficit dans la population globale. "C'est aberrant, cela fait un nutriment en surplus dont on n'a pas besoin" déplore le Pr Margaritis. Autre exemple : "si vous consommez toujours des aliments enrichis en zinc, vous risquez d'avoir un déficit en cuivre car ils sont en compétition dans l'intestin" prévient-elle.

Aliments enrichis : intéressants dans certains cas

Il faut donc privilégier une approche individuelle pour les aliments enrichis. Comme le souligne le Pr Margaritis, "on peut avoir une frange de la population qui peut avoir des déficits nutritionnels".  Ils peuvent en effet être observés chez des populations spécifiques pour qui les aliments enrichis peuvent présenter un intérêt.
Les aliments enrichis en vitamine B9 peuvent être utiles pour les femmes en âge de procréer. Tout comme consommer des produits enrichis en vitamine B12 peut être intéressant pour les personnes âgées qui ne mangent pas de viande et sont donc en déficit de cette vitamine.
Un supplément en calcium peut être bénéfique aux adolescents et aux femmes en âge de procréer qui peuvent en manquer. "Les aliments enrichis en fer peuvent aussi être utiles aux femmes qui sont souvent carencées" ajoute le Dr Modaï. Une autre insuffisance d'apport répandue ? Celle en fibres. Là-encore, des céréales enrichies, par exemple, peuvent être intéressantes. Les personnes qui ne mangent pas de poisson pourront consommer des aliments enrichis en iode. Oubliez par contre les aliments enrichis en omégas 3 : "Il faudrait consommer énormément de margarine enrichie pour bénéficier d'un réel apport en omégas 3" explique le Dr Modaï. Sachez tout de même que les aliments enrichis ne sont jamais indispensables ! En effet,  en cas de déficit nutritionnel, un apport suffisant en aliments naturellement riches en nutriment approprié permet de couvrir les besoins.
Dans tous les cas, avant de prendre des aliments enrichis, le mieux est de prendre l'avis d'un professionnel de santé qui saura vous dire si vous êtes à risque d'insuffisance d'apport -en réalisant un bilan alimentaire- et qui pourra éventuellement vous proposer des dosages afin de savoir si vous avez un déficit. Pas la peine de payer plus pour des aliments qui n'ont pas un réel intérêt nutritionnel !

Publié par : Anne-Sophie Glover-Bondeau

Pourquoi est-il si conseillé de manger des fibres ?


La publicité le répète à l’envie : il faut manger des fibres ! Avec raison, semble-t-il, tant ces longues chaines moléculaires, que l’on trouve dans les céréales, les fruits et les légumes favorisent une bonne digestion.
D’abord, ce sont des véritables éponges, qui fixent de grandes quantités d’eau. Les fibres solubles, comme la pectine (malheureusement détruite à la cuisson) ou les gommes, forment dans l’estomac des gels visqueux, tandis que les fibres insolubles restent en suspension et gonflent. Résultat : dans notre estomac, la bouillie alimentaire est beaucoup moins fluide et s’écoule plus lentement vers l’intestin grêle.
Atténuer le pic de la glycémie
Là, les fibres visqueuses continuent de ralentir le transit. Et comme l’intestin grêle ne produit pas d’enzyme capable de les dégrader, elles parviennent presque intactes jusqu’au colon. Ou elles servent de nourriture à une multitude de bactéries.
Inversement, les fibres non solubles accélèrent le mouvement, sans doute en stimulant les contractions de la paroi du tube digestif. Ces fibres permettent donc, au contraire, de lutter contre la constipation. Le cumul des deux types de fibres permettrait de réguler au mieux le transit.
Mais les fibres ont d’autres actions. Les plus visqueuses épaississent les bords du contenu intestinal, ce qui ralentit les échanges avec le paroi de l’intestin. Tandis que les autres non solubles (lignine et cellulose), genent l’action des enzymes. Les fibres freinent ainsi l’absorption des sucres les plus rapides et atténuent le pic que fait la glycémie après chaque repas. Une propriété importante.
Pour les personnes diabétiques. Elles limitent aussi l’augmentation des taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Enfin, les fibres protégeraient contre les cancers du colon, du rectum ou du sein.
Probablement en diluant ou en retenant les molécules ‘’agressives’’, (acides biliaires pour le colon, dérivés d’œstrogène pour le sein). En revanche, manger trop de fibres peut provoquer flatulences et douleurs abdominales. Cela peut aussi gener le contact des nutriments avec la muqueuse, privant l’organisme de certaines vitamines ou sels minéraux. Comme toujours, tout est donc affaire de justes proportions.
Science & vie, questions réponses, septembre 2011

mardi 20 septembre 2011

LES FOSSILES REFUTENT LA THEORIE DE L'EVOLUTION


Grossesse et VIH : des traitements non évalués


De façon globale, l’évaluation des médicaments chez la femme enceinte et le nouveau-né est très rare. Les antirétroviraux n’échappent pas à cette réalité. Le nombre d’essais cliniques est très faible, y compris aux USA. Comment estime-t-on alors les risques de toxicité pour l’enfant ? "Aujourd’hui, notre façon de procéder n’est pas la bonne : on traite et on observe après. Nous regardons le sang de cordon à la naissance, examinons le nouveau-né, faisons des registres", déplore le Pr Mandelbrot. Du coup, les anciennes molécules, pour lesquelles on a du recul, sont privilégiées. "Nous nous interdisons de faire appel chez la femme enceinte à des combinaisons médicamenteuses nouvelles", explique ce spécialiste. Le cri du coeur de ces médecins ? "Il faudrait développer des programmes de recherche". Trois questions se posent sur la tolérance de ces médicaments pour le bébé : l’impact sur l’enfant d’une grossesse chaotique - éventuelle prématurité -, les malformations à la naissance, et, la plus importante, la question du suivi à long terme. "Pour l’instant, nous n’avons pas d’inquiétude considérable sur la toxicité de ces traitements sur les organes du foetus" annonce le Pr Stéphane Blanche. "En revanche, se pose le problème du suivi de ces enfants", ajoute-t-il. Un effet secondaire peut en effet se manifester très longtemps après le traitement. Or, pour l’instant, le suivi de ces enfants a été maintenu à deux ans : "Globalement, leur santé est très bonne", déclare le Pr Blanche.
Comment faire pour évaluer ces médicaments ? En mettant en place de nouveaux marqueurs biologiques afin de savoir s’il y a un effet toxique sur le nouveau-né ou le petit enfant. Il existe déjà ceux qui servent à étudier l'anémie, les troubles des globules blancs et les plaquettes pour des médicaments, dont on sait qu’ils peuvent avoir des effets sur les globules rouges ou blancs. Mais "nous manquons de marqueurs biologiques pour étudier les effets de nouveaux médicaments, comme par exemple le Ténofovir, molécule intéressante mais dont on sait qu’elle peut avoir des effets néfastes sur les os ou les reins", indique le Pr Mandelbrot. "En cas d’alerte biologique, nous pourrions changer de médicament", explique le Pr Blanche. Deuxième possibilité : faire des études sur placenta ex-vivo. La plupart de ces médicaments passent la barrière placentaire ; or la majorité des molécules n’a jamais été testée sur le placenta humain. "À l’Hôpital Louis Mourier, nous avons créé un laboratoire où nous étudions le passage placentaire sur des placentas récupérés dans les salles d’accouchement, par la méthode de perfusion placentaire. Ce n’est qu’indicatif mais c’est déjà une indication utile", explique le Pr Mandelbrot. Enfin, certains médecins se posent aujourd’hui une question cruciale : faut-il donner des médicaments qui passent la barrière placentaire alors que l’on sait aujourd’hui que si l’on contrôle bien la charge virale de la mère, la transmission est quasi-nulle ?

L’obésité chez l’enfant


• La prévalence de l’obésité pédiatrique et de ses conséquences morbides ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, dans le monde, un enfant sur dix présente un excès de poids.
• La prise en charge de l’obésité pédiatrique ne doit pas interférer avec la croissance et le développement de l’enfant.
• L’obésité chez l’enfant, comme chez l’adulte, est définie par un excès de masse grasse corporelle ayant des conséquences néfastes pour la santé physique et mentale.
• En pratique clinique, on utilise l’IMC (Indice de Masse Corporelle) pour évaluer la corpulence d’un enfant.
• L’IMC doit être régulièrement calculé puis reporté sur des courbes de percentiles d’évolution de la corpulence car il varie physiologiquement avec l’âge et le sexe.
• L’obésité est principalement expliquée par un déséquilibre de la balance énergétique (alimentation déséquilibrée, manque d’activité physique et sédentarité).
• L’obésité parentale, l’origine ethnique, le poids de naissance, un rebond adipositaire précoce, l’environnement sont des facteurs influençant le risque d’obésité infantile.
• L’évaluation initiale de l’obésité pédiatrique comprend une anamnèse et un examen clinique complets. Elle permet d’évaluer le degré d’obésité, son retentissement (complications à court terme) et son évolutivité (risque de complications à long terme). Elle a aussi pour objectif d’éliminer les causes rares (syndromes génétiques et causes endocriniennes) à référer au spécialiste.
• Les objectifs thérapeutiques sont principalement le maintien du poids, et ce, par une modification, progressive mais durable, des comportements de toute la famille.
• Le traitement doit comprendre une association d’interventions (éducation diététique, modification des habitudes alimentaires, réduction de la sédentarité, encouragement de l’activité physique générale quotidienne).
• Le suivi par le médecin traitant est un point essentiel de la prise en charge.
• En matière de prévention de l’obésité infantile, il convient également de se concentrer sur une modification des comportements: promouvoir une alimentation saine et une activité physique régulière, réduire la sédentarité.
• Les milieux les mieux adaptés pour mener des interventions préventives éducationnelles et comportementales sont les structures scolaires et familiales.

lundi 19 septembre 2011

La pollution au plastique a atteint l'océan Antarctique


Une importante pollution au plastique a été détectée dans les eaux antarctiques, suite au passage de la goélette de l'expédition scientifique Tara-Océans. Tous les échantillons prélevés dans l’océan lors de cette mission contenaient du plastique, dans des quantités allant de plusieurs centaines à des dizaines de milliers de morceaux par kilomètre carré.
Neuf mois après le passage de la goélette Tara en Antarctique, dans le cadre d'une expédition scientifique lancée en septembre 2009, l'équipe de chercheurs internationale qui navigue à bord du trois-mats français révèle l'importante pollution au plastique des eaux qui bordent le continent. Dans un communiqué publié sur le site de l'expédition océanographique, les chercheurs expliquent que "tous les échantillons collectés à cette occasion dans l’Océan Antarctique contenaient du plastique, le compte allant de 956 à 42.826 morceaux de plastique par kilomètre carré autour des différentes stations d’échantillonnage". Une découverte qui montre "que cette pollution est maintenant détectable dans tous les recoins du globe", déplore l'équipage de Tara.
Des chercheurs de l’Algalita Marine Research Foundation, basé en Californie, qui ont développé à bord de la goélette un nouveau protocole de recherche et d'échantillonnage de la pollution plastique, sont en train d'étudier l'impact de ces particules et micro-particules de plastique sur la biodiversité, et notamment sur les oiseaux marins, les mammifères et les poissons. Des animaux qui avalent de petits morceaux de plastique, ou se laissent piéger dans de plus gros morceaux. "Les relations entre les plastiques et les microbes marins qui les colonisent sont également étudiées" explique le communiqué.
Tara, bientôt à Honolulu
L’expédition Tara Océans, qui a pour but d’étudier l'impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes planctoniques et les coraux, et ses conséquences sur la chaîne alimentaire marine, doit s'achever en mars 2012. Ce lundi 19 septembre, Tara est attendue à Honolulu, avant de prendre la direction de San Diego puis de New York. Pendant tout le reste de l'expédition, la goélette continuera de collecter des échantillons et étudier la pollution au plastique de l'océan.

Les bienfaits des dattes


Consommer les dattes dans le monde arabe remonte à fort longtemps. Les dattes sont des fruits à noyau très nutritifs ; elles figurent au Moyen-Orient depuis des siècles, et étaient tout simplement un aliment fondamental pour les arabes.
Dans l’antiquité et selon le Coran, Allah a demandé à Marie la vierge de manger les dattes lors de son accouchement de Jésus en disant dans la sourate de Meriem, verset 25: « Secoue vers toi le tronc du palmier, il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange et bois et que ton œil se réjouisse » : cela était dans le but de lui faciliter l’accouchement.
Le prophète Mohamad (saws) disait aussi : « Donnez à manger à vos femmes des dattes, car toute femme qui mange des dattes aura un enfant indulgent ».
Et effectivement, les expérimentations scientifiques ont confirmé que les dattes sont une vraie recharge énergétique. Elles contiennent des substances stimulantes, énergétiques et des fibres qui aident à éviter la constipation et qui servent à renforcer l’utérus de la femme surtout pendant les derniers mois de grossesse.
Ces substances aident aussi à faciliter les contractions pendant l’accouchement d’un coté, et d’un autre, les dattes représentent la meilleure alimentation pour l’accouchée et pour la nourrice.
Les scientifiques ont découvert aussi que les substances qui se trouvent dans les dattes ont la capacité d’éliminer la tristesse et la mélancolie surtout pour la femme qui allaite son bébé et par conséquent son lait devient de plus en plus bénéfique.
Dans la tradition musulmane, la sunna, les dattes sont recommandées à la maison, car elles peuvent subvenir d’une manière miraculeuse aux besoins du corps humain.
Pour finir, on peut dire que ces informations ne représentent qu’une partie infime des avantages de la datte.

Bienfaits de la Barbarie


Des études scientifiques ont révélé d'exceptionnelles vertus pour ce fruit, des apports anti-diabète, anti-cholestérol... jusqu'à des propriétés anti-rides.
Cette variété emblématique au Mexique (appelée Nopal), présente sur le drapeau mexicain, est célèbre pour ses sources nutritives et ses bienfaits pour la santé.
La figue de Barbarie bonne pour la santé
Les médecines traditionnelles mexicaines utilisaient déjà la figue de Barbarie pour traiter le diabète. Ils se servaient également de son jus pour traiter les brûlures.
De nos jours, elle est utilisée pour combattre le le diabète non insulinodépendant (ou diabète de type II). La recherche scientifique a démontré que les figues de Barbarie peuvent stabiliser les niveaux de sucre dans le sang. Empêchant le sucre de se transformer en graisse, elle est également efficace pour lutter l'hyper cholestérolémie, l'obésité, la colite, la diarrhée, l'hypertrophie bénigne de la prostate et les infections virales. Elle a en outre des vertus pour soulager les symptômes de la bouche sèche, les nausées et la "gueule de bois". Des études tendraient à démontrer qu'elle serait efficace pour combattre certains cancers.
La figue de Barbarie utilisée en soins de beauté
La pulpe du fruit est utilisée comme composant dans des lotions pour le visage et le corps, des gels pour les cheveux et des shampooings. La figue de Barbarie apporte à la peau antioxydants et radicaux libres, elle la nourrit, la purifie, l'apaise, la calme, elle aide à prévenir rougeurs et couperose. Dans ses usages en cosmétiques, on trouve des crèmes de jour, d'après soleil, d'anti-vergétures, d'anti-rides. Elle est connue pour son huile régénératrice, dont l'action contre les rides est plébiscitée.
Les bienfaits anti-âge de la figue de Barbarie
On lui confère plus de bienfaits que la fameuse huile d'Argan et un pouvoir anti-âge exceptionnel. L'huile de pépins de figue de Barbarie est très riche en vitamine E et en Oméga 6, ses apports sont les suivants:
  • antioxydante, elle agit contre les rides, les poches et les cernes des yeux,
  • cicatrisante, raffermissante, elle agit comme un tenseur, apportant tonus et fermeté à la peau
  • hydratante, elle nourrit la peau en profondeur.

vendredi 16 septembre 2011

La crème solaire responsable de modifications hormonales


Bien que fondamental pour éviter les conséquences néfastes du soleil sur la santé, le protecteur solaire reste un produit cosmétique contenant des composants chimiques qui peuvent avoir des effets non désirables sur l'organisme. Depuis plusieurs années déjà des chercheurs étudient l'impact de ces composés sur le vivant. Une étude menée en 2008 par des biologistes italiens a d'ailleurs démontré le lien entre la présence de crème solaire dans l'eau et la mortalité des coraux.

Comme ils ne sont pas anodins, ces produits sont suivi de près par les autorités sanitaires, qui contrôlent leur composition afin d'éviter d'autre mal. Les administrations européennes et états-uniennes limitent notamment à 8% la concentration maximale du filtre EDP. un composé des protecteurs solaires, souvent associés à des problèmes de modifications hormonales.

Récemment des chercheurs espagnols de l'université de Cordoue en collaboration avec une équipe de l'université de Valence, ont mis au point une méthode pour détecter de manière automatique et simple la présence du filtre solaire EDP dans l'organisme. Il s'agit d'une première étude réalisée sur l'être humain, dont les résultats sont fondamentaux pour comprendre le métabolisme de cet agent dans le corps et ainsi mieux réguler son usage.

Deux études ont été réalisées sur des hommes et femmes volontaires qui ont utilisé des protecteurs solaires et se sont prêtés aux analyses. L'étude se concentrant sur la présence d'EDP dans le sperme a récemment été publiée par la revue Analytical & Bioanalytical Chemistry. Le travail confirme la présence de ce composant dans l'organisme avec les risques que cela implique. De plus un test simple et efficace a été mis au point pour détecter la présence d'EDP et de ses métabolites dans les urines, au travers desquelles 0,5% du composé est éliminé selon l'étude publiée dans Journal Chromatography A

Pourquoi les doigts se fripent dans l’eau ?


il suffit de rester cinq minutes dans l’eau pour que la peau du bout des doigts ou des orteils plisse. On croyait simplement que la peau devenait partiellement perméable et que l’eau faisait gonfler les couches sous-cutanées.
Mais Mark Changizi et ses collègues, du Laboratoire 2AI à Boise, dans l’Idaho aux États-Unis, avancent une nouvelle hypothèse: les plis qui se développent dans l’eau seraient une adaptation au milieu et permettraient d’y agripper efficacement les objets.
On sait depuis le milieu des années 1930 que si l’on bloque le système nerveux dit sympathique (qui adapte entre autres les réactions de l’organisme au milieu) au niveau des doigts, on empêche la formation des plis à leur extrémité. Les neurobiologistes ont donc supposé que ces plis seraient une adaptation efficace en milieu humide. En étudiant des clichés de 28 extrémités de doigts plissées par l’eau, ils ont constaté que toutes présentent la même organisation en « canaux », formés par les parties concaves. Chaque canal est long, ininterrompu et séparé de son voisin, et seules les parties hautes sont toutes connectées en un point situé au sommet du doigt.
Quand on appuie le doigt sur une surface sèche, les empreintes digitales permettent d’augmenter l’adhérence. Mais si la surface est humide, un film d’eau reste piégé entre l’objet et le doigt. Or les ridules des empreintes digitales, trop fines, ne peuvent pas évacuer cette eau, et l’adhérence est mauvaise. En revanche, les plis des doigts qui apparaissent en quelques minutes permettraient d’éliminer l’eau rapidement en formant un système de drainage efficace.
Reste à prouver que l’on saisit mieux des objets dans l’eau grâce à ces plis. En attendant, les chercheurs américains ont déjà montré que même des macaques japonais ont la peau des doigts plissée dans l’eau.
Réf : pour la science, N° 406.

lundi 12 septembre 2011

Angélique (angelica archangelica)


Un peu d’histoire
Les médecines traditionnelles chinoise et indienne considèrent l’angélique comme la panacée pour tous les problèmes d’ordre gynécologique. On la recommande aussi pour soulager l’arthrite, les douleurs abdominales, le rhume et la grippe.
Les européens la considéraient comme une plante magique et ils se servaient de ses feuilles pour en faire des colliers pour les enfants. Ils les croyaient ainsi à l’abri de la maladie et des mauvais sorts. L’angélique était d’ailleurs la seule herbe que les sorcières n’utilisaient pas. Dès le XVIème  siècle, on se servait du jus extrait des racines que l’on mêlait à d’autres herbes pour faire « l’eau des carmélites », une boisson réputée infaillible contre les maux de tête, et pour assurer une longue vie.
Ses avantages 
De nos jours, les herboristes recommandent l’angélique pour régler les problèmes de digestion grâce à son effet relaxant sur les intestins. Ils la conseillent également pour aider à dégager les voies respiratoires en période de rhume, de grippe ou de bronchite.
D’autre part, des chercheurs japonais ont découvert que l’angélique possédait des effets anti-inflammatoires notoires, ce qui en ferait une aide précieuse dans le traitement de l’arthrite et du rhumatisme.
Mise en garde
Les femmes enceintes doivent se garder de prendre de l’angélique. Il pourrait en résulter une fausse couche.
Les diabétiques doivent en faire autant parce qu’elle augmenterait le taux de sucre et pourrait provoquer des faiblesses.
A moins d’être un botaniste expert, évitez de cueillir l’angélique en pleine nature. Vous pourriez la confondre avec une autre espèce qui lui ressemble beaucoup, la cigue d’eau (cicuta maculata), qui contient une poison très violent.
Son utilisation
Commercialement, on retrouve l’angélique en comprimés, en sirop et en poudre. On peut prendre de 1 à 3 comprimés par jour ou 5 mL (1 c, à thé) de sirop trois fois par jour.
On peut se faire une infusion de graines ou de feuilles en poudre en utilisant 5 mL ( 1 c, à  thé) dans 250 ml ( 1 tasse) d’eau bouillante qu’on laisse reposer de 10 à 20 minutes.
On peut aussi se faire une décoction de poudre de racines. Faites alors bouillir 5 mL  (1 c, à thé) de poudre dans 250 mL (1 tasse) d’eau. Retirez du feu et attendez 15 minutes. On peut en boire deux tasses par jour. Sachez toutefois que les décoctions ont un gout amer.
Pour un bain relaxant, en suspendre sous le robinet de la baignoire dans un sachez de mousseline.
Réf : des plantes médicinales, DANIEL JOURDAIN

Le stress affecte-t-il notre patrimoine génétique ?


C’est désormais un fait établi : un stress répété, comme une tristesse durable, modifie notre corps… jusqu’à son patrimoine génétique ! l preuve formelle a été apportée en 2004 par la biologiste australo-américaine Elizabeth Blackburn, prix nobel de médecine 2009, et Elissa Epel, psychiatre à l’université de Californie. En comparant l’ADN de mères d’enfants en bonne santé à celui de mères d’enfants atteints d’une maladie grave et chronique, comme l’autisme, ou souffrant d’un handicap moteur ou cérébral, elles ont découvert que les secondes, soumises à un stress psychologique chronique, présentaient des signes de vieillissement précoce dans leur ADN. Comme s’il était ‘’ rongé’’ par l’angoisse.
Inscrit dans nos gènes !
L’image est d’autant plus juste quand on regarde ce qui se passe au cœur de nos cellules, là ou l’ADN est condensé sous forme de chromosomes. A l’extrémité de ceux-ci se trouvent les télomères, sortes de ‘’capuchons’’ qui les protègent de l’érosion au fil des divisons cellulaires. Ceux-ci raccourcissent progressivement au fur et à mesure que la cellule vieillit. Or, chez les mères angoissées, les télomères sont apparus anormalement courts, reflétant un vieillissement accéléré. Ils semblaient appartenir à des personnes plus âgées de 9 à 17 ans !
Comment expliquer le lien entre les émotions et l’ADN ? pour l’heure, le mécanisme biologique précis est encore inconnu. Le cortisol, l’hormone du stress libérée par des petites glandes situées au-dessus des reins (les surrénales), pourrait etre impliqué. Peut-etre en interagissant avec l’activité de la molécule chargée de l’entretien des télomères, la télomérase. Quoi qu’il en soit, le stress ne s’attaque pas seulement aux télomères : il inscrit aussi sa marque sur nos gènes eux-mêmes, modifiant ainsi de façon ciblée et durable certains de nos comportements. Cette action relève d’un phénomène biologique baptisé l’épigénétique, par lequel l’ADN est modifié chimiquement par des petites ‘’étiquettes’’ – des groupements méthyles, dans le jargon des biochimistes – qui empêchent physiquement l’expression de certains gènes.
Or, les scientifiques ont constaté que le stress et les traumatismes psychiques entrainent des erreurs d’étiquetage épigénétiques dans la zone cérébrale qui gère les émotions, l’hippocampe. A preuve cette expérience réalisée sur des bébés rats : délaissés par leur mère, ils présentent des modifications épigénétiques qui bloquent le récepteur aux corticoides dans l’hippocampe. Or, ce récepteur contrôle la réponse au stress en réduisant le taux sanguin de cortisol. Du coup, les ratons délaissés deviennent moins bien armés pour faire face au stress. Perpétuellement angoisés, ils souffrent de troubles de la mémoire et d’un comportement dépressif. Une observation confirmée chez l’homme : des personnes décédées par suicide et qui avaient subi des sévices sexuels dans l’enfance présentent aussi le gène du récepteur aux corticoides bloqué par une méthylation de l’ADN des neurones de l’hippocampe.
Et ces anomalies peuvent même se transmettre : lorsqu’une femme est dépressive ou anxieuse pendant la grossesse, le bébé a tendance à présenter un marquage épigénétique anormal sur le gène du récepteur aux corticoides. Avec pour conséquence un nourrisson au taux de cortisol élevé, donc très sensible au stress.
Toutes ces observations ne sont pas forcément des mauvaises nouvelles : si notre corps réagit à la pression extérieure, cela signifie aussi que l’on peut se servir de cette pression dans un but bénéfique. Ainsi, les effets épigénétiques causés par le stress peuvent-ils être annulés grâce à une prise en charge. Cela a déjà été fait chez la souris avec des antidépresseurs ou des médicaments destinés à la régulation des troubles de l’humeur. Plus simplement, les effets du stress pourraient être inversés avec de l’activité physique et… de la relaxation !
Réf : science & vie. Septembre 2011

Un diabète d’origine maternelle ?


Et si le syndrome métabolique, qui inclut l’obésité, le diabète et l’hypertension, était en partie dû à ce que mange la mère durant la grossesse ? Loin d’être saugrenue, cette constatation gagne du terrain depuis une dizaine d’années : des études épidémiologiques ont montré que l’environnement intra-utérin, en particulier l’alimentation maternelle, participe à ce syndrome chez l’adulte.
Restait à trouver des preuves biologiques du lien entre ces troubles et l’alimentation maternelle. Des biologistes de l’Unité de nutrition humaine à Clermont-Ferrand, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière et de l’Institut Cochin à Paris, les ont obtenues chez la souris.
Les chercheurs ont nourri des souris gestantes avec une alimentation contenant soit 22 pour cent de protéines, soit 10 pour cent de protéines (un régime pauvre en protéines). Les petits ont « subi » le régime de leur mère du premier jour de gestation jusqu’au sevrage, puis ont reçu une alimentation normale.
L’étude révèle que les souriceaux dont les mères avaient une alimentation pauvre en protéines ont un équilibre métabolique paradoxal: à l’âge adulte, ils ont un poids plus faible que les souriceaux « normaux », mais ils mangent davantage.
Ces anomalies métaboliques dues à une carence maternelle en protéines mettent en jeu la leptine, une hormone qui participe à l’équilibre alimentaire en contrôlant le métabolisme énergétique et l’appétit.
Les biologistes ont étudié le gène de la leptine des descendants: chez les souriceaux dont les mères étaient soumises à un régime pauvre en protéines, les régions (ou promoteurs) précédant les gènes sont en partie déméthylées, c’est-à-dire que certaines ne portent pas de groupes chimiques méthyle. Or le promoteur régule l’expression du gène de la leptine.
Cette modification chimique, dite épigénétique, perturbe l’expression normale du gène codant la leptine et l’équilibre métabolique des souriceaux. Ainsi, une différence de régime alimentaire des mères peut engendrer des modifications de l’expression des gènes des petits, sans que l’enchaînement des éléments constitutifs de l’ADN ne soit modifié. Les conséquences à long terme sont, dans ce cas, néfastes et pourraient se transmettre à la descendance, mais cela reste à vérifier.
Réf : pour la science, N° 406