lundi 12 septembre 2011

Angélique (angelica archangelica)


Un peu d’histoire
Les médecines traditionnelles chinoise et indienne considèrent l’angélique comme la panacée pour tous les problèmes d’ordre gynécologique. On la recommande aussi pour soulager l’arthrite, les douleurs abdominales, le rhume et la grippe.
Les européens la considéraient comme une plante magique et ils se servaient de ses feuilles pour en faire des colliers pour les enfants. Ils les croyaient ainsi à l’abri de la maladie et des mauvais sorts. L’angélique était d’ailleurs la seule herbe que les sorcières n’utilisaient pas. Dès le XVIème  siècle, on se servait du jus extrait des racines que l’on mêlait à d’autres herbes pour faire « l’eau des carmélites », une boisson réputée infaillible contre les maux de tête, et pour assurer une longue vie.
Ses avantages 
De nos jours, les herboristes recommandent l’angélique pour régler les problèmes de digestion grâce à son effet relaxant sur les intestins. Ils la conseillent également pour aider à dégager les voies respiratoires en période de rhume, de grippe ou de bronchite.
D’autre part, des chercheurs japonais ont découvert que l’angélique possédait des effets anti-inflammatoires notoires, ce qui en ferait une aide précieuse dans le traitement de l’arthrite et du rhumatisme.
Mise en garde
Les femmes enceintes doivent se garder de prendre de l’angélique. Il pourrait en résulter une fausse couche.
Les diabétiques doivent en faire autant parce qu’elle augmenterait le taux de sucre et pourrait provoquer des faiblesses.
A moins d’être un botaniste expert, évitez de cueillir l’angélique en pleine nature. Vous pourriez la confondre avec une autre espèce qui lui ressemble beaucoup, la cigue d’eau (cicuta maculata), qui contient une poison très violent.
Son utilisation
Commercialement, on retrouve l’angélique en comprimés, en sirop et en poudre. On peut prendre de 1 à 3 comprimés par jour ou 5 mL (1 c, à thé) de sirop trois fois par jour.
On peut se faire une infusion de graines ou de feuilles en poudre en utilisant 5 mL ( 1 c, à  thé) dans 250 ml ( 1 tasse) d’eau bouillante qu’on laisse reposer de 10 à 20 minutes.
On peut aussi se faire une décoction de poudre de racines. Faites alors bouillir 5 mL  (1 c, à thé) de poudre dans 250 mL (1 tasse) d’eau. Retirez du feu et attendez 15 minutes. On peut en boire deux tasses par jour. Sachez toutefois que les décoctions ont un gout amer.
Pour un bain relaxant, en suspendre sous le robinet de la baignoire dans un sachez de mousseline.
Réf : des plantes médicinales, DANIEL JOURDAIN

Le stress affecte-t-il notre patrimoine génétique ?


C’est désormais un fait établi : un stress répété, comme une tristesse durable, modifie notre corps… jusqu’à son patrimoine génétique ! l preuve formelle a été apportée en 2004 par la biologiste australo-américaine Elizabeth Blackburn, prix nobel de médecine 2009, et Elissa Epel, psychiatre à l’université de Californie. En comparant l’ADN de mères d’enfants en bonne santé à celui de mères d’enfants atteints d’une maladie grave et chronique, comme l’autisme, ou souffrant d’un handicap moteur ou cérébral, elles ont découvert que les secondes, soumises à un stress psychologique chronique, présentaient des signes de vieillissement précoce dans leur ADN. Comme s’il était ‘’ rongé’’ par l’angoisse.
Inscrit dans nos gènes !
L’image est d’autant plus juste quand on regarde ce qui se passe au cœur de nos cellules, là ou l’ADN est condensé sous forme de chromosomes. A l’extrémité de ceux-ci se trouvent les télomères, sortes de ‘’capuchons’’ qui les protègent de l’érosion au fil des divisons cellulaires. Ceux-ci raccourcissent progressivement au fur et à mesure que la cellule vieillit. Or, chez les mères angoissées, les télomères sont apparus anormalement courts, reflétant un vieillissement accéléré. Ils semblaient appartenir à des personnes plus âgées de 9 à 17 ans !
Comment expliquer le lien entre les émotions et l’ADN ? pour l’heure, le mécanisme biologique précis est encore inconnu. Le cortisol, l’hormone du stress libérée par des petites glandes situées au-dessus des reins (les surrénales), pourrait etre impliqué. Peut-etre en interagissant avec l’activité de la molécule chargée de l’entretien des télomères, la télomérase. Quoi qu’il en soit, le stress ne s’attaque pas seulement aux télomères : il inscrit aussi sa marque sur nos gènes eux-mêmes, modifiant ainsi de façon ciblée et durable certains de nos comportements. Cette action relève d’un phénomène biologique baptisé l’épigénétique, par lequel l’ADN est modifié chimiquement par des petites ‘’étiquettes’’ – des groupements méthyles, dans le jargon des biochimistes – qui empêchent physiquement l’expression de certains gènes.
Or, les scientifiques ont constaté que le stress et les traumatismes psychiques entrainent des erreurs d’étiquetage épigénétiques dans la zone cérébrale qui gère les émotions, l’hippocampe. A preuve cette expérience réalisée sur des bébés rats : délaissés par leur mère, ils présentent des modifications épigénétiques qui bloquent le récepteur aux corticoides dans l’hippocampe. Or, ce récepteur contrôle la réponse au stress en réduisant le taux sanguin de cortisol. Du coup, les ratons délaissés deviennent moins bien armés pour faire face au stress. Perpétuellement angoisés, ils souffrent de troubles de la mémoire et d’un comportement dépressif. Une observation confirmée chez l’homme : des personnes décédées par suicide et qui avaient subi des sévices sexuels dans l’enfance présentent aussi le gène du récepteur aux corticoides bloqué par une méthylation de l’ADN des neurones de l’hippocampe.
Et ces anomalies peuvent même se transmettre : lorsqu’une femme est dépressive ou anxieuse pendant la grossesse, le bébé a tendance à présenter un marquage épigénétique anormal sur le gène du récepteur aux corticoides. Avec pour conséquence un nourrisson au taux de cortisol élevé, donc très sensible au stress.
Toutes ces observations ne sont pas forcément des mauvaises nouvelles : si notre corps réagit à la pression extérieure, cela signifie aussi que l’on peut se servir de cette pression dans un but bénéfique. Ainsi, les effets épigénétiques causés par le stress peuvent-ils être annulés grâce à une prise en charge. Cela a déjà été fait chez la souris avec des antidépresseurs ou des médicaments destinés à la régulation des troubles de l’humeur. Plus simplement, les effets du stress pourraient être inversés avec de l’activité physique et… de la relaxation !
Réf : science & vie. Septembre 2011

Un diabète d’origine maternelle ?


Et si le syndrome métabolique, qui inclut l’obésité, le diabète et l’hypertension, était en partie dû à ce que mange la mère durant la grossesse ? Loin d’être saugrenue, cette constatation gagne du terrain depuis une dizaine d’années : des études épidémiologiques ont montré que l’environnement intra-utérin, en particulier l’alimentation maternelle, participe à ce syndrome chez l’adulte.
Restait à trouver des preuves biologiques du lien entre ces troubles et l’alimentation maternelle. Des biologistes de l’Unité de nutrition humaine à Clermont-Ferrand, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière et de l’Institut Cochin à Paris, les ont obtenues chez la souris.
Les chercheurs ont nourri des souris gestantes avec une alimentation contenant soit 22 pour cent de protéines, soit 10 pour cent de protéines (un régime pauvre en protéines). Les petits ont « subi » le régime de leur mère du premier jour de gestation jusqu’au sevrage, puis ont reçu une alimentation normale.
L’étude révèle que les souriceaux dont les mères avaient une alimentation pauvre en protéines ont un équilibre métabolique paradoxal: à l’âge adulte, ils ont un poids plus faible que les souriceaux « normaux », mais ils mangent davantage.
Ces anomalies métaboliques dues à une carence maternelle en protéines mettent en jeu la leptine, une hormone qui participe à l’équilibre alimentaire en contrôlant le métabolisme énergétique et l’appétit.
Les biologistes ont étudié le gène de la leptine des descendants: chez les souriceaux dont les mères étaient soumises à un régime pauvre en protéines, les régions (ou promoteurs) précédant les gènes sont en partie déméthylées, c’est-à-dire que certaines ne portent pas de groupes chimiques méthyle. Or le promoteur régule l’expression du gène de la leptine.
Cette modification chimique, dite épigénétique, perturbe l’expression normale du gène codant la leptine et l’équilibre métabolique des souriceaux. Ainsi, une différence de régime alimentaire des mères peut engendrer des modifications de l’expression des gènes des petits, sans que l’enchaînement des éléments constitutifs de l’ADN ne soit modifié. Les conséquences à long terme sont, dans ce cas, néfastes et pourraient se transmettre à la descendance, mais cela reste à vérifier.
Réf : pour la science, N° 406