dimanche 16 octobre 2011

Chute de cheveux : gare à la chute de moral !


Tel Samson, les hommes semblent perdre de leur aplomb en même temps que leurs cheveux. Telle est la conclusion d'une étude menée chez ces messieurs. Devenir chauve a un impact direct sur l'estime de soi ! Cela nuirait même au pouvoir de séduction. Mais cette perte de confiance n'est pas inéluctable ! A lire pour coiffer au poteau la morosité et caresser votre moi dans le sens du poil.
Quel homme n'est pas inquiet de voir ses cheveux disparaître au fil des ans ? Mais ce souci esthétique a un impact plus important qu'on ne le croit…
Une perte difficile à vivre…
Récemment, un sondage de l'institut Gallup pour les laboratoires MSD s'est intéressé au ressenti des hommes qui devaient affronter une perte de cheveux. Et apparemment, ces Messieurs vivent très mal  ce phénomène! Ainsi, ils sont plus de 62 % à considérer que l'alopécie affecte l'estime de soi. Ils ont d'ailleurs le sentiment d'être moins sûrs d'eux que ceux qui n'ont pas de problèmes capillaires. Tel Samson, beaucoup d'hommes tirent ainsi leur force psychologique de leur chevelure…
Séduire à tout prix
Cette perte de cheveux semble également affecter leur vie sentimentale. En effet, les européens victimes d'alopécie sont 7 sur 10 à considérer que leurs cheveux constituent une part importante de leur pouvoir de séduction ! D'ailleurs, c'est également la crainte principale de tout ceux qui ne sont pas concernés par le problème. Ceux-ci sont 71 % à penser que cela diminuerait leur attractivité envers la gent féminine. Un homme sur trois pense que ceux qui ont une belle chevelure attirent des femmes beaucoup plus séduisante. Mais le sondage n'a malheureusement pas interrogé les femmes sur le sujet… Difficile ainsi de savoir si cette crainte est réellement justifiée !
Des réponses variées !
Pour faire face à la chute de cheveux, les hommes ont recours à des subterfuges parfois surprenants. Le stratagème classique consiste à adopter une coupe courte, où même à se raser la tête, à l'image de nombreuses stars du football ou de la chanson. Certains optent pour le couvre-chef : chapeau ou casquette. Le béret fait même un retour en force ! Mais plus surprenant, face à la chute de cheveux, de nombreux hommes décident de faire… du sport ! Certainement, le fait de devenir chauve leur apparaît comme un signe de vieillissement. Aussi, décident-ils de donner à leur corps une seconde jeunesse, afin de contrebalancer la perte capillaire par un gain musculaire !
Arrêtez de couper les cheveux en quatre
Messieurs, si vous commencez à perdre vos cheveux, commencez par relativiser et vous interroger sur la cause réelle de vos inquiétudes : prendre de l'âge, avoir l'impression de moins plaire… Car vos cheveux peuvent être un facteur qui va finalement vous permettre d'exprimer des angoisses plus importantes.
Et ce n'est pas forcément en résolvant votre problème capillaire que vous solutionnerez un mal-être dont les racines peuvent être plus profondes ! Et relativisez les diktats et autres canons de beauté de notre société. Car s'il est important de prendre soin de soi, gare à ne pas tomber dans un excès narcissique nocif. Courir après votre jeunesse est voué à l'échec ! La première mesure pour retrouver l'estime de soi, et être sûr de son pouvoir de séduction, c'est d'accepter son corps et les changements qu'il rencontre.
Néanmoins, si vous avez du mal à compter les morts chaque matin sur votre peigne, vous pouvez faire appel à des spécialistes. En effet, votre médecin ou votre pharmacien peuvent vous conseiller des traitements adaptés, qui peuvent prévenir la chute ou limiter la casse, et vous faire retrouver un moral au poil !
Alain Sousa, doctissimo.fr

samedi 15 octobre 2011

Des cellules nasales soignent une amnésie !


Des souris ‘’amnésiques’’ recouvrent la mémoire grâce à une greffe de cellules souches… nasales : c’est l’étonnant résultat obtenu par des chercheurs des universités d’Aix-Marseille, ces souris souffraient d’une lésion de l’hippocampe (centre de la mémoire) qui les empêchait de retenir la place d’un objet ou d’associer une récompense à une odeur, ‘’cette lésion mime partiellement le syndrome amnésique humain’’, indique l’un des chercheurs, Emmanuel Nivet.
Les neurobiologistes ont transplanté des cellules souches olfactives humaines soit dans le cerveau, soit dans le liquide céphalorachidien (fluide dans lequel baigne le cerveau), ‘’cette dernière méthode permet de tester une greffe peu invasive. Nous sommes les premiers à démontrer qu’elle est aussi efficace qu’une greffe dans le cerveau. ‘’quatre semaines après les souris greffées obtenaient les memes résultats que les souris saines.
Les cellules implantées ont migré vers l’hippocampe ou elles ont restauré la transmission synaptique (communication chimique entre neurones) et stimulé la potentialisation à long terme (un mécanisme de base de la mémorisation, présent aussi chez l’homme) ‘’un essai clinique d’autogreffe de cellules nasales peut à présent etre envisagé chez des patients’’, se réjouit Emmanuel Nivet.
Réf : science & vie, N° 1128, septembre 2011, page 36

Cerveau : vivre en ville perturbe son fonctionnement


Le lien biologique entre le risque de troubles mentaux et le lieu de vie a enfin été observé : soumises à un stress, deux régions cérébrales sont plus actives…chez les citadins !
Pour la première fois, les conséquences de la vie urbaine sur le fonctionnement cérébral ont été décrites au niveau biologique. On savait que l’incidence des troubles mentaux était plus grande en ville : les personnes ayant grandi en zone urbaine ont en effet deux fois plus de risques de développer une schizophrénie au cours de leur vie, et les élevé d’être touchés par de troubles de l’anxiété ou de l’humeur. Mais jusqu’à présent, les bases biologiques de ces effets, qui concernent la santé mentale de plus de la moitié de la population mondiale, restaient inconnues.
C’était sans compter les travaux des chercheurs de la faculté de médecine de Mannheim, en Allemagne. Ils viennent de montrer que la vie en ville altère la réponse au stress de deux aires du cerveau. Ainsi, l’amygdale et le cortex cingulaire antérieur sont respectivement plus fortement activés chez les sujets vivant ou ayant grandi dans des zones à forte densité de population. La connexion fonctionnelle entre ces eux régions du cerveau est, de plus, diminuée chez les personnes qui ont grandi en ville, or, l’amygdale est impliquée dans des troubles de l’anxiété et des dépressions, tandis qu’un volume réduit du cortex cingulaire antérieur et une moins bonne connexion fonctionnelle de celui-ci à l’amygdale ont été observés chez des schizophrènes. L’altération de la réponse au stress de ces aires cérébrales semble donc être une bonne piste pour expliquer, au moins en partie, l’incidence élevée des maladies mentales en ville.
Les chercheurs doivent leur découverte à 55 étudiants des villes et campagnes allemandes, qui ont accepté de participer, sans le savoir, à un jeu… un peu sadique ! Car pour engendrer un stress chez ces sujets d’étude, l’équipe d’Andreas Meyer-Lindenberg a du leur faire passer, sous une forte pression de temps, des tests d’évaluation cognitive suffisamment difficiles pour que le taux de réussite de chacun ne dépasse pas 40 %.
Premier facteur, le stress
L’activité cérébrale des volontaires, confrontés en permanence à leurs mauvais résultats et aux critiques négatives des expérimentateurs, était dans le meme temps examinée par IRM fonctionnelle, cette expérience, si elle a permis de révéler les conséquences de la vie urbaine sur le cerveau, n’en dévoile cependant pas les mécanismes. Les chercheurs privilégient l’hypothèse selon laquelle le niveau plus élevé de stress en zone urbaine est responsable de l’altération à long terme du fonctionnement des aires cérébrales impliquées dans la réaction à ce stress. Mais il n’est pas exclu que d’autres facteurs, tels que la pollution ou le bruit, entrent en jeu, en attendant de mieux comprendre les phénomènes biologiques à l’œuvre, cette découverte présente déjà un intérêt certain, explique Andreas Meyer-Lindenberg : « maintenant que nous avons trouvé la signature cérébrale des effets de la ville sur la santé mentale, nous pourrons déterminer exactement quel aspect de l’expérience urbaine est néfaste. Ca qui pourrait, à l’avenir, aider à mieux organiser les villes. » Une bonne nouvelle pour les 6 milliards de citadins attendus à l’horizon 2050.  
Réf : science & vie, N°1128, septembre 2011, page 40-41

mardi 4 octobre 2011

L’action inattendue du bisphénol A sur l’oreille interne de certains vertébrés


Le bisphénol A, dont l’impact sur la reproduction et le développement fait l’objet de nombreuses études, aurait un nouvel effet complètement insoupçonné : il induit des anomalies sur l’oreille interne d’embryons de certains vertébrés.
Le bisphénol A est un composé chimique de synthèse largement utilisé dans la fabrication industrielle des récipients en plastique de type polycarbonates, tels les CD, les lunettes, certaines bouteilles plastiques ou certains biberons. On le retrouve également dans les résines époxy constituant les revêtements intérieurs des boites de conserve, les canettes de boissons ou les amalgames dentaires. Or, cette molécule peut modifier les équilibres hormonaux des vertébrés, en interagissant directement avec les récepteurs hormonaux ou bien avec les enzymes qui assurent le métabolisme de ces hormones : c’est un perturbateur endocrinien.
En effet, le BPA est capable de se lier aux récepteurs des œstrogènes, les hormones sexuelles féminines, et de mimer leur action dans l’organisme. C’est pourquoi il est aujourd’hui classé reprotoxine de catégorie 3, c'est-à-dire jugé ‘’préoccupant pour la fertilité de l’espèce humain’’ en raison ‘’d’effets toxiques possibles’’ mais non démontrés sur la reproduction. Les évaluations de risque ont conduit à définir une dose journalière tolérable (DJT) de 50 µg de BPA par kg de poids corporel et par jour, soit 2,5 mg par jour pour un individu de 50 kg. Jusqu’à présent, la plupart des études menées pour caractériser et évaluer ses effets dans le corps humain ont concerné la fonction de reproduction et le développement du cerveau.
Des chercheurs français (CNRS/INSERM/MNHN/INRA) se sont intéressés à l’effet de ce composé sur le développement embryonnaire. Pour cela, ils ont exposé des œufs de poissons zèbre (un organisme assez proche de l’homme et de la souris) à des concentrations de plus en plus importantes de BPA (de 1 mg/L à 20 mg/L). et le résultat n’a pas manqué de les surprendre : la plupart des embryons de poissons zèbre ont, après exposition au BPA, présenté des anomalies au niveau des otolithes, de petites structures de l’oreille interne qui servent à contrôler l’équilibre et jouent aussi un rôle dans l’audition. Pour 60 % des embryons, des agrégats d’otolithes se sont formés. D’autre anomalies de l’oreille interne, moins fréquentes, ont également été relevées. Au-delà d’une concentration de 15 mg/L, tous les poissons zèbre ont développé des anomalies. Mais, cette dose correspond à une exposition très aigue, bien plus élevée que la gamme d’exposition possible de l’être humain.
Allant plus loin, les scientifiques ont renouvelé leur expérience sur un autre vertébré de la famille des amphibiens, le xénope, avec les mêmes résultats. De plus, les chercheurs ont constaté qu’en bloquant les récepteurs des œstrogènes, la cible classique du bisphénol A, ces anomalies persistaient, supposant que le BPA se fixerait sur un autre récepteur. Ce nouvel effet serait donc totalement indépendant des récepteurs des œstrogènes.
Ces travaux démontrent clairement qu’outre ses effets reprotoxiques, le bisphénol A, à des doses assez élevées. Agit aussi sur le développement embryonnaire. Ils révèlent également que les cibles d’action de ce composé sont plus nombreuses que ce que l’on pensait jusqu’à présent.
Réf : science magazine, N° 31, septembre 2011,  page 20,

Salmonella dans le tube digestif du porc à l’abattage


Cet article présente une étude portant sur le portage de Salmonella chez les porcs à l’engrais et ses conséquences sur la contamination des carcasses. Vingt porcs en finition ont été suivis afin d’évaluer le taux de contamination des matières fécales en Salmonella. Aucun échantillon ne s’est révélé positif mais, à l’abattage, l’analyse des amygdales et de certaines parties du tube digestif (ganglions mésentériques, iléon et contenu de la partie terminale du côlon) a établi que 70 % des porcs étaient contaminés sur la chaîne d’abattage.
Les souches isolées dans le contenu du côlon et dans les amygdales étaient souvent du même sérotype, ce qui pourrait indiquer une contamination orale in vivo à partir des matières fécales, des contaminations croisées à l’abattoir ou un portage des mêmes souches dans plusieurs organes. Les ganglions mésentériques positifs (40 %) sont contaminés par des souches différentes de celles des matières fécales et des amygdales.
Des Salmonella n’ont été retrouvées que sur une seule carcasse. Une étude complémentaire a permis de mettre en évidence le rôle de l’épileuse en tant qu’agent de contamination des porcs. Cette dernière peut contaminer les cavités buccales et anales des porcs.
Cette étude complète démontre le risque de contamination à l’abattoir à partir des analyses de matières fécales lors de l’engraissement.

Les plantes et les systèmes de régulation


La technique la plus ancienne utilisée pour répertorier les plantes médicinales a consisté à identifier la nature et le degré d’efficacité de leurs actions, selon qu’elles ont des propriétés sédatives, antiseptiques ou encore diurétiques. Souvent, les plantes ont une action plus efficace sur une certaine partie du corps que sur une autre. Ci-dessous, quelques exemples illustrent la manière selon laquelle les plantes agissent sur l’organisme.
La peau
Les antiseptiques, tels que le melaleuca (melaneuca alternifolia), désinfectent la peau. Les émollients, ou adoucissants, tels que le souci (calendula officinalis) calment les démangeaisons. Les astringents, comme l’hamamélis (hamamelis virginiana), tendent la peau, les dépuratifs, tels que la bardane (arctium lappa) facilitent l’évacuation des déchets. Les plantes curatives et vulnéraires, comme la brunelle vulgaire (prunella vulgaris) ou la consoude (symphytum officinale), favorisent la guérison des écorchures.
Le système immunitaire
Les immunostimulants, comme l’échinacée (genre echinacea) ou le lapacho (genre tabebuia), aident le système immunitaire  à prévenir les infections.
Le système respiratoire
Les antibiotiques, tels que l’ail (allium sativum), améliorent la capacité de résistance des poumons. Les expectorants, comme l’aunée officinale (inula helenium), stimulent l’évacuation des mucosités. Les émollients, comme la guimauve (althaea officinalis), soulagent les muqueuses. Les spasmolytiques, telle la khella (ammi visnaga) relaxent les bronches.
Les glandes endocrines
Les adaptogènes, tels que le ginseng (panx ginseng), jouent un rôle de fortifiant. Des plantes comme le gattilier (vitex agnus-castus) stimulent la production hormonale, en particulier sexuelle, d’autres comme l’actée à grappes (cimicifuga racemosa), régularisent les règles.
Le système urinaire
Les antiseptiques, tels que le buchu (barosma betulina), désinfectent les conduits urinaires. Les astringents, comme la prele (equisetum arvense), les tendent et les protègent. Les diurétiques, comme le maïs (zea inays), stimulent la production d’urine.
Système musculaire et squelette
Les analgésiques, tels que le jasmin sauvage (gelsemium sempervirens), soulagent la douleur aux articulations. De même, les anti-inflammatoires, comme le saule blanc (salix alba) réduisent les gonflements. Les antispasmodiques, tels que le quinquina (genre cinchona), relâchent la tension musculaire.
Le système nerveux
Les nervins, comme le romarin (rosmarinus officinalis), renforcent le système nerveux. Les relaxants tels que la mélisse (melissa officinalis) le reposent. Les sédatifs, comme le gui (viscum album), modèrent l’activité nerveuse. Les stimulants comme le kola l’augmentent. Les toniques, comme l’avoine (avena sativa), contribuent au bon fonctionnement du système nerveux et augmentent le tonus.
La circulation et le cœur
Les cardiotoniques, comme la sauge (salvia miltiorrhiza), ont des actions variables. Certains ralentissent le rythme du cœur, alors que d’autres l’accélèrent. Les stimulants circulatoires, tels que le piment de Cayenne (capsicum frutescens), améliorent la circulation du sang. Les diaphorétiques, comme le chrysanthème (chrysanthemum morifolium), provoquent la transpiration et abaissent la tension artérielle. Les antispasmodiques, comme la viorne obier (vibumum opulus), réduisent la pression artérielle.
Les organes digestifs
Les antiseptiques, tels que le gingembre (zingiber officinalis), préviennent les infections. Les astringents, bistorte en tête (polygonum bistorta), renforcent la paroi des intestins. Les amers, à l’instar de l’absinthe (artemisia absinthium), stimulent les sécrétions intestinales. Les carminatifs, comme l’acore vrai (acorus calamus), soulagent des douleurs lancinantes.
Les cholagogues, comme l’arbre de neige (chionantus virginicus), améliorent le flux de la bile. Les cholérétiques, tels que l’artichaut (cynara scolymus), stimulent la sécrétion de la bile. Les émollients, tels que le plantain (genre plantago), protègent le système digestif des attaques acides et des irritations. Les hépatiques, comme le buplèvre (bupleurum chinense), protègent le foie. Les laxatifs, comme le séné intestinal. Les stomachiques, comme la cardamome (elettaria cardamomun), stimulent l’estomac.
Réf : Larousse encyclopédie des plantes médicinales,  page 13

Les emballages alimentaires de demain


Les emballages en plastique biodégradable à base d’amidon de maïs restent interdits dans l’alimentation. En y ajoutant de l’argile et des algues vertes, un laboratoire breton entend conquérir le marché de l’emballage alimentaire 100% bio.
Un tiers du poids de nos poubelles provient des emballages. Pour réduire l’impact environnemental de nos déchets. Il est  impératif d’utiliser moins d’emballages pour nos aliments et de préférer les matériaux les plus écologiques. Du coté des industriels, les laboratoires de recherche se penchent sur la question et proposent des options diverses.
Il faut réduire le suremballage, modifier le ratio contenant/contenu, opter pour des emballages bi-matières en réduisant la quantité de plastique et en privilégiant le carton ou encore s’orienter vers des matériaux nouveaux, tels que les bioplastiques de seconde génération, appelés plastiques bio-sourcés, parce que leur source est biologique et non pétrochimique et surtout parce qu’ils sont obtenus à partir de matières premières naturelles renouvelables, issues de coproduits ou de cultures biologiques n’entrant pas en compétition avec des cultures vivrières. Cependant l’exigence de ce nouveau type d’emballage est double, il doit être biodégradable mais aussi compostable. Autrement dit, il ne doit générer aucun produit toxique en se dégradant. Il devra également garantir des propriétés « barrière » pour éviter que l’air ne vienne au contact de l’aliment, ou qu’un gaz contenu dans le produit se diffuse vers l’extérieur.
Les emballages fabriqués à base d’amidon de maïs apparaissent aux caisses des supermarchés, mais ils ne sont pas encore au point. Pas très solides ils laissent passer l’oxygène les rendant impropres à l’utilisation alimentaire. Pour pallier ces problèmes, le laboratoire breton de recherche L2Pic a décidé d’ajouter de l’argile « à travers » l’amidon pour résoudre l’entrée d’oxygène. « Nous voulons faire des matériaux performants, à partir de matériaux qui sont tous naturels : de l’amidon de maïs, un additif qui est de l’argile et, pour que les deux s’entendent bien, un produit à base d’algue » explique Yves Grohens, qui dirige le laboratoire. « Mais c’est un mélange très complexe. Quelle est la molécule active, extraite de l’algue, qui permet de disperser les nano-charges d’argile dans des matériaux plastiques biodégradables. Cela demande une étude scientifique de caractérisation. Et pour voir comment ce nano-composite s’organise, nous devons utiliser des techniques extrêmement puissantes : le synchrotron de Grenoble et le réacteur nucléaire du CEA de Saclay »
Composés à partir de matériaux naturels, ces nouveaux plastiques répondront à une forte demande en emballage « 100% développement naturel ». les emballages intelligents, en gestation au L2Pic, pourraient même aller jusqu’à « changer de couleur pour indiquer que l’aliment est périmé ».
Réf : science magazine, N°31, septembre 2011, page 87

SIDA, un vaccin semble enfin concluant


Vingt-cinq années de recherche sur le vaccin contre le sida commencent enfin à payer. Près de dix-huit mois après l’espoir soulevé par le candidat-vaccin ‘’thai’’ en 2009 (voir S&V n°1106, pa.98), une nouvelle piste très prometteuse vient de démontrer son intérêt… et cette piste est française. Car là ou l’essai thaïlandais recourait à deux concepts anciens qui, même combinés, ne conféraient qu’une protection de 44% en moyenne, ce nouveau candidat est un vaccin de seconde génération, basé sur une compréhension poussée des mécanismes biologiques de l’infection par le VIH, surtout, les premières données, chez cinq macaques femelles, ne suggèrent rien moins qu’une protection de 100% ! ces 100% de protection, même la conceptrice du vaccin, la chercheuse Morgane Bomsel, de l’institut Cochin à Paris, n’osait en rêver.
Jamais de tels résultats n’avaient été observés, même chez le singe. ‘’les cinq femelles vaccinées ont été protégées, alors que les cinq ayant reçu le placebo, un produit ne contenant aucun principe actif, ont été infectées. ‘’C’est que le protocole consistait à exposer plus de 13 fois les muqueuses vaginales à de fortes dose de SHIV, un virus ‘’chimère’’ qui mélange des gènes e l’enveloppe du VIH à ceux du SIV, le virus de l’immunodéficience simien. Pour la première fois donc, un vaccin est parvenu à induire une protection au niveau des muqueuses, portes d’entrée du virus dans l’organisme, dont la biologiste est une des rares spécialistes mondiales. Autre avancée : dans cette étude, il n’y a pas eu besoin que des anticorps circulent dans le sang, alors que leur production était jusqu’alors l’objectif des vaccins précédents… avec une efficacité bien en deçà des résultats escomptés.
Premier test chez la femme
L’histoire démarre il y a quatre ans. Morgane Bomsel identifie au Cambodge, chez des couples sérodifférents et des prostituées, des femmes qui restent séronégatives bien qu’elles soient fréquemment exposés au VIH. Son équipe repère que ces femmes possèdent des anticorps dirigés contre un fragment bien particulier de la protéine gp41 du virus. Ce qui attire leur attention, c’est que ces anticorps semblent protecteurs, alors que la majorité des anticorps habituellement produits lors d’une exposition au virus ou à des fragments du virus ne le sont pas. Ce sont donc des fragments de gp41, très finement caractérisés, que l’équipe a introduits dans son candidat-vaccin, et qui ‘’semblent être une des clés de son efficacité’’, note la chercheuse. Son mode d’administration ? Deux injections intramusculaires et deux administrations par spray nasal. ‘’ Pour induire une réponse au niveau des muqueuses, le candidat-vaccin doit être administré dans une muqueuse. Car il se trouve que chacune d’entre elles est inductrice de l’immunité des autres muqueuses à laquelle elle est reliée par le système lymphatique : les cellules induites dans le nez circulent jusqu’au vagin, ou elles peuvent produire leurs anticorps. L’intramusculaire, elle, booste le système et est aussi reliée au vagin, par une voie encore inconnue’’.
Particulièrement prometteurs, ces résultats laissent malgré tout planer quelques incertitudes. Les essais ont été menés sur des muqueuses ‘’saines’’ ; le nombre d’animaux testés était faible ; et la réponse immune induite par le vaccin n’a pas été vérifiée au-delà de six mois. Par ailleurs, on se rappellera que  de nombreux candidats-vaccins ont déjà été abandonnés au cours des passages du modèle pour singe à l’être humain…
Il n’empêche, une première étude a été menée chez la femme pour vérifier la façon dont le vaccin est toléré (ce qui ne devrait pas poser de problème, car la partie immunisante du vaccin est portée par un vecteur déjà utilisé chez l’être humain), et surtout pour vérifier si les anticorps espérés ont bien été produits. Les premiers résultats semblent particulièrement encourageants, mais ils ne seront toutefois connus précisément qu’au printemps.
 Réf : magazine science & vie, N° 1123, page 42, avril 2011