samedi 28 juillet 2012

L’OBÉSITÉ liée à un risque accru de 50% de cancer colorectal


Cette étude de l'Université de Tel-Aviv (TAU), menée sur plus d'1 million de participants, révèle que l’obésité est associée à un risque accru de 50% de certains cancers, les cancers urothéliaux et le cancer colorectal, à l'âge adulte. Si les parents sont de plus en plus sensibilisés et conscients des risques associés à l'obésité infantile comme le risque de diabète, de maladie cardiaque, de douleurs articulaires et musculaires, ces conclusions, publiées dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention apporte une raison supplémentaire au contrôle du poids, dès l’enfance.
Les Drs Ari Shamiss et Adi Leiba de la Faculté Sackler de médecine de TAU  montrent que l'obésité à l'adolescence, définie ici comme un indice de masse corporelle (IMC) située dans le 85e percentile et au-delà, a un lien direct avec l'incidence de cancers urothéliaux (vessie et des voies urinaires) et de  cancer colorectal à l'âge adulte. Les cancers urothéliaux représentent 6 à 8 % des cancers chez l'homme et 2 % chez la femme et le cancer colorectal est le plus fréquent des cancers.

Ces enfants atteints d’obésité présentent un risque 50% plus élevé, de développer ces types de cancers à l'âge adulte par rapport aux enfants de poids « normal », explique le Dr Shamiss qui  a mené son étude de cohorte sur 1,1 millions d'hommes et sur une période de suivi de 18 ans. En contrôlant les différents facteurs (âge, éducation, IMC…), les chercheurs ont identifié un lien clair entre l’IMC à l’enfance et le diagnostic de ces cancers plus tard dans la vie. Les chercheurs suggèrent la nécessité de poursuivre sur le lien entre obésité et d’autres cancers, dont le cancer du pancréas, pour lequel la recherche est en cours.

Plusieurs questions restent en suspens. En premier lieu, l'obésité est-elle un facteur de risque direct de cancer ou un facteur de confusion lié à une variation génétique, par exemple ? Ensuite, une tentative réussie de perte de poids peut-elle réduire ce risque de cancer à l'âge adulte ?  

L'obésité coûte 236 milliards d'euros à l'Europe

Un demi-milliard d'individus sont obèses dans le monde et l’obésité représente un coût de 236 milliards d'euros à l’Europe, soit 8% de l'enveloppe sanitaire européenne. Nous sommes désormais tous conscients que le surpoids n’est plus uniquement un problème esthétique (dont on s’inquiète en général lors des mois qui précèdent « l’épreuve du maillot »). Mais nous connaissons moins l’ampleur du phénomène qui se diffuse dans le monde entier et, fait souvent méconnu, pas uniquement dans les pays riches.

Le phénomène de l'obésité a pris l'ampleur d'une véritable épidémie mondiale, particulièrement inquiétante dans les pays industrialisés. Près d'un milliard et demi d'individus, soit 20% de la population mondiale, sont en surpoids dont 500 millions d'obèses. Les maladies liées à l'obésité risquent de faire exploser les dépenses sanitaires en Amérique et en Europe où les Gouvernements sont déjà aux prises avec une gigantesque dette publique. L'impact économique et social de l'obésité a fait l’objet d’un débat le 17 juillet dernier, à l'occasion du 3ème webinar organisé par le Barilla Center for Food and Nutrition (BCFN), dont vous pourrez retrouver les principales conclusions sur le site Internet www.barillacfn.com.

La hausse exponentielle du phénomène obésité qui frappe 500 millions d'individus dans le monde et pourrait monter à 700 millions à l'horizon 2015. Ces données classent l'obésité parmi les urgences mondiales prioritaires car elle est le facteur principal de risque de survenue de nombreuses pathologies chroniques – responsables à leur tour de 60% des décès à l'échelle mondiale. Selon la European Association for the Study of Diabetes (EASD), l'urgence obésité est le problème de santé publique numéro un dans le monde car c'est un facteur de risque fondamental pour l'hypertension, le diabète de type 2, l'hypercholestérolémie, les maladies coronariennes, les ictus, l'asthme et l'arthrite.

La diffusion de cette pathologie présente des coûts difficiles à soutenir à long terme : 227 milliards de dollars par an aux États-Unis (soit 5 à 10% de l'enveloppe sanitaire totale) et 236 milliards d'euros en Europe (8% de l'enveloppe sanitaire totale). À l'échelle mondiale, on estime que les coûts directement liés à l'obésité représentent jusqu'à 8% du total des coûts sanitaires. Les frais de santé engagés pour un obèse sont en effet 25% plus élevés en moyenne que pour un individu de poids normal. En supposant une espérance de vie moyenne de 75 ans pour un individu obèse, un obèse de 18 ans entraîne un coût social de 100 000 euros supplémentaires environ par rapport à un individu du même âge de poids normal.

Mais les coûts de l'obésité dépassent la simple facture sanitaire. En effet, aux coûts directs – dépenses médicales pour traiter la maladie et ses complications – s'ajoutent les coûts indirects : baisse de la productivité professionnelle, augmentation des coûts environnementaux car surconsommation de carburant et surémission de gaz à effet de serre, diminution du rendement scolaire.

À l'occasion du 3ème webinar du Barilla Center for Food and Nutrition, retransmis en direct sur le site www.barillacfn.com, il a également été question des recommandations du BCFN adressées aux Gouvernements et aux organismes. Parmi les principales suggestions :
  • Enseigner des habitudes saines dès l'enfance, en encourageant les activités sportives et l'éducation alimentaire à l'école,
  • Programmer un engagement commun des Gouvernements et du secteur privé,
  • Diffuser la culture de la prévention, en parlant aux individus du problème obésité pour transformer les comportements sains en choix responsables.

L'urgence obésité, avec ses impacts en termes de santé et de coûts socio-économiques, sera également au cœur du 4ème Forum International sur l’Alimentation et la Nutrition, que le Barilla Center for Food & Nutrition organisera à Milan les 28 et 29 novembre 2012.