vendredi 11 mai 2012

Le circuit sain de l’émotion (Homéostasie et stimulus)


Le point de départ est un stimulus qui va être « capté » par notre hypothalamus et engendrer une « réponse émotionnelle », variable selon  les  situations.  Cette  « réponse »  est  spécifique  au  stimulus.
Comme le précise Pierre Mormède 2  : « Toute émotion se traduit par une réponse du corps, et en premier lieu par une mobilisation du système neuroendocrinien ». Ce dernier produit plusieurs substances (cortico-stéroïdes, adrénaline, hormones sexuelles) qui viennent perturber notre  homéostasie.  Les  spécialistes  de  la  gestion  du  stress  vous diront que si ces substances ne sont pas éliminées de notre corps, elles finissent par le perturber, à court ou long terme. Le sens du mot homéostasie intègre deux significations : homéo ; « le même » et stasie, « stable ».
Vous avez tous fait, sans doute, l’expérience d’être tranquille, laissant  passer  le  temps  doucement  sans  contrainte,  savourant l’instant précieux au fond d’un fauteuil confortable, et tout d’un coup  des  cris  s’élèvent  de  la  chambre  des  enfants :  visiblement une bagarre démarre… impossible dans cette situation de rester « stable » ! Dans cette situation, le stimulus est comme un caillou lancé sur un étang (les hurlements de vos chers petits), celui-ci fait plein d’ondes qui marquent la surface de l’étang.
Au bout d’un certain temps, qui dépend de la force du caillou et de la nature de l’eau de l’étang, la surface de l’eau redevient « le même – stable » : tranquille, comme avant.
Donc,  pour  le  corps,  le  processus  est  un  peu  le  même,  on observe  que  celui-ci  est  outillé  pour  retrouver  sa  stabilité d’origine. Hans Selye 1 , chercheur physicien canadien, a parlé du syndrome  général  d’adaptation  (le  SGA)  de  l’organisme  à  une
situation  nouvelle.  Cet  ensemble  de  réactions  se  déroule  selon trois étapes :
La réaction d’alarme, correspondant aux chocs et à l’établissement  des  premières  réactions  de  défense :  exemple,  la  première bagarre entre vos enfants sera relativement facile à supporter.
Le stade de résistance, qui est celui de l’adaptation proprement dite et de l’accroissement des réactions de défense. Par exemple, si vos enfants deviennent coutumiers de ce mode de relation, vous allez commencer à vous sentir fatigué, irrité plus facilement, vous allez  inventer  des  ruses  pour  éviter  ce  genre  de  situation,  voire vous allez réagir envers vos enfants avec énervement et peut-être de manière disproportionnée.
Le stade d’épuisement, qui survient lorsque l’individu n’est plus en  mesure  de  maintenir  les  réactions  de  défense.  Ex :  quand  les personnes  en  arrivent  à  ce  stade,  mon  exemple  au  sujet  des querelles entre enfants me semble ici inadapté. Ici, il s’agit d’un état où vous allez baisser les bras, vous sentir déprimé, incapable de réagir  et  vous  solliciterez  peut-être  l’aide  des  médecins  pour retrouver le sommeil…
Le stress est donc une réponse normale et naturelle, destinée à nous protéger et maintenir notre homéostasie. Si nous comprenons comment il peut nous affecter physiquement, mentalement et émotionnellement, nous pouvons, d’une part, l’accepter mieux, et d’autre part réagir de façon efficace face aux effets négatifs qui peuvent  en  découler.  Cela  dit,  si  notre  corps  a  les  moyens  de s’autoréguler  par  rapport  aux  perturbations,  c’est  jusqu’à  un certain point tout de même ! En effet, trop de stimulations ne lui permettent plus d’avoir le temps de se réguler.