lundi 24 juin 2019

Microplastiques dans la nourriture : faut-il s'alarmer des nouveaux chiffres ?



Via le poisson, l'eau en bouteille et même l'air, nous ingérons 2000 microparticules de plastique par semaine, selon les données les plus récentes. Pour inquiétantes qu'elles soient, elles ne justifient pas d'exclure les aliments concernés. Nos articles pour y voir plus clair.

Un kilo de produits de la mer contient en moyenne 1480 microplastiques, un litre d'eau en bouteille 95, et un mètre cube d'air 9,80. Microfibres et fragments de plastique abondent aussi dans la bière, le sucre le sel et le miel... Si bien qu'un adulte assimilerait en un an aux alentours de 110 000 de ces particules !
Ces données, qui ont fait le tour de la Toile, ressortent de la première synthèse des recherches menées sur la contamination de notre nourriture par les microplastiques. Réalisée par Kieran Cox et ses collègues de l'université de Victoria au Canada, elle résume les résultats de 26 études internationales, portant au total sur 3600 échantillons prélevés dans notre environnement.
Impressionnant ? Certes. Alarmant ? Attention aux conclusions hâtives. Il est vrai que les toxicologues soupçonnent ces microscopiques fibres et fragments de plastique de larguer dans notre organisme des substances toxiques voire cancérigènes lorsqu'ils transitent par notre intestin et notre foie. Mais pour l'heure, ces effets restent à prouver.
D'autre part, comme le souligne l'équipe canadienne, rien ne justifie d'arrêter de boire de l'eau en bouteille (S&V n°1209) ou de manger du poisson : aujourd'hui, les études manquent sur la contamination d'autres catégories d'aliments très consommés comme les céréales, la volaille, le boeuf ou les légumes. Il est fort probable que la plupart des catégories d'aliments sont concernés par cette pollution, tant le plastique est omniprésent.
Cette étude témoigne surtout de l'étendue de la pollution aux microplastiques sur la planète, qui ne semble plus épargner aucun écosystème, des lacs alpins jusqu'aux abysses. Alors même que sa production devrait exploser dans les décennies qui viennent, les auteurs recommandent d'inverser la tendance en cessant le plus vite possible l'usage du plastique.

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