vendredi 20 mai 2011

Résistance aux antibiotiques


Depuis quelques années, la dissémination de la résistance aux antibiotiques en France, que ce soit en médecine de ville ou à l’hôpital, est devenue une préoccupation majeure.
Cette préoccupation est liée au fait que les infections bactériennes sont d’autant plus difficiles et coûteuses à traiter qu’elles sont dues à des bactéries plus résistantes aux antibiotiques.
On assiste, en Europe et aux USA, à une diffusion rapide et clonale des staphylocoques résistants à la méticilline (SARM) dans les hôpitaux . Parallèlement, les proportions de pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline G et de colibacilles résistants aux
béta-lactamines ont considérablement augmenté dans les infections communautaires.
De plus, on voit apparaître l’émergence de nouveaux phénotypes de résistance (entérocoques résistants aux glycopeptides, Campylobacter résistant aux quinolones…) et très récemment de S. aureus hautement résistant à la vancomycine qui peuvent faire redouter une augmentation de la fréquence des échecs thérapeutiques, comme c’est le cas pour les infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) de l’enfant dues aux pneumocoques.
Le développement de la résistance chez les bactéries est la conséquence de l’utilisation des antibiotiques chez l’homme, chez l’animal et en agriculture. Ce phénomène concerne aujourd’hui toutes les classes d’antibiotiques disponibles pour le traitement des infections humaines ou animales. Les écosystèmes bactériens associés à l’homme et à l’animal sont des lieux privilégiés pour la sélection de bactéries résistantes et la dissémination entre les bactéries de gènes codant pour la résistance, même entre espèces phylogénétiquement éloignées. De plus, les bactéries pathogènes spécifiques ou opportunistes présentes dans les différents écosystèmes microbiens associés à l’homme, en particulier la flore intestinale ou oro-pharyngée, peuvent être responsables d’infections chez leur hôte.
Les élevages d’animaux sont particulièrement propices pour l’émergence de bactéries résistantes à certains antibiotiques. D’une part, l’utilisation des antibiotiques à des fins prophylactiques et thérapeutiques ou comme promoteurs de croissance y est fréquente, d’autre part, la promiscuité entre les animaux favorise les échanges de bactéries et la diffusion des gènes codant pour la résistance aux antibiotiques. En outre, l’élimination avec les matières fécales de quantité importante de bactéries résistantes peut également favoriser cette dissémination dans l’environnement.

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