lundi 20 août 2012

RISQUE RESPIRATOIRE et CÉRÉBRAL avec les effluves de popcorn

C’est la 2,3-pentanedione (2,3PD), un ingrédient utilisé pour donner de la saveur et l'arôme du beurre dans le popcorn et autres aliments préparés que dénoncent aujourd’hui ces chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Toxicité respiratoire et modification de l'expression de certains gènes sur l’animal, ces nouveaux résultats publiés dans l'American Journal of Pathology, concernent directement certains travailleurs de l’industrie alimentaire, mais qui sait, peut-être aussi, nous autres, consommateurs. L'exemple d'une substitution d'un composé dangereux, le diacétyle, par un autre agent qui se révèle tout aussi dangereux.

Autrefois il y avait le diacétyle responsable de bronchiolite oblitérante, une maladie pulmonaire qui peut être mortelle et non réversible, chez les travailleurs qui inhalaient la substance. L'ingrédient 2,3-pentanedione (PD) l’a remplacé, pour donner cette arôme du beurre dans le popcorn par exemple, mais il se révèle également et un danger respiratoire et capable de modifier l'expression des gènes dans le cerveau chez des animaux de laboratoire.

« Notre étude démontre que PD est responsable, tout comme le diacétyle, de dommages respiratoires sous-jacents à la bronchiolite oblitérante », confirme Ann F. Hubbs, du National Institute for Occupational Safety and Health des CDC. « La substitution d’arômes dangereux ne devrait être effectuée que lorsqu’il y a des preuves que le substitut est moins toxique que l'agent qu'il remplace ». Son équipe a exposé des groupes de rats durant 6 heures à des concentrations différentes de PD, examiné au microscope le cerveau, les poumons, et les voies nasales de ces rats à 2 heures, 12 à 14 heures, 18 à 20 heures après l'exposition et évalué les changements dans l'expression des gènes dans le cerveau. Les enquêteurs constatent,
·         des lésions épithéliales des voies respiratoires hautes, comparables à celles causées par le diacétyle, qui se développent entre 12 et 14 heures après l’exposition,
·         une nécrose et l'apoptose dans le neuroépithélium olfactif,
·         l'activation d’une protéine dans les faisceaux de nerfs olfactifs, la caspase 3,  qui joue un rôle dans la mort cellulaire,
·         une augmentation de l'inflammation et de ses médiateurs, l'interleukine-6 ​​et l’oxyde nitrique synthase,
·         une diminution de l'expression du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF A), une protéine qui joue un rôle dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, dans le bulbe olfactif, le striatum, l'hippocampe et le cervelet.

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Sévères critiques pour le nouveau médicament Qsymia pour maigrir

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a autorisé cette semaine le médicament pour maigrir Qsymia (auparavant appelé Qnexa) du laboratoire américain Vivus. Il s'agit, imaginez, d'une combinaison des médicaments topiramate (Epitomax, Topamax), un anticonvulsivant, et phentermine, un stimulant amphétaminique (coupe-faim).

La phentermine est autorisée aux États-Unis, au Canada et en Australie mais a été retirée du marché en Europe et en France en raison des risques d'effets secondaires cardiaques et pulmonaires. "Les risques liés à la phentermine sont ceux des autres amphétaminiques anorexigènes, indiquait la revue Prescrire sur son site en mai dernier: troubles neuropsychiques (céphalées, insomnies, nervosités, dépressions, etc.), cardiovasculaires (hypertensions artérielles, palpitations, troubles du rythme cardiaque), plus rarement des hypertensions artérielles pulmonaires et des valvulopathies (comme avec Mediator, benfluorex), lors d’associations avec d’autres anorexigènes, etc."

Pour ce qui est du topiramate, "ce sont les effets indésirables digestifs du topiramate qui sont exploités ici en vue de faire maigrir : anorexies et pertes de poids. Mais le topiramate expose à de nombreux autres effets indésirables : troubles neuropsychiques, troubles oculaires, problèmes métaboliques, etc.", indiquait Prescrire. Un risque sérieux de ce médicament chez les femmes en âge de procréer est celui de malformation congénitale.

"Comme pour le cas du médicament anti-obésité Belviq (lorcasérine ou lorcaserin) approuvé le mois dernier malgré des inquiétudes concernant les valvulopathies, il était aussi hasardeux de la part de la FDA d'approuver Qsymia", a déclaré Dr. Sidney Wolfe du groupe de défense Public Citizen. "La recherche montre que le médicament augmente le rythme cardiaque, et quatre des patients prenant le médicament ont eu des attaques cardiaques non-fatales durant les essais cliniques, alors qu'aucun prenant le placebo n'a eu d'attaque", précise-t-il. "C'est de la pensée magique et délirante de croire qu'un médicament peut annuler la faim sans affecter d'autres cibles où il fera du mal, en général le système cardiovasculaire", ajoute-t-il.

"Si le public était pour acheter Qsymia (...), il courrait le risque de conséquences sévères, même fatales, d'un autre citron anti-obésité", a écrit dans la revue Annals of Internal Medicine le Dr. Michael Lauer, cardiologue au National Institutes of Health faisant partie du comité d'évaluation de la FDA et ayant voté contre l'autorisation. Et d'évoquer les autres citrons : éphedra, fen-phen, phénylpropanolamine, sibutramine (Sibutral) et rimonabant (Acomplia).

Une demande d'autorisation pour le Qsymia a également été déposée à l'Agence européenne du médicament (EMA). Le seul médicament actuellement autorisé pour la perte de poids en France et en Europe, lest l'orlistat (Alli ou Xénical). Alli contient la moitié de la dose du Xénical et est en vente libre