mardi 18 septembre 2012

OBÉSITÉ: Les enfants uniques ont un risque accru de 50%

Les enfants qui grandissent sans frères et sœurs ont un risque accru de 50% d'être en surpoids ou obèses, selon cette étude menée sur plus de 10.000 enfants dans 8 pays européens. Ces résultats, publiés dans la revue Nutrition and Diabetes, dans le cadre du projet européen Idefics, mettent en évidence le fait d’être enfant unique comme un facteur indépendant de risque de surpoids, donc indépendamment d’un mode de vie moins actif.

L’étude a suivi 12.700 enfants âgés de 2 à 9 ans pour identifier les effets sur la santé de l’alimentation et du mode de vie. L’IMC des enfants a été relevé et les parents ont répondu à un questionnaire sur les habitudes alimentaires des enfants, le temps d’écran ou d’exercice en plein air.

Seuls ces enfants uniques présentent un risque plus élevé de 50% d’obésité par rapport aux enfants ayant des frères et sœurs et après ajustement des autres facteurs de risque, comme le sexe, le poids de naissance ou le poids des parents. Si ces enfants uniques jouent à l'extérieur moins souvent, vivent plus fréquemment dans des ménages à faible niveau d'éducation et sont plus susceptibles d'avoir la télévision dans leur chambre, même après prise en compte de ces facteurs, la corrélation entre le statut enfant unique et le risque de surpoids reste élevée. Être un enfant unique est donc un facteur de risque de surpoids indépendant des autres facteurs explicatifs, précise Monica Hunsberger, chercheur à l'Université de Göteborg, co-auteur de l'étude.

Les chercheurs vont maintenant suivre plus précisément ces familles « à enfant unique » pour pouvoir identifier les facteurs spécifiques de mode de vie qui pourraient expliquer cette « propension » plus forte à l’obésité. Alors que plus de 22 millions d'enfants en Europe sont en surpoids et que les familles ont de moins en moins d’enfants, la recherche mérite d’être menée

Un trait de personnalité favorise les comportements liés à la santé

Le sentiment de pouvoir contrôler diverses situations et, de façon plus générale, sa vie est associé aux comportements liés à la santé tels que l'alimentation, l'exercice, le tabagisme et la consommation d'alcool, selon une étude australienne.

Deborah Cobb-Clark de l'Université de Melbourne et ses collègues ont analysé les données concernant les comportements liés à la santé et la personnalité de 7000 personnes.
Celles qui avaient tendance à croire que leur vie pouvait être changée par leurs propres comportements (concept de locus ou lieu de contrôle interne) avaient une alimentation plus saine, faisaient plus d'exercice, fumaient moins et avaient une consommation d'alcool moins excessive. Alors que celles qui avaient tendance à croire davantage à la chance ou au destin (locus de contrôle externe) étaient plus susceptibles d'avoir un mode de vie malsain.

Le concept de lieu ou locus de contrôle ("locus of control") décrit l'appréciation et la croyance d'une personne sur ce qui détermine sa réussite dans une activité particulière ou, plus généralement, ce qui influence le cours de sa vie. Les personnes ayant tendance à croire que leur performance ou leur sort dépendent surtout d'elles-mêmes ont un locus de contrôle dit interne; celles qui ont tendance à croire que leur sort est avant tout déterminé par des facteurs extérieurs hors de leur influence ont un locus de contrôle dit externe.

Des différences entre hommes et femmes étaient constatées. Les hommes avec un locus interne étaient plus motivés par l'attente de résultats tangibles que ceux ayant un locus externe tandis que les femmes ayant un locus interne retiraient plus de satisfaction à maintenir des comportements favorisant la santé que celles ayant un locus externe.

Un concept qui est proche de celui de locus de contrôle pour déterminer les comportements est celui de sentiment d'efficacité personnelle ("self-efficacy"), qui désigne la croyance de la personne sur sa capacité à atteindre un objectif. Les personnes qui ont un fort sentiment d'efficacité ont tendance à être plus proactives pour atteindre des buts ainsi que pour anticiper et prévenir les stresseurs.