lundi 24 juin 2019

Microplastiques dans la nourriture : faut-il s'alarmer des nouveaux chiffres ?



Via le poisson, l'eau en bouteille et même l'air, nous ingérons 2000 microparticules de plastique par semaine, selon les données les plus récentes. Pour inquiétantes qu'elles soient, elles ne justifient pas d'exclure les aliments concernés. Nos articles pour y voir plus clair.

Un kilo de produits de la mer contient en moyenne 1480 microplastiques, un litre d'eau en bouteille 95, et un mètre cube d'air 9,80. Microfibres et fragments de plastique abondent aussi dans la bière, le sucre le sel et le miel... Si bien qu'un adulte assimilerait en un an aux alentours de 110 000 de ces particules !
Ces données, qui ont fait le tour de la Toile, ressortent de la première synthèse des recherches menées sur la contamination de notre nourriture par les microplastiques. Réalisée par Kieran Cox et ses collègues de l'université de Victoria au Canada, elle résume les résultats de 26 études internationales, portant au total sur 3600 échantillons prélevés dans notre environnement.
Impressionnant ? Certes. Alarmant ? Attention aux conclusions hâtives. Il est vrai que les toxicologues soupçonnent ces microscopiques fibres et fragments de plastique de larguer dans notre organisme des substances toxiques voire cancérigènes lorsqu'ils transitent par notre intestin et notre foie. Mais pour l'heure, ces effets restent à prouver.
D'autre part, comme le souligne l'équipe canadienne, rien ne justifie d'arrêter de boire de l'eau en bouteille (S&V n°1209) ou de manger du poisson : aujourd'hui, les études manquent sur la contamination d'autres catégories d'aliments très consommés comme les céréales, la volaille, le boeuf ou les légumes. Il est fort probable que la plupart des catégories d'aliments sont concernés par cette pollution, tant le plastique est omniprésent.
Cette étude témoigne surtout de l'étendue de la pollution aux microplastiques sur la planète, qui ne semble plus épargner aucun écosystème, des lacs alpins jusqu'aux abysses. Alors même que sa production devrait exploser dans les décennies qui viennent, les auteurs recommandent d'inverser la tendance en cessant le plus vite possible l'usage du plastique.

Sommeil : comment mieux dormir en période de canicule ?


Les gestes à ne (surtout) pas faire pour mieux supporter la canicule



En période caniculaire, tout le monde cherche à se rafraîchir. Mais ce n'est pas une raison pour prendre des risques pour sa santé. Rappel de quelques erreurs, plus ou moins graves, à ne pas commettre. Alors que la canicules'installe en France, les autorités sanitaires et les professionnels de santé rappellent les principales précautions à prendre, à moduler selon l'âge et l'état de santé.
Prendre une douche trop froide
Sur le moment, l'eau froide fait du bien. Mais le corps la ressent plutôt comme une agression et va lutter pour maintenir la température corporelle à 37°. Gare au coup de chaud après la douche... "S'asperger d'eau tempérée, c'est une bonne chose. Mais une douche d'eau glacée, non : il n'y a pas lieu de se faire un choc thermique", indique à l'AFP le vice-président de SOS Médecins Grand Paris, Philippe Nin.
Se baigner n'importe où
Piquer une tête, on en rêve. Mais attention à bien choisir l'endroit. Certains plans ou cours d'eau sont interdits à la baignade pour une bonne raison : la pollution ou d'autres dangers. Attention aux irritations pour la peau. Et tous les ans, des noyades rappellent le péril d'aller nager quand on ne sait pas bien le faire, ou qu'on est ivre ou fatigué."On risque d'être contaminé par des polluants, d'avoir des réactions cutanées, des maladies, des troubles digestifs si on boit l'eau, etc.", poursuit le Dr Nin.
Boire trop ou trop peu
Il faut s'hydrater davantage en cas de canicule, pour compenser l'eau perdue par la sudation, mais sans excès pour éviter l'oedème. "Boire un peu plus que nécessaire vaut mieux que de boire moins que nécessaire. Mais il ne faut pas non plus boire 10 litres par jour", estime le Dr Nin. Un avertissement qui s'adresse particulièrement aux personnes âgées, qu'il convient d'hydrater... mais pas trop : au-delà d'1,5 à 2 litres, cela ne sert rigoureusement à rien, c'est même dangereux, dit le professeur Jean-Louis San Marco, professeur de médecine à l'Université de Marseille, car leurs glandes sudoripares (qui produisent la sueur) ne fonctionnent pas correctement et elles risquent de faire des complications cérébrales (œdèmes) potentiellement fatales. Mieux vaut donc refroidir les personnes âgées en mouillant leur peau et en accélérant l'évaporation avec par exemple un petit ventilateur. Le même conseil vaut pour les insuffisants cardiaques pour qui, transpirer, nécessite beaucoup d'énergie.
Boire de l'alcool ou du café
Vider une ou plusieurs bières très fraîches est aussi une mauvaise idée : l'alcool est d'autant moins bien supporté qu'il fait chaud. Il convient également d'éviter les boissons à forte teneur en caféine qui ont un effet diurétique, selon les autorités sanitaires.
Être trop ou trop peu actif
Dès que la température grimpe, surtout l'après-midi, il est recommandé de réduire son activité. Ce n'est pas une raison pour ne rien faire de toute la journée : le manque d'activité physique, la sédentarité, sont néfastes pour la santé. Il faut au contraire profiter des heures les moins chaudes, en début de matinée ou en soirée, pour s'aérer et marcher. "Je conseille d'avoir au moins un peu d'activité, de ne pas rester totalement immobile. Cela dit, si on est fatigué, il est normal de se reposer", d'après le médecin. Mais "pas de sport en période de canicule", avertit Jean-Louis San Marco, "sinon on risque un pépin".
Sortir aux heures les plus chaudes
Les personnes travaillant en extérieur doivent boire un verre d'eau toutes les 15 à 20 minutes, se protéger la tête du soleil, et si possible aménager leurs plages de travail pour éviter les périodes les plus chaudes. Il faut maintenir les volets et fenêtres fermés, tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure et éviter de sortir aux heures les plus chaudes. On doit aussi se rafraîchir régulièrement en se mouillant la peau (visage, avant-bras...) avec un gant humide ou un brumisateur.
Ne pas tenir compte des maladies chroniques 
En plus des jeunes enfants et des personnes  âgées, le danger est plus grand chez les personnes qui prennent régulièrement des médicaments car certains traitements peuvent augmenter les effets de la chaleur (déshydratation ou coup de chaleur), informe l'agence du médicament ANSM. Les patients ne doivent pas prendre de médicament sans avis médical et les médecins sont invités à réévaluer l'intérêt des médicaments prescrits, notamment ceux susceptibles d'altérer la fonction rénale.

Canicule : que faut-il manger (et boire) ?



Il fait très chaud en France en cette fin juin 2019. Quels aliments et boissons privilégier lorsque les températures sont estivales, voire caniculaires ? Voici les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation.

En cas de fortes chaleurs, comment limiter les conséquences de la chaleur sur sa santé et comment maintenir la qualité sanitaire de ses aliments ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a rappelé en juin 2017 sur son site Internet ses recommandations pour faire face aux fortes chaleurs. Et il est bon de les rappeler en cette fin juin 2019, alors que la France enregistre des températures caniculaires.
Adapter son alimentation pour éviter la déshydratation
L'un des principaux risques associés aux fortes chaleurs est la déshydratation. Elle résulte d'un manque d'apports hydriques en journée pour compenser les pertes en eau de notre organisme. Pour l'éviter, il faut boire de l'eau régulièrement sans attendre de ressentir la soif. Une attention particulière doit être apportée à l'hydratation des personnes âgées et des enfants, en particulier avant 4 ans. En effet, ce sont les populations les plus sensibles aux conséquences des fortes chaleurs et canicule.
Recommandation de l'Anses : Pour les enfants et nourrissons, il faudrait leur proposer de l'eau toutes les heures ainsi que la nuit en cas de réveil. Pour les personnes âgées, il faudrait idéalement qu'ils puissent boire 13 à 14 verres d'eau par jour (soit 1,3 à 1,4 litres d'eau), le minimum conseillé étant de 8 verres en journée.
Outre l'eau de boisson, les aliments sont de bons alliés pour éviter la déshydratation. À condition de bien les choisir et d'en éviter certains. La caféine, les aliments à base de sucre et l'alcool sont par exemple à limiter. Au contraire, les portions de fruits et légumes sont à augmenter dans l'assiette car ils font partie des aliments les plus riches en eau. Le concombre, la salade verte, le radis, le haricot mungo germé, la laitue, la courgette, le fenouil, la tomate, le chou-fleur et le poivron sont les 10 aliments de saison estivale les plus riches en eau, hors boissons. Ils contiennent tous plus de 90 % d'eau dans leur composition. Quant aux fruits de saison, le melon, la pastèque, le pomelo et la fraise sont aussi idéales pour maximiser l'hydratation.
Maintenir au mieux la chaîne du froid
Le respect de la chaîne du froid est primordial pour limiter le développement de micro-organismes potentiellement pathogènes dans les aliments. C'est d'autant plus vrai quand les températures extérieures sont aussi élevées. Il faut ainsi veiller à ce que les aliments soient maintenus à bonne température à la fois au cours du transport d'un magasin jusqu'à chez soi, et lors de la conservation au réfrigérateur. " Il est recommandé d'acheter ses produits fragiles ou surgelés en fin de courses, d'utiliser un sac isotherme " précise l'Anses.
Quelques gestes d’hygiène alimentaire pour les barbecues
En outre, toujours, d'après l'Anses il y aurait une augmentation des infections alimentaires au cours de la période estivale. En cause ? Les barbecues, pendant lesquels certaines règles d'hygiène alimentaire peuvent être négligées. Afin de limiter le développement bactérien et d'éviter toute contamination au cours d'un barbecue, l'agence rappelle que : la viande doit être maintenue dans la partie la plus froide du réfrigérateur lors de sa conservation ; la viande crue doit être découpée et préparée avec une planche à découper et des ustensiles à part qui ne devront pas être réutilisés pour la préparation et le service d'autres aliments ; il est essentiel de se laver les mains après avoir manipulé la viande crue ; les viandes doivent être consommées cuites à cœur.  

vendredi 21 juin 2019

Journées de la macula 2019 : faites-vous dépister du 24 au 28 juin



Se faire dépister pour détecter une éventuelle maladie de la macula, une petite zone de la rétine, c'est simple, indolore, et cela ne demande que 5 à 10 minutes. Alors, cette année, faites-vous dépister du 24 au 28 juin. Il est encore possible de prendre rendez-vous pour bénéficier d'un examen du fond d'œil.
Du 24 au 28 juin auront lieu, pour la quatrième année consécutive, les journée nationales de la macula, une minuscule zone de la rétine responsable de la vision des détails. L'occasion de s'informer sur les différentes pathologies comme la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), la maculopathie diabétique, la maculopathie myopique. Et l'occasion surtout de se faire dépister si l'on est une personne à risque.
Qui doit se faire dépister ?
Les personnes concernées par le dépistage des maladies de la macula sont :
  • Les femmes et les hommes de plus de 55 ans et n'ayant pas eu d'examen ophtalmologique depuis plus d'un an.
  • Les personne souffrant de diabète et ne se faisant pas suivre régulièrement par un ophtalmologue.
  • Les personnes souffrant de myopie forte (correction supérieure à -6 dioptries).
Un examen de l'œil totalement indolore
Le fond d'œil est l'examen de référence pour dépister les maladies de la macula. Contrairement à une idée souvent répandue, il est totalement indolore et ne dure que de 5 à 10 minutes. La gêne visuelle liées à la dilatation des pupilles ne dure que quelques heures (en revanche mieux vaut ne pas conduire) et n'est absolument pas douloureuse. L'examen permet d'observer les structures de l'œil situées en arrière du cristallin, particulièrement la rétine.
Où se faire dépister ?
La liste des ophtalmologues et services hospitaliers participant à l'opération est disponible sur le site www.journees-macula.fr ou par téléphone au 0 800 00 24 26. Il est indispensable de prendre rendez-vous.
Selon les centres, la consultation sera soit gratuite soit payante.  En cas  de détection d'une atteinte de la macula, un examen plus approfondi (tomographie en cohérence optiqueangiographie rétinienne...) sera proposé.

Deux heures de nature pour booster le mental



Passer du temps dans les espaces verts peut améliorer notre bien-être général, mais combien de temps doivent durer nos sorties ? Des chercheurs au Royaume-Uni et en Suède ont analysé les données de plus de 20 000 volontaires pour répondre à cette question.
Prendre du recul, réduire le stress, passer du temps avec ses proches… rester dehors est bénéfique pour de nombreuses raisons. Depuis plusieurs années, différentes études scientifiques ont prouvé à quel point l’exposition à la nature pouvait avoir un effet positif sur notre santé mentale et physique.Les parcs, les forêts et les plages peuvent donc améliorer notre bien-être général. En partant de ce constat, une nouvelle question se pose : combien de temps faut-il passer dans les espaces verts pour ressentir ces bienfaits ?
Des chercheurs de l’université d’Exeter, au Royaume-Uni, et de l’université d’Uppsala, en Suède, ont essayé de trouver la réponse. Dans la revue Scientific Reports, ils expliquent avoir analysé les données de 20 263 personnes à qui ils ont posé plusieurs questions concernant leur santé, leur bien-être et le temps passé en pleine nature au cours de la semaine. A partir de cette dernière information, ils ont évalué un temps d’exposition hebdomadaire minimum pour constater des avantages : 2 heures.
Formuler des recommandations
Ces deux heures peuvent être comptées en une fois, ou en plusieurs petits passages dans des espaces verts. En raison de l'ampleur impressionnante de l'effet bénéfique, l'équipe espère que les responsables de la santé publique seront bientôt en mesure d'utiliser ces données pour prendre de nouvelles décisions politiques.
"Les résultats actuels offrent un soutien précieux aux professionnels de la santé en leur permettant de formuler des recommandations sur le temps à passer dans la nature pour promouvoir la santé et le bien-être de base", déclare le professeur Terry Hartig, coauteur de l'étude, cité par Medical News Today.
Les chercheurs sont conscients des limites de ces travaux. Le rapport de cause à effet est abordé : "Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les personnes déjà bien dans leur peau et heureuses ont envie de passer plus de temps dans la nature." Il est encore difficile de savoir en quelle mesure la nature influence le bien-être, ou le bien-être pousse à passer plus de temps en extérieur. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour mieux comprendre ce processus.

Comment internet modifie-t-il notre cerveau ?



Une équipe internationale de chercheurs a été en mesure d'analyser l’effet bénéfique ou néfaste d’internet sur le cerveau. Leurs conclusions, publiées par la revue World Psychiatry, ne sont pas alarmistes, mais incitent à la prudence et à des études supplémentaires.

Internet existe depuis moins de trois décennies, mais la technologie a déjà eu un impact immensesur le fonctionnement de l'humanité. Il suffit d’observer notre façon de communiquer, d’entretenir nos relations, et d’obtenir de l’information pour le comprendre. Mais il reste un aspect qui questionne encore les scientifiques : quelles sont les conséquences sur le cerveau humain ?
Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'université Harvard, aux Etats-Unis, de l'université Western Sydney, en Australie, et du King's College de Londres de l'université d'Oxford et de l'université de Manchester, au Royaume-Uni, tente de répondre à cette question. Leurs conclusions ont été publiées par la revue World Psychiatry. D’après le principe de neuroplasticité, le cerveau est capable de se modifier structurellement en fonction des expériences vécues. Les scientifiques se sont donc basés sur trois domaines pour leurs expériences : la capacité d'attentionet de concentration, les processus de la mémoire et la cognition sociale.
Des bons et des mauvais côtés
Au cours des trois enquêtes, les données recueillies ont permis d’observer des pistes. Le multitâche numérique semble ne pas améliorer nos capacités d’attention, le fait de stocker notre "mémoire factuelle" en ligne nous permettrait de nous focaliser sur des tâches plus ambitieuses, et l’interaction sociale sur internet semble avoir des bons et des mauvais côtésen fonction de l’âge. "L'examen n'a pas permis de trouver de lien de causalité entre l'utilisation d'Internet et une mauvaise santé mentale", concluent les auteurs de l’étude.
Ils précisent toutefois que des travaux plus poussés doivent être menés sur les nouvelles générations. "Les conclusions de cet article mettent en lumière combien il nous reste à apprendresur l'impact de notre monde numérique sur la santé mentale et la santé du cerveau ", déclare à Medical News Today le docteur John Torous, coauteur de l'étude. "Il y a certainement de nouveaux avantages potentiels pour certains aspects de la santé, ainsi que des nouveaux risques."
Comme l'utilisation en ligne peut avoir autant de mauvais côtés que de bons côtés, les chercheurs rappellent quelques règles de précaution :
  • réduire le nombre de tâches en ligne
  • s’engager dans des interactions sociales dans la vie réelle
  • limiter le temps d’utilisation d’internet pour les enfants
  • parler aux enfants des risques liés à internet.

J'ai fait un jeûne d'une semaine dans une clinique

« Délestez- vous ! » Tel pourrait être le mot d'ordre de cette clinique où l'on jeûne pour des raisons thérapeutiques ou simplement de bien-être. Tout est fait pour remettre en marche le système encrassé par le stress, la nourriture grasse et les médicaments. Marie-Christine, qui s'est offert cette cure, raconte.
JOUR 1 "JE DÉCOUVRE L'ENDROIT..."
Arrivée à la clinique Buchinger, le lieu fondateur du jeûne thérapeutique, en Allemagne, sur les bords du lac de Constance*. On le comprend tout de suite : cet endroit est « sérieux ». Sobriété de mise du côté des patients, blouses blanches dans les couloirs, rien à voir avec un spa. Vite le restaurant pour un déjeuner léger. Au menu, salade de tomates, riz et petits légumes. Amatrice de café (interdit ici comme tous les excitants) je goûte le malt et je m'en accommode.
JOUR 2 "PREMIÈRE VISITE MÉDICALE"
Ce matin, comme je le ferai tous les matins vers 7 heures, je me rends chez l'infirmière pour mon check-up : tension, poids. Aujourd'hui sera un « jour de repos digestif ». Je choisis une mono-diète de fruits variés (options tout riz ou tout pommes de terre possible) à laquelle je m'adapte sans difficultés .Première visite médicale dans l'après-midi. Le médecin mesure mon tour de taille, parle du syndrome métabolique, on évoque ma vie personnelle (au cas où, il y a des psy dans la clinique) et professionnelle (à cause du stress), mes maladies, mon mal de dos récurrent. Prise de sang, analyse d'urine. Je repars avec du magnésium pour éviter les crampes et faciliter le sommeildans les jours à venir, des probiotiques pour réensemencer mon intestin.
JOUR 3  "LE DÉBUT DE MON JEÛNE COMPLET..."
L'infirmière m'annonce le programme : le jeûne commence par une purge avec de sulfate de soude (sels Glauber). Ne pas vider son intestin m'exposerait à toutes sortes de souci : sensation de faim, ballonnements, maux de ventre. On me purgera au lavement tous les deux jours (si, si, j'appréhende un peu...). Côté alimentation : juste un bol de bouillon de légumes (ou de jus de fruits) à midi et le soir. Une petite coupelle de miel pour l'énergie. Et basta ! 400 calories en tout, de quoi ne pas perdre son stock de vitamines et de minéraux. Je découvre la sieste langée avec une bouillotte sur le foie car le chaud, m'explique-t-on « active l'irrigation sanguine de cette organe et accélère son fonctionnement ». Je bois beaucoup (au moins 2 litres), des tisanes, de l'eau, toujours pour éliminer. Je fais du sport pour respirer, favoriser les échanges, nourrir mes organes de bon oxygène, perdre de la graisse mais pas de muscle. Pendant le jeûne, on se fait du bien. On peut choisir parmi différentes activités. Je choisis une séance de kiné qui assouplit mes articulations et libère mes ligaments de la sclérose. On peut aussi s'offrir des massages ayurvédiques pour nourrir la peau quelque peu desséchée par le jeûne.
JOUR 5 :  "TROIS JOURS DE JEÛNE, DÉJÀ"
Comme on me l'avait dit, bizarrement, je ne souffre pas de la faim. Mais plutôt de « l'idée de ne pas passer à table ». Il y a des hauts et des bas, des moments d'excitation, puis cette impression d'être dans du coton. Ma voisine de chambre se plaint d'avoir « plus de migrainesqu'avant ». L'infirmière lui explique que c'est le pic du 3ème jour, la fameuse crise d'acidose et la soigne. J'assiste à des conférences sur la nourriture, les voyages, je lis beaucoup -parce que, lorsqu'on ne mange pas, on ne dépense pas d'énergie à digérer, donc on dort moins. Mais mes efforts intellectuels se soldent par un zéro pointé. J'oublie... tout ! Je vérifie quinze fois mon planning, je suis incapable de citer un nom d'auteur ou un film. Décompenserais-je une maladie d'Alzheimer ? Je suis follement inquiète. « C'est l'effet jeûne ! » me rassure un habitué. Je rencontre aussi deux femmes opérées d'un cancer du sein qui ont choisi une détox post-chimio, profitent du programme de drainage lymphatique et se remettent à l'activité physique. Des hommes d'affaire font baisser leur taux de cholestérolet leur tension. Il y a aussi les rhumatisants. « Mes douleurs articulaires disparaissent complètement, pendant plusieurs mois après le séjour » confie un Italien qui vit dans les avions et les hôtels. Une Mexicaine y voit une cure de jeunesse. Deux Vénézuéliens soignent ici leur terrain allergique, une jeune Française vient perdre 3 kilos avant le maillot. Les expériences s'échangent. On rit, on s'avoue ses faiblesses, partageons nos expériences et nous donnons mutuellement des conseils. L'atmosphère est charmante, très gaie. Au fil des jours, l'esprit comme le corps s'allège. Le dernier jour, une compote et quelques amandes pour me préparer à demain.
JOUR 8 : "MA RUPTURE DE JEÛNE ET MA RÉADAPTATION"
C'est la phase plus difficile. Certains se réjouissent de mâcher à nouveau, de redécouvrir de vraies saveurs. Moi je suis triste. Comme si m'alimenter allait m'alourdir. Je comprends soudainement les femmes anorexiques, les saintes qui jeûnent sans fin pour mieux s'exalter ! Il faut se réadapter en douceur.Au petit déjeuner, 2 pruneaux et du gruau d'épeautre que j'ai bien du mal à avaler. Au déjeuner une salade d'endives, avec un peu de fromage blanc, un peu de purée de pommes de terre, quelques épinards frais. A deux heures, un yaourt maigre, quatre noisettes, 1 pomme, au diner un velouté de potiron. 800 calories en tout.Notre table est décorée de deux bougies et nous recevons un petit diplôme : nous avons suivi avec succès une cure de jeûne thérapeutique de 6 jours. Fierté.Dans les deux jours qui suivent, nous reprendront 1000 puis 1200 calories. Trois kilos de moins sur la balance, le teint frais, pleine d'énergie, un dossier plein de recettes végétariennes. A moi Paris !
DEUX MOIS APRÈS : "UN SACRÉ CHANGEMENT"
J'ai continué à perdre du poids (2 kg) à la maison, sans pourtant penser régime. Mais mes goûts se sont modifiés. J'ai drastiquement diminué la viande (au point de me demander si un jour je ne deviendrai pas végétarienne), le sucre, je bois peu d'alcool. J'ai rempli les étagères de cuisine d'épices, et de céréales et de produits nouveaux (quinoa, farine de pois chiches, huile de lin, vinaigre balsamique blanc), je me suis offert un nouveau mixer épatant... Et je maintiens ce rythme, sans effort, malgré les sorties et invitations. Combien de temps cela durera ? Je ne sais pas. Mais l'expérience m'a marquée plus profondément. C'est surtout cela que je retiens. Alors qu'avant, quand j'étais fatiguée, je cherchais à apporter « plus » à mon corps, je sais que c'est souvent du côté du « moins » que se trouve la solution !
A SAVOIR AVANT DE SE LANCER DANS UN JEÛNE
- On peut faire une petit test Il est fortement déconseillé d'entreprendre un jeûne seul, sans expérience. Toutefois tout un chacun peut sans risque, en comprendre les bienfaits en adoptant un jour par semaine une monodiète. On ne mange que des fruits pendant toute une journée, en buvant beaucoup de tisanes et d'eau. Le début du printemps est une bonne période pour se "délester" de ses toxines.
- Il existe des contre-indicationsSi l'Allemagne, l'Espagne et la Russie disposent de véritables « cliniques du jeûne », ce n'est pas le cas en France. Chez nous, les centres dédiés à cette pratique ne proposent pas d'encadrement médical. A chacun donc d'évaluer ses risques ! Il est conseillé de prendre l'avis de son médecin en cas de fragilités particulières
- Il fait prendre le temps de s'informerEt il est sage de se poser les questions suivantes avant de se décider : à quelle distance se trouve le premier médecin ? Quel type d'encadrement est prévu ? (présence de naturopathe etc...), qui encadre les activités ? (yoga, randonnées etc.) ?

Allemagne : Le Jeûne, Un Bienfait Ancestral Et Ultra Luxe À Buchinger Wilhelmi

Alors que la yoga-mania atteint des sommets, le jeûne devient la nouvelle expérience dans l’air du temps. Le must étant de le pratiquer dans le centre Buchinger Wilhelmi, le temple mondial du jeûne. Découverte…
Lorsque les régimes sont mis au pilori, que faire des kilos de l’hiver ? Une nouvelle voie commence à émerger discrètement… mais radicalement. Le jeûne, au delà de ses bienfaits ancestraux, ne serait-il pas la meilleure solution alternative pour se débarrasser rapidement des kilos superflus ? Car paradoxalement il serait plus facile de jeûner que de faire un régime, d’après les médecins experts des centres Buchinger Wilhelmi, qui planchent sur la question depuis les années 1930. Dans ce centre situé sur les rives du lac de Constance en Allemagne, à Überlingen, dix jours à trois semaines suffiraient à effacer entre 3 et 10 kilos.
L’adresse est déjà bien connue des happy few si l’on en croit leurs signatures griffonnées dans le livre d’or. Philippe Starck, Bianca Jagger, Joddie Foster, Agnes Varda, Elsa Perreti, Muriel Robin etc, et de nombreuses stars du Cac40 figurent parmi sa clientèle. Une aile a même été rajoutée récemment, pour offrir à la clientèle la plus exigeante un accès discret vers des suites et des appartements luxueux, sobrement décorés : salles de bains en marbre, appartements hauts de gamme dans des tons gris, rehaussés de bois naturel et de meubles design. Certains disposent de salles à manger et de vastes salons privés du niveau des hôtels 5 étoiles. Les chambres de base, avec leurs petits lits simples, se rapprochent davantage de la clinique de luxe. Mais la sublime vue du lac de Constance et lapalette de soins du centre sont aussi accessibles aux gens « normaux » venus du monde entier et bien sûr d’Allemagne (la cure est parfois remboursée en partie par la sécurité sociale allemande). Jeûner une fois par an s’inscrit dans l’hygiène de vie allemande. D’ailleurs de nombreux patients viennent ici tous les ans, pour maintenir, voire diminuer leur poids. Le record fut remporté par une cliente qui séjourna une année entière dans le centre pour se délester d’une obésité sévère.
L’histoire de Buchinger n’a pourtant pas débuté autour du régimeSon fondateur, le Dr Otto Buchinger a tenté de venir à bout de graves inflammations articulaires à la suite d’une fièvre rhumatismale en jeûnant pendant 19 jours. Récompensé par une guérison complète, il mit dès lors toute son énergie dans l’étude des effets du jeûne, suivi par trois générations de membres de sa famille et de médecins. A l’heure où la quatrième génération s’installe aux commandes des centres de Überlingen et Marbella , l’équipe tire un bilan très encourageant de ses longues années de recherchesArthrose, maladies rhumatismales et inflammatoires, diabète de type 2, sclérose en plaque , épilepsie et autres maladies neurologiques… la liste des maux que pourrait soulager cette pratique est longue et de récentes recherches ouvriraient aussi la piste du traitement du cancer. « L’alimentation permanente en sucre et en protéines animales met les cellules en hyper-activité ce qui finit par les user. Comme un moteur qui serait sans cesse poussé au maximum. Notre organisme est davantage équipé pour résister au manque, qu’à l’abondance » explique la très charismatique Françoise Wilhelmi de Toledo médecin nutritionniste et directrice scientifique. Elle remarque aussi que les cancers augmentent dans les pays industrialisés. Une observation qu’il serait intéressant d’approfondir, en tenant compte des différences de taux de mortalité. Une étude réalisée récemment auprès de 2000 personnes par le centre, devrait bientôt confirmer ce qu’ont observé les médecins sur le plan clinique depuis une soixantaine d’années.
Le jeûne permettrait en effet de faire une sorte de « reset » du corps et du cerveau, en remettant à l’heure les pendules. Il offrirait ainsi un terrain favorable pour prendre à bras le corps certains problèmes existentiels ou émotionnels, par exemple en provoquant des rêves qui peuvent être révélateurs. « Une équipe de psychothérapeutes est à la disposition des clients du centre » précise Raimund Wilhelmi, directeur du centre pendant de longues années, lui même psychothérapeute. Les plus mystiques, affirment enfin accéder à un état de conscience élargie confortant certaines pratiques religieuses. « Les yeux sont pour le monde extérieur ce que le jeûne est pour le monde intérieur », disait Gandhi. Pour ceux qui ne cherchent qu’une perte de poids, c’est aussi une expérience étonnante. Le corps, lorsqu’il enregistre qu’il n’a plus rien à espérer de l’extérieur, voit son taux de sucre et d’insuline baisser ce qui l’oblige à mobiliser ses dépôts de graisse dont une partie se transforme en corps cétoniques.
Le métabolisme se met alors en cétose et la sensation de faim disparait.« C’est ainsi que les animaux se mettent en hibernation, ou que les oiseaux migrateurs puisent dans leurs réserves pour effectuer leur migration, un processus qui prolongerait la vie animale. Jeûner est une aptitude physiologique ancestrale, indispensable à la survie humaine et animale » affirme Françoise Wilhelmi de Toledo. Un homme de poids normal peut théoriquement jeûner 40 jours un chiffre correspondant d’ailleurs à de nombreux jeûnes bibliques (Jésus, Moïse..). Mais la durée recommandée pour un jeûne est de 5 à 15 jours, un jeûne long apportant davantage de bénéfices à long terme. Reste la crainte du fameux effet rebond ou d’une accoutumance du corps à la privation. « Il n’y a aucun fondement pour dire que l’on maigrit moins lors d’un second jeûne.
Les régimes multiples dérèglent les comportements alors qu’un jeûne bien encadré et bien vécu les régule au contraire et peut améliorer le comportement alimentaire. Mais nos observations ne concernent que nos propres méthodes. Je ne peux rien affirmer pour ce qui est des jeûnes sans surveillance médicale, ne respectant pas les périodes transitoires » nuance Françoise Wilhelmi de Toledo. Les statistiques dans leur clientèle font état d’un tiers en perte de poids maintenu, un tiers se stabilisant à un poids inférieur, un tiers en reprise de poids, en général quelques mois plus tard. Sans être une panacée, cela parait nettement mieux que les régimes classiques.
La dernière inquiétude des jeûneurs néophytes concerne la fonte musculaire. Mais là encore, celle ci ne serait pas avérée, si on fait du sport. Au contraire, le jeune permettrait de régénérer les structure protéique et d’obtenir de meilleurs performances musculaires. Bref, le jeune présenterait de multiples aspects bénéfiques… Ne reste dès lors qu’à se lancer !