mardi 2 août 2011

Les carences en vitamines et en minéraux


À notre époque, beaucoup d'animaux d'élevage (agneaux, broutards, veaux, porcs, poulets, lapins) ne sortent pas de leur local et sont nourris avec des batteries comportant 10 à 15 aliments de base : luzerne déshydratée, céréales séchées, plantes séchées, produits fermentés par ensilage, tourteaux qui correspondent aux résidus des graines après l'extraction de l'huile, résidus de plusieurs industries (huilerie, meunerie, amidonnerie, brasserie), farines de viandes, déchets de poissons.
La composition des batteries varie selon l'espèce, l'âge et le régime herbivore ou omnivore.
Ces animaux sont abattus à un âge plus jeune qu'on ne le faisait autrefois. Le mouton, le boeuf et le cheval vont dans les prés et bénéficient d'une alimentation plus naturelle, bien qu'ils absorbent aussi des produits de batterie. Beaucoup de légumes et de fruits poussent dans des serres et sont récoltés après une vie plus courte que les légumes et les fruits traditionnels.
Tous ces animaux et ces végétaux « poussés trop vite » sont artificiellement bourrés de minéraux et de vitamines ajoutés dans les batteries et les engrais. Théoriquement, les consommateurs devraient être à l'abri des carences minérales et vitaminiques. L'expérience montre qu'il n'en est rien et l'on rencontre souvent des individus déficitaires en magnésium, en fer ou en divers oligo-éléments.
Les collaborateurs de KOUSMINE (Association Médicale) DUPIN et HERCBERG ont souligné la fréquence des déficits vitaminiques. On ne voit plus comme au Moyen Âge des avitaminoses profondes comme le scorbut, mais des hypovitaminoses plus modérées qui peuvent à long terme favoriser l'éclosion de certaines maladies.
Comment expliquer ces carences, malgré les précautions prises par les éleveurs et les agriculteurs ? Sans doute par plusieurs raisons :
§  Il est probable que l'animal ou la plante dont la croissance est accélérée ne fixent pas une partie des minéraux et des vitamines.
§  Surtout notre organisme est mal adapté à ces aliments artificiels, cuits, où la proportion des divers minéraux et vitamines est mal équilibrée.
On retrouve une situation analogue à celle rencontrée pour le lait de vache et le lait de femme. Le calcium est trois fois plus abondant dans le premier que dans le second. Pourtant les hypocalcémies sont seulement observées chez les enfants nourris au lait de vache.
§  Certains produits couramment consommés aujourd'hui ont perdu une grande partie de leurs minéraux et/ou de leurs vitamines : conserves, aliments cuits, sel raffiné, sucre raffiné.
La diététique ne doit pas être fondée sur des notions quantitatives, mais sur des notions qualitatives. Un retour à des aliments naturels et crus serait un grand pas dans cette direction.

Vivre à la ferme réduit le risque d’asthme


Les enfants qui vivent dans des fermes ont de 30 à 50 % moins d’asthme et de prédispositions aux allergies que leurs camarades citadins. Est-ce du à la vie au grand air ? à l’activité physique ? au soleil ? les hypothèses sont nombreuses. Deux études internationales mettent en avant un autre facteur protecteur : la présence, à la compagne, d’une plus grande variété de microbes non pathogènes.
Les auteurs de ces travaux avaient déjà montré que l’exposition aux animaux de la ferme et aux foins, ainsi que la consommation de lait non pasteurisé, diminuent le risque d’asthme et de sensibilité aux allergies. Ils avaient lié ces bénéfices à une stimulation du système immunitaire dès le plus jeune age, ce que confirment ces nouveaux résultats : exposés très tot à une grande diversité de micro-organismes, les enfants des fermes auraient une système immunitaire plus tolérant.
Autre hypothèse : la colonisation de leur système respiratoire par de ‘’bonne’’ bactéries empecherait l’instalation de microbles qui favorisent l’asthme.
Réf : science & vie, page 44, mai 2011

Régimes amaigrissants : des pratiques à risque


Le surpoids et l’obésité constituent un véritable problème de santé publique qui nécessite la prise en charge par un professionnel de santé. Mais, dans de nombreux cas, des pratiques alimentaires d’amaigrissement sont adoptées en l’absence de surpoids ou de toute indication médicale, pour des raisons essentiellement esthétiques.

La quete de la minceur et le foisonnement de régimes qu’il est possible de suivre seul, sans avis médical, amènent les pouvoirs publics à s’interroger sur les risques liés à ces pratiques. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a été saisie par le Ministère chargé de la santé pour faire un rapport sur ce sujet dont nous vous livrons les principales conclusions.

Aujourd’hui, le culte du corps et de son image constitue un fait social et soumet l’individu aux canons de l’esthétique et de la normalisation du corps. Par ailleurs, le surpoids et l’obésité, touchant respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 ans en France, justifient, dans un certain nombre de cas, la mise en œuvre d’un régime alimentaire sous contrôle médical. Une des conséquences de ces deux phénomènes est le développement de pratiques variées, incluant de nombreux régimes amaigrissants, mis en œuvre souvent de façon isolée par les individus sans justification ni suivi médical. Ainsi, l’étude INCA (etude indivuduelle nationale de consommation alimentaire de 2006-07) a montré que plus de 30 % des femmes ayant un IMC (Indice de Masse Corporelle)  « normal », soit entre 20 et 25, et 15 % des femmes « minces » (IMC<22) ont suivi un régime amaigrissant pendant l’enquete ou avaient suivi un régime amaigrissant pendant l’année précédant l’enquete.

Face au fort développement de pratiques alimentaires d’amaigrissement sans aucune justification ni suivi médical, l’Anses a donc mis en évidence un certain nombre de risques d’ordres nutritionnel et psychologique et elle pointe l’importance d’un suivi médical adapté à la situation de chaque personne. La recherche de la perte de poids sans indication médicale formelle comporte des risques, en particulier lorsqu’il est fait appel à des pratiques alimentaires déséquilibrées e peu diversifiées. Ainsi, la prise en charge d’une demande d’amaigrissement nécessite un accompagnement médical spécialisé.

Cet accompagnement doit etre adapté au statut pondéral (IMC, tour de taille) du patient.
En absence d’excès de poids, les régimes à visée amaigrissante, qu’ils soient proposés par des médecins ou des non médecins, sont des pratiques à risques. Le public doit donc etre averti des conséquences néfastes à court, moyen ou long terme de la pratique de ces régimes, d’autant plus que ceux-ci sont déséquilibrés, associés à des troubles sévéres du comportement alimentaire, et peuvent conduire à terme à un possible gain de poids irréversible.


Tandis que la prise en charge de l’obésité, du surpoids ou d’une prise de poids importante nécessite un diagnostic précis des causes, une analyse du contexte et une estimation des conséquences. Elle nécessite de poser l’indication de perdre du poids ou non, et de définir les objectifs et les moyens à mettre en œuvre qui ne se limitent pas à la simple prise en charge diététique ; elle doit viser une réduction adaptée et prudente du poids, planifiée précocement (afin de pouvoir afir sur les facteurs à l’origine) puis une stabilisation avec des moyens appropriés, tout en veillant à préserver l’état de santé physique et psychologique à moyen et long terme.

Pour réduire les risques de reprise de poids, l’évolution des habitudes alimentaires doit etre associée à une activité physique régulière. Rien ne peut remplacer, en terme de santé, une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins.

L’obésité est une maladie chronique multifactorielle et sa prise en charge nécessite une démarche interdisciplinaire (médecin nutritionniste, endocrinologue, diététicien, psychologue, etc…).
Réf : science magazine, mai 2011, page 56