mardi 4 octobre 2011

Les emballages alimentaires de demain


Les emballages en plastique biodégradable à base d’amidon de maïs restent interdits dans l’alimentation. En y ajoutant de l’argile et des algues vertes, un laboratoire breton entend conquérir le marché de l’emballage alimentaire 100% bio.
Un tiers du poids de nos poubelles provient des emballages. Pour réduire l’impact environnemental de nos déchets. Il est  impératif d’utiliser moins d’emballages pour nos aliments et de préférer les matériaux les plus écologiques. Du coté des industriels, les laboratoires de recherche se penchent sur la question et proposent des options diverses.
Il faut réduire le suremballage, modifier le ratio contenant/contenu, opter pour des emballages bi-matières en réduisant la quantité de plastique et en privilégiant le carton ou encore s’orienter vers des matériaux nouveaux, tels que les bioplastiques de seconde génération, appelés plastiques bio-sourcés, parce que leur source est biologique et non pétrochimique et surtout parce qu’ils sont obtenus à partir de matières premières naturelles renouvelables, issues de coproduits ou de cultures biologiques n’entrant pas en compétition avec des cultures vivrières. Cependant l’exigence de ce nouveau type d’emballage est double, il doit être biodégradable mais aussi compostable. Autrement dit, il ne doit générer aucun produit toxique en se dégradant. Il devra également garantir des propriétés « barrière » pour éviter que l’air ne vienne au contact de l’aliment, ou qu’un gaz contenu dans le produit se diffuse vers l’extérieur.
Les emballages fabriqués à base d’amidon de maïs apparaissent aux caisses des supermarchés, mais ils ne sont pas encore au point. Pas très solides ils laissent passer l’oxygène les rendant impropres à l’utilisation alimentaire. Pour pallier ces problèmes, le laboratoire breton de recherche L2Pic a décidé d’ajouter de l’argile « à travers » l’amidon pour résoudre l’entrée d’oxygène. « Nous voulons faire des matériaux performants, à partir de matériaux qui sont tous naturels : de l’amidon de maïs, un additif qui est de l’argile et, pour que les deux s’entendent bien, un produit à base d’algue » explique Yves Grohens, qui dirige le laboratoire. « Mais c’est un mélange très complexe. Quelle est la molécule active, extraite de l’algue, qui permet de disperser les nano-charges d’argile dans des matériaux plastiques biodégradables. Cela demande une étude scientifique de caractérisation. Et pour voir comment ce nano-composite s’organise, nous devons utiliser des techniques extrêmement puissantes : le synchrotron de Grenoble et le réacteur nucléaire du CEA de Saclay »
Composés à partir de matériaux naturels, ces nouveaux plastiques répondront à une forte demande en emballage « 100% développement naturel ». les emballages intelligents, en gestation au L2Pic, pourraient même aller jusqu’à « changer de couleur pour indiquer que l’aliment est périmé ».
Réf : science magazine, N°31, septembre 2011, page 87

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