mardi 8 novembre 2011

Le sommeil en 16 questions (partie 2)


Quel type de matelas est-il conseillé de choisir ?
La question n’est pas anodine, en particulier si vous souffrez de lombalgie : des chercheurs espagnols ont montré en 2003 que 95% des patients ayant dormi sur un matelas moyennement ferme ressentaient moins de douleurs que ceux ayant dormi sur un matelas ferme. Par ailleurs, des études indiquent que la qualité du sommeil s’améliore quand la literie est renouvelée. Enfin, la position adoptée pourrait jouer un role : les matelas dont la fermeté varie en fonction des zones d’appui du corps seraient mieux adoptés aux personnes qui dorment sur le dos.
Existe-t-il des aliments qui aident à bien dormir ?
Les sucres lents encouragent l’endormissement, de meme que les aliments riches en tryptophane, un précurseur de la mélatonine présent dans le riz complet, le fromage ou le chocolat, par exemple. Au contraire, le lait diminue la capacité du tryptophane à pénétrer dans le cerveau, attention, la digestion augmente la température corporelle, ce qui n’est guère favorable à l’endormissement. Mieux vaut donc éviter les diners copieux et tardifs. Quant à l’alcool, s’il peut provoquer l’endormissement, il nuit à la qualité du sommeil.
Peut-on faire du sport juste avant le coucher ?
‘’le sport fait augmenter la température corporelle, alors que celle-ci doit diminuer au moment du coucher’’, répond Yves Dauvilliers, neurologue spécialiste du sommeil au CHU de Montpellier. Une activité physique intense, juste avant l’heure du coucher, est donc à éviter. Mais si vous n’arrivez pas à dormir, peut-etre n’etes-vous pas assez fatigué. Des chercheurs américains ont montré en 1997 que 30 à 40 minutes d’aérobic ou de marche rapide, quatre fois par semaine, avaient permis à des personnes agées de 50 à 76 ans de diminuer de moitié leur temps d’endormissement.
L’acte sexuel favorise-t-il l’endormissement ?
En effet, l’activité sexuelle y est favorable en ce qu’elle génère une sensation de bien-etre et d’apaisement. Une sensation notamment due à la dopamine, surnommée hormone du plaisir, et aux endorphines, neurotransmetteurs au fort pouvoir relaxant. A condition que l’acte ne soit pas acconpagné de difficultés relationnelles qui, elles, ne manqueront pas de perturber l’endormissement… une étude américaine a montré que la masturbation, accompagnée ou non d’un orgasme, ne diminue pas le temps d’endormissement et ne modifie pas le sommeil.
Dans quelle mesure la sieste est-elle recommandée ?
Les scientifiques ont montré que, quand la durée de sommeil nocturne a été suffisante, une courte sieste en début d’après-midi augmente la vigilance et maintient, voire améliore, les performances durant les deux heures et demie qui suivent. En cas de manque de sommeil, la sieste réduit la somnolence, en particulier chez ceux qui travaillent en horaires décalés.
Il y a plus de vingt ans, la Nasa concluait que les pilotes de long-courrier qui faisaient une sieste de quarante minutes dans leur cockipit se montraient ensuite plus rapides, lors de tests psychomoteurs, que ceux qui restaient éveillés. Cependant, si les études s’accordent sur les effets réparateurs d’une sieste d’une dizaine de minutes, un sommeil diurne de plus de trente minutes peut endendrer les effets inverses. Le neurologue Yves Dauvilliers distingue ‘’sieste plaisir et sieste besoin’’. Si elle devient un besoin irrépressible et systématique, cela peut alors etre le signe d’une pathologie du sommeil. En revanche, si la sieste est un plaisir, si elle n’a pas pour seule fonction de pallier des nuits trop courtes et si elle dure moins de trente minutes, elle est alors recommandée.
Les ondes de téléphones nuisent-elles au sommeil ?
‘’il n’est pas prouvé que les champs électromagnétiques perturbent le sommeil, meme si de rares études menées sur une nuit d’expérimentation ont montré des modifications du sommeil des sujets’’, répond Joel Paquereau, neurophysiologiste responsable du centre du sommeil au CHU de Poitiers. Ces expériences enregistrent d faibles modifications des ondes cérébrales, une augmentation du temps de someil léger et une diminution du sommeil profond chez des personnes soumises à un champ électromagnétique (comme celui émis par les téléphones portables) avant le coucher. Mais elles ne sont pas assez étendures pour distinguer clairement l’effet de ce champ du simple stress lié à l’expérience. Récemment, l’université de médecine de Berlin a étudié le sommeil de 397 personnes vivant à proximité de stations de téléphonie mobile. Pendant douze jours, à leur insu, ces antennes ont été activées ou coupées aléatoirement. Aucune différence n’est apparue dans leur sommeil. Mais ‘’les stations en tant que telels peuvent avoir un impact subjectif négatif sur la qualité du sommeil’’, concluent les chercheurs.
Le cas de personnes dites hypersensibles aux champs électromagnétiques demeure un mystère pour la médecine qui, tout en reconnaissant la  realité de leurs symptomes, ne parvient toutefois pas encore à les expliquer.
Réf : science & vie, N°1128, septembre 2011, page 124

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