mercredi 24 août 2011

Le problème des laits animaux


1. Le lait de femme
Le lait de femme est le seul aliment réellement adapté aux besoins du nouveau-né et du jeune enfant. Ceci est une conséquence logique des lois de Darwin et des pressions de sélection exercées pendant des millions d'années.
Les besoins de l'enfant variant avec l'âge, il est remarquable de noter que la composition du lait maternel se modifie dans le temps. On distingue successivement:
* Le colostrum, durant les cinq premiers jours du post-partum.
* Le lait de transition, du 6e au 15e jour.
* Le lait mature, du 16e jour ou 15e mois.
Ces trois variétés de lait offrent des différences au niveau des glucides, des lipides, des protéines, des minéraux, des oligo-éléments et des vitamines (ANDRÉ 1983).
Au cours de la tétée, la composition du lait évolue. En particulier, la teneur en lipides augmente afin de provoquer la satiété.
2. Comparaison entre lait de femme et lait de vache
Elle fait l'objet d'excellentes revues générales de BOUDET (1993a) (1993b) et d'ANDRÉ (1983).
Les deux types de lait présentent de nettes différences qui sont détaillées sur le tableau II. Je commenterai les principales :
a) Glucides
Le lait humain contient 7 % de lactose, quantité la plus forte observée chez les mammifères. Le lactose est formé par l'union d'une molécule de galactose à une molécule de glucose. Il possède plusieurs propriétés bénéfiques :
1) Il favorise l'assimilation de plusieurs minéraux.
2) Sa décomposition libère du galactose, un sucre indispensable pour le développement du système nerveux central et la fabrication de la myéline, qui recouvre les fibres nerveuses.
3) Il permet la prolifération de lactobacilles, qui provoquent une acidification dans le grêle, ce qui inhibe l'implantation de germes pathogènes et induit la présentation des minéraux sous une forme chlorure assimilable.
L'hydrolyse du lactose est effectuée par la lactase, enzyme située dans la bordure en brosse des entérocytes. La lactase se raréfie à mesure que les sujets avancent en âge et disparaît même complètement chez certains adultes. Ceci montre bien qu'au-delà de l'enfance, la lactase et par suite le lait ne sont pas physiologiques.
Parmi les multiples glucides que contient le lait humain, il faut mentionner les gynolactoses, qui ont probablement un rôle dans le développement du cerveau.
b) Lipides
Le lait de femme est particulièrement riche en triglycérides, cholestérol, acide palmitique (saturé Cl6) et acide oléique (mono-insaturé Cl8), bien adaptés aux besoins nutritionnels du nourrisson.
Un autre point majeur est l'abondance de certains acides gras poly-insaturés: acide linoléique, acide alphalinolénique et acide gammalinolénique.
Tous interviennent dans la croissance et la myélinisation du système nerveux central.
c) Protéines
Le lait de femme est caractérisé par sa relative pauvreté en caséines, en bétalactoglobuline et en IgG. Par contre, il est bien nanti en :
* Alphalactalbumine, qui est nécessaire pour la synthèse du lactose.
* Lactotransferrine qui sert au transport du fer et du zinc dans l'intestin.
* En IgA sécrétoires, qui vont tapisser la muqueuse intestinale du jeune enfant et s'opposer à la pénétration dans le sang des bactéries et des virus.
* Lysozyme, actif contre certaines bactéries.
D'autre part, les protéines bovines ont une structure primaire différente des protéines humaines, avec des régions où les acides aminés ne sont pas les mêmes. Ainsi certaines protéines bovines résistent-elles, au moins en partie, à la digestion par les enzymes et la flore bactérienne des humains, toutes deux mal adaptées. Le grêle du nourrisson, fragile et immature, laisse souvent passer dans le sang ces macromolécules non dégradées. C'est pourquoi on observe souvent dans la petite enfance :
* Des signes cliniques d'intolérance au lait de vache.
* Des anticorps dirigés contre diverses protéines bovines.
d) Minéraux et oligo-éléments
Malgré les doses relativement faibles de minéraux et d'oligo-éléments dans le lait maternel, le bébé ne souffre d'aucune carence, car les liaisons entre ces minéraux et d'autres substances, en particulier les caséines, autorisent une absorption optimale.
Le lait de vache contient beaucoup de fer et de calcium, mais ceux-ci sont mal absorbés par la muqueuse intestinale de l'enfant. Si bien que ce dernier peut souffrir d'une carence en fer ou en calcium a priori paradoxale (LAROCHE- WALTER 1997).
e) Vitamines
Le lait de femme apporte au nourrisson les diverses vitamines qui lui sont nécessaires, dans une répartition harmonieuse, bien différente de celle trouvée dans le lait de vache, qui est elle aussi idéale, mais pour un veau.
f) Facteurs de croissance
Le lait de vache contient un assortiment de facteurs de croissance, destinés à faire prendre au veau plus de cent kilos en un an. Ces informations sont donc inadaptées pour l'homme (LAROCHE-WALTER 1997). Entre 1950 et 2000, chez les Français, la taille moyenne s'est élevée d'environ 10 cm et le poids moyen s'est accru d'environ 10 kilos. La forte augmentation de la consommation des produits laitiers n'est sans doute pas étrangère à ce phénomène. Les facteurs de croissance inclus dans le lait de vache exercent à mon avis une action partielle sur les cellules humaines.
g) Quelques réflexions de bon sens
* Les lois de Darwin nous suggèrent que le lait de femme est fort bien adapté aux besoins du jeune enfant, alors que le lait de vache, fort bien adapté aux besoins du jeune veau, ne convient pas pour l'homme. Les quatre estomacs du veau disposent d'un arsenal enzymatique autre que celui de l'unique estomac humain. D'autres divergences existent pour les enzymes biliaires, pancréatiques et intestinales.
* Comme le dit BURGER (1988), le lait de vache permet au veau de fabriquer rapidement beaucoup d'os, mais peu de cervelle. L'homme au contraire s'accommode d'une croissance osseuse lente, mais doit développer un cerveau volumineux et complexe. Il n'est donc pas tellement surprenant que le QI des enfants nourris au lait maternel soit en moyenne plus élevé que celui des enfants nourris au lait de vache. ANDERSON et coll. (1999), dans une synthèse de 11 enquêtes rassemblant plus de 15 000 enfants de race blanche, rapportent une différence de 5,32 points, ce qui est statistiquement significatif.
* La plupart des Occidentaux, après avoir consommé des laits animaux pendant leur enfance, continuent à absorber de multiples produits laitiers durant toute leur vie. C'est là une situation artificielle, bizarre, créée par l'homme et jamais rencontrée dans la nature. Il n'est pas étonnant qu'elle puisse avoir des conséquences néfastes.

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