mardi 7 août 2012

Mon ado ne mange pas de viande : un danger pour sa santé ?


Vers l’âge de 12 ans, Jules a vu un reportage sur un abattoir, qui l’a dégoûté de manger de la viande. « Depuis, il faut se débrouiller avec les œufs, un peu de poisson et parfois du poulet », explique Isabelle à propos de son fils, qui, 14 ans aujourd’hui, reste très réticent à la viande. Déjà, le fait de comprendre son choix peut aider à dédramatiser la situation. « Il y a rarement de profondes convictions philosophiques, c’est encore trop tôt, souligne Laurence Haurat, psychologue et diététicienne. En revanche, le jeune peut éprouver du dégoût vis-à-vis d’aliments qu’il trouve par exemple trop forts en goût ou trop liés à la mort. »
Autre raison invoquée par les psychologues : en boudant un aliment apprécié de ses parents, l’adolescent se démarque d’eux. Et quoi de plus sensible que la table, principal lieu d’échanges en famille ? Le meilleur service à lui rendre, c’est respecter son choix tout en adaptant ses menus à ses besoins.

Végétarien ou végétalien ?
Souvent, l’ado rejette la viande, mais il continue de manger des œufs, des produits laitiers et parfois aussi du poisson. Tant qu’il y a des laitages ou des œufs dans ses menus, n’ayez aucune crainte. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, sauf si cette tendance au végétarisme s’installe dans le temps. Parce que jusqu’à environ 18 ans, les besoins nutritionnels doivent être comblés pour assurer une croissance harmonieuse.
Plus radicaux, certains peuvent adopter un régime végétalien, c’est-à-dire refuser tout sous-produit animal. « Globalement, le régime strictement végétalien n’est pas satisfaisant d’un point de vue nutritionnel », souligne Laurence Haurat. L’idéal ? Convaincre votre ado de manger au moins des produits laitiers ou bien des œufs. Et veiller au bon apport de protéines, indispensables à sa croissance. Il faut donc proposer tous les jours des céréales et des légumineuses, les deux principales sources de protéines végétales.
Il va toutefois manquer d’un élément essentiel, la vitamine B12, que l’on trouve presque exclusivement dans les aliments d’origine animale. Une carence en vitamine B12 risque d’entraîner une anémie et des troubles neurologiques. Le médecin pourra, le cas échéant, prescrire un complément alimentaire ou des levures.

Des apports en calcium nécesaires
Autre élément clé à surveiller, le calcium. Son rôle est primordial dans l’acquisition et la préservation du capital osseux. Comme il est apporté en très grande partie par les produits laitiers, si l’ado en mange en quantités suffisantes, tout va bien. Sinon, il faut l’inciter à consommer certains fruits et légumes (agrumes, choux) dont les teneurs en calcium ne sont pas négligeables, certaines eaux minérales, sans oublier les jus de fruits ou les céréales supplémentés en calcium.

Penser aux légumes secs riches en fer
Par ailleurs, des questions se posent au sujet du fer : celui des végétaux est beaucoup moins bien assimilé par l’organisme que celui des produits animaux. Il faut donc bien ajuster les quantités de légumes secs riches en fer (lentilles, pois chiches), et consommer dans le même repas des aliments riches en vitamine C (agrumes, kiwis), qui favorisent l’absorption intestinale du fer. Les signes d’une carence en fer sont une grande fatigue, une sensibilité accrue aux infections et une baisse des performances intellectuelles.
Il faut faire encore plus attention à l’adolescente, qui peut avoir des pertes de fer parfois importantes durant les règles. Encouragez-la à manger au moins de la viande blanche. Si elle montre des signes anormaux de fatigue matinale, consultez le médecin. Il pourra prescrire une supplémentation sur quelques mois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire