Les emballages en plastique biodégradable à
base d’amidon de maïs restent interdits dans l’alimentation. En y ajoutant de
l’argile et des algues vertes, un laboratoire breton entend conquérir le marché
de l’emballage alimentaire 100% bio.
Un
tiers du poids de nos poubelles provient des emballages. Pour réduire l’impact environnemental
de nos déchets. Il est impératif
d’utiliser moins d’emballages pour nos aliments et de préférer les matériaux
les plus écologiques. Du coté des industriels, les laboratoires de recherche se
penchent sur la question et proposent des options diverses.
Il
faut réduire le suremballage, modifier le ratio contenant/contenu, opter pour
des emballages bi-matières en réduisant la quantité de plastique et en
privilégiant le carton ou encore s’orienter vers des matériaux nouveaux, tels
que les bioplastiques de seconde génération, appelés plastiques bio-sourcés,
parce que leur source est biologique et non pétrochimique et surtout parce
qu’ils sont obtenus à partir de matières premières naturelles renouvelables,
issues de coproduits ou de cultures biologiques n’entrant pas en compétition
avec des cultures vivrières. Cependant l’exigence de ce nouveau type
d’emballage est double, il doit être biodégradable mais aussi compostable.
Autrement dit, il ne doit générer aucun produit toxique en se dégradant. Il
devra également garantir des propriétés « barrière » pour éviter
que l’air ne vienne au contact de l’aliment, ou qu’un gaz contenu dans le
produit se diffuse vers l’extérieur.
Les
emballages fabriqués à base d’amidon de maïs apparaissent aux caisses des
supermarchés, mais ils ne sont pas encore au point. Pas très solides ils
laissent passer l’oxygène les rendant impropres à l’utilisation alimentaire.
Pour pallier ces problèmes, le laboratoire breton de recherche L2Pic a décidé
d’ajouter de l’argile « à travers » l’amidon pour résoudre l’entrée
d’oxygène. « Nous voulons faire des matériaux performants, à partir de
matériaux qui sont tous naturels : de l’amidon de maïs, un additif qui est
de l’argile et, pour que les deux s’entendent bien, un produit à base
d’algue » explique Yves Grohens, qui dirige le laboratoire. « Mais
c’est un mélange très complexe. Quelle est la molécule active, extraite de
l’algue, qui permet de disperser les nano-charges d’argile dans des matériaux
plastiques biodégradables. Cela demande une étude scientifique de
caractérisation. Et pour voir comment ce nano-composite s’organise, nous devons
utiliser des techniques extrêmement puissantes : le synchrotron de
Grenoble et le réacteur nucléaire du CEA de Saclay »
Composés
à partir de matériaux naturels, ces nouveaux plastiques répondront à une forte
demande en emballage « 100% développement naturel ». les emballages
intelligents, en gestation au L2Pic, pourraient même aller jusqu’à
« changer de couleur pour indiquer que l’aliment est périmé ».
Réf : science magazine, N°31, septembre 2011, page 87
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