samedi 4 août 2012

Un nouveau remède à l’anxiété infantile

une étude menée par une Université israélienne révèle l’existence d’une méthode utilisant les ordinateurs à des fins thérapeutiques : celle-ci aurait la vertu de calmer les troubles de l’anxiété des jeunes patients sans même utiliser de médicaments.

Un premier essai clinique a ainsi démontré que cette thérapie appelée « attention bias modification » (ABM) permettait de soulager ces troubles de manière significative.
Ce nouveau traitement a été développé au sein du laboratoire du Professeur Yair Bar-Haim (Université de Tel Aviv, Département des Sciences Psychologiques) en collaboration avec différents laboratoires du monde entier.

La détection de ces troubles chez l’enfant permet leurs disparitions à l’âge adulte mais l’utilisation de médicaments à cet effet entraînerait des effets indésirables et même dangereux. Ils sont efficaces dans 70% des cas, tout comme ABM, qui serait cependant sans aucun danger, d’après les tests effectués au sein du Centre Adler pour la Recherche du Développement et de la Psychopathologie infantile (Cf. American Journal of Psychiatry), en collaboration avec le Centre Feinberg de Petah Tikvah.
Le programme élaboré sur ordinateur supprime les menaces perçues par le patient en intervenant sur son processus de pensée.

D’après Bar-Haim, ABM travaille avec l’adulte mais son efficacité serait d’autant plus probante sur les enfants du fait qu’ils soient plus à l’aise avec les ordinateurs.
D’autre part, il ajoute que cette méthode ne comporte aucun risque pour la santé contrairement aux traitements médicamenteux. Elle ne nécessite d’ailleurs pas la formation de réels professionnels et le programme est facile d’accès puisqu’il se trouve via Internet.

Bar-Haim explique que les individus anxieux sont anormalement sensibles (« attention bias ») aux menaces que la majorité des gens ignorent. La thérapie ABM commence par l’identification des troubles grâce à un test exposé au patient : il s’agit de deux images ou mots – un menaçant, l’autre neutre. Les images sont ensuite remplacées par un point sur l’écran et le patient doit alors indiquer la position des points.
Il s’avère que les patients ayant des troubles de l’anxiété répondent plus rapidement pour indiquer le point de l’image menaçante que celui de l’image neutre.
En fait, la position du point est établie de telle sorte que l’image menaçante apparaisse le plus souvent en dessous de la neutre. Petit à petit, le patient commence à se concentrer sur le stimulant neutre et change ainsi son attention, provoquant une réduction de l’anxiété.

Bar-Haim et ses collègues ont déjà administré 480 tests à des patients du Centre spécialisé contre l’Anxiété des Enfants (Centre Médical Pédiatrique Schneider). 55% de l’échantillon des 8-14 ans souffraient d’anxiété de la séparation, 22,5% de troubles généraux de l’anxiété, 20% d’une phobie spécifique et 2,5% de phobie sociale. 75% d’entre cumulaient également un second trouble de l’anxiété.
Après traitement ABM une fois par semaine durant quatre semaines, environ un tiers des patients n’étaient plus atteints de troubles anxieux.

D’autres essais pédiatriques sont en cours dans plus de 20 établissements situés sur 5 continents, en collaboration avec l’Institut Américain pour la Santé Mentale.
“Les troubles psychologiques sont complexes et il n’est pas dit qu’un patient répondra d’une manière positive à tout traitement” déclare Bar-Haim. « Il est remarquable de trouver de nouvelles méthodes qui viennent de la neuroscience et ont une efficience clinique ».

Maltraitance : des traces dans le cerveau qui favorisent les troubles


Les maltraitances ont un impact dévastateur sur la substance blanche. Cette dernière garderait des traces à vie qui pourraient déclencher d’autres troubles psychologiques. Cette éventualité a été mise en avant par une étude récemment publiée dans Neuropshychopharmacology.

Les maltraitances ont de graves conséquences sur le cerveau des enfants. Ces derniers ont de grandes chances de développer des troubles mentaux comme une addiction, la dépression, une angoisse, et même le suicide. L’étude monte que des traces sont présentes dans la substance blanche. Pour obtenir ce constat, les chercheurs ont utilisé une technique d’IRM appelée DTI. Ils ont ensuite sollicité des adolescents qui avaient été dans le passé maltraités. Plusieurs groupes ont donc été comparés :
  • 19 adolescents n’avaient aucun trouble, pourtant ils avaient eu de mauvais traitements
  • 13 adolescents n’avaient aucun antécédent
Les chercheurs ont ensuite suivi pendant 5 ans les jeunes. Parmi le groupe des 19 adolescents, 5 ont développé un problème de dépression, 4 avaient une addiction de drogue. Les scientifiques n’ont pas eu l’opportunité d’identifier avec précision le mécanisme. De plus, le nombre de participants était faible, les résultats sont donc à prendre avec précaution. Dans tous les cas, la maltraitance entraine de nombreux problèmes chez l'enfant, l’adolescent et l’adulte.

Une autre étude selon Lefigaro avait tenté de trouver un lien entre les mauvais traitements et le cerveau. Ceux qui avaient eu des antécédents de violence dans leur enfance présentaient un hippocampe (partie liée à l’apprentissage, la mémoire, l’humeur) de taille plus petite que les autres personnes. Le rétrécissement pouvait donc entrainer une augmentation du stress.