dimanche 18 mars 2012

L’estomac des obèses a trop de neurones


Plus on mange gras et sucré, plus la sensation de faim réapparait vite, car l’estomac soumis à un tel régime se vide plus souvent. Ce cercle vicieux, connu de longue date chez les personnes souffrant d’obésité, restait inexpliqué jusqu’aux travaux d’une équipe de l’inserm de Nantes menée par Michel Neunlist.

Chez la souris, ce type de régime a pour effet de maintenir en vie certaines populations de neurones situées dans l’estomac. ‘’avec un régime normal, certains neurones entériques disparaissent à un moment qui correspondrait, chez l’homme, à l’adolescence. Mais avec un régime de type coca/pizza, ces neurones survivent trop longtemps, et le maintien de leur activité concourt à conserver le rythme rapide de vidange gastrique propre aux individus jeunes’’, précise le chercheur.

Cette subsistance anormale des cellules semble due à une substance aux propriétés protectrices, dont la sécrétion serait induite par une concentration trop élevée en leptine, hormone connue pour réguler l’impression de satiété.

Se réconcilier avec la lecture


Dans son essai Comme un roman, Daniel Pennac imagine une nouvelle pédagogie de la lecture pour lutter contre le déplaisir de lire. Aujourd’hui, confirmant ce désintérêt croissant pour la lecture, sociologues, psychologues et enseignants vont plus loin en  lui  imputant  les  difficultés  que  rencontrent  certains  élèves. Lire pour apprendre, apprendre pour mémoriser, mémoriser pour comprendre, comprendre pour prendre plaisir... à lire. La connaissance appelle la connaissance, à condition d’avoir amorcé ce cercle vertueux. Cette affirmation pourrait sembler utopique, voire passéiste, si elle n’était étayée par les résultats qu’apportent les neurosciences.

Le cerveau est doté de systèmes de récompense qui libèrent de la dopamine – associée au plaisir – quand on surmonte une difficulté ou que l’on résout un problème. Apprendre à lire, apprendre tout simplement, déclenche des émotions positives. Or les enfants ont un  attrait  spontané  pour  le  livre. Pourquoi  cette  envie  de  lire s’étiole-t-elle chez beaucoup d’entre eux, souvent à l’adolescence ?
Sans  doute, toujours  d’après  Daniel  Pennac, parce  que  « Le verbe lire ne supporte pas l’impératif. Aversion qu’il partage avec quelques  autres : le  verbe “aimer” et  le  verbe “rêver” ». Dès  lors, pourquoi ne pas mettre en application ses « droits imprescriptibles du lecteur » ? « Le droit de ne pas lire ; le droit de sauter des pages ; le droit de ne pas finir un livre ; le droit de relire ; le droit de lire n’importe  quoi ;  le  droit  au  bovarysme  (maladie  textuellement transmissible) ; le droit de lire n’importe où ; le droit de grappiller ; le droit de lire à haute voix ; le droit de nous taire.»

Les neuroscientifiques qui s’intéressent à l’enseignement livrent de multiples informations sur la façon dont les élèves apprennent, oublient, comprennent (ou non), progressent ou perdent pied, sont attentifs ou dissipés, sur la façon dont les enseignants transmettent leur savoir, sont respectés ou chahutés. Certaines éclairent a posteriori pourquoi  les  anciennes  méthodes  d’enseignement  étaient  efficaces (notamment parce qu’elles donnaient aux enfants les règles dont ils ont besoin pour se structurer), mais aussi pourquoi aujourd’hui la masse des connaissances à assimiler dépasse les capacités de mémorisation du cerveau. Des connaissances mal acquises désamorcent le cercle vertueux. À quand un meilleur dialogue entre les neuroscientifiques et les responsables des programmes d’enseignement ?