Ils ont été fort bien décrits par SAFINA (1996) (PAULY et coll. 2002). Les pêcheurs ont leur tâche facilitée par diverses techniques modernes :
* Les longs filets dérivants.
* Le chalutage à deux bateaux.
* Les lignes flottantes mesurant jusqu'à 150 kilomètres et équipées de très nombreux hameçons.
* Le radar permettant aux navires de naviguer et de pêcher par temps de brume.
* Le sonar qui détecte les bancs de poissons, d'après la forme caractéristique de leur écho.
* Les avions qui guident les bateaux dans la quête des thons rouges.
* Le positionnement par satellite qui oriente les navires vers les zones riches en poissons.
Un chalutier moderne est capable de ramasser en une heure environ 100 tonnes de morue, soit autant qu'un bateau du XVIe siècle en une saison entière (PAULY et coll. 2002).
Les méthodes actuelles sont si efficaces que chaque année 90 % des poissons existant dans les mers et les océans sont capturés, aussi bien les espèces autorisées que les espèces interdites. Certaines techniques, théoriquement proscrites par la loi, sont en fait utilisées. Les poissons ne parviennent plus à se reproduire en quantité suffisante et leur nombre diminue d'année en année, depuis 1989.
Les pays où la pêche est la plus importante sont dans l'ordre :
1) Japon, 2) Russie, 3) Chine, 4) États-Unis, 5) Chili, 6) Pérou, qui réunissent à eux six 51 % des captures mondiales (PICLET 1992). L'aveuglement des professionnels de la pêche a provoqué la raréfaction de nombreuses espèces. Cette vision à court terme menace les ressources alimentaires pour l'avenir.
Face à cette situation, on a longtemps cru qu'il suffisait de diminuer les prises de jeunes poissons pour que la population se renouvelle. Mais on sait maintenant qu'il faut aussi protéger leur habitat et leurs proies, ce qui complique le problème. L'idéal serait de constituer des zones de réserve où la pêche serait interdite. Mais tous les intervenants ne sont pas convaincus de leur intérêt.
En compensation, l'élevage des poissons en eau douce et en eau salée, dit aquaculture, prend de plus en plus d'importance. Il a plus que doublé en dix ans et fournit un tiers des poissons et des crustacés actuellement consommés (NAYLOR et coll. 1998) (BLOND 2002). Mais l'aquaculture a aussi ses inconvénients (FOSTER 1999) (BLOND 2002) :
* Destruction des mangroves, forêts bordant les côtes où se développent les alevins.
* Larges apports de poissons sauvages pour nourrir les espèces carnivores.
* Pollution et salinisation des eaux et des sols.
L'aquaculture entrave donc en partie la reproduction des espèces marines, de surcroît gênée par les substances toxiques générées par les activités humaines, qui polluent les fleuves, les mers et les océans
Comme l'ont montré certains économistes, l'excès d'impôt tue l'impôt.
On peut dire de la même manière que l'excès de pêche tue la pêche. Les chasseurs, qui se sont heurtés à un problème analogue il y a quelques années, ont compris la nécessité de limiter les périodes de chasse et de protéger certaines espèces. Les pêcheurs doivent effectuer la même démarche.