jeudi 25 août 2011

Les excès de la pêche en mer


Ils ont été fort bien décrits par SAFINA (1996) (PAULY et coll. 2002). Les pêcheurs ont leur tâche facilitée par diverses techniques modernes :
* Les longs filets dérivants.
* Le chalutage à deux bateaux.
* Les lignes flottantes mesurant jusqu'à 150 kilomètres et équipées de très nombreux hameçons.
* Le radar permettant aux navires de naviguer et de pêcher par temps de brume.
* Le sonar qui détecte les bancs de poissons, d'après la forme caractéristique de leur écho.
* Les avions qui guident les bateaux dans la quête des thons rouges.
* Le positionnement par satellite qui oriente les navires vers les zones riches en poissons.
Un chalutier moderne est capable de ramasser en une heure environ 100 tonnes de morue, soit autant qu'un bateau du XVIe siècle en une saison entière (PAULY et coll. 2002).
Les méthodes actuelles sont si efficaces que chaque année 90 % des poissons existant dans les mers et les océans sont capturés, aussi bien les espèces autorisées que les espèces interdites. Certaines techniques, théoriquement proscrites par la loi, sont en fait utilisées. Les poissons ne parviennent plus à se reproduire en quantité suffisante et leur nombre diminue d'année en année, depuis 1989.
Les pays où la pêche est la plus importante sont dans l'ordre :
1) Japon, 2) Russie, 3) Chine, 4) États-Unis, 5) Chili, 6) Pérou, qui réunissent à eux six 51 % des captures mondiales (PICLET 1992). L'aveuglement des professionnels de la pêche a provoqué la raréfaction de nombreuses espèces. Cette vision à court terme menace les ressources alimentaires pour l'avenir.
Face à cette situation, on a longtemps cru qu'il suffisait de diminuer les prises de jeunes poissons pour que la population se renouvelle. Mais on sait maintenant qu'il faut aussi protéger leur habitat et leurs proies, ce qui complique le problème. L'idéal serait de constituer des zones de réserve où la pêche serait interdite. Mais tous les intervenants ne sont pas convaincus de leur intérêt.
En compensation, l'élevage des poissons en eau douce et en eau salée, dit aquaculture, prend de plus en plus d'importance. Il a plus que doublé en dix ans et fournit un tiers des poissons et des crustacés actuellement consommés (NAYLOR et coll. 1998) (BLOND 2002). Mais l'aquaculture a aussi ses inconvénients (FOSTER 1999) (BLOND 2002) :
* Destruction des mangroves, forêts bordant les côtes où se développent les alevins.
* Larges apports de poissons sauvages pour nourrir les espèces carnivores.
* Pollution et salinisation des eaux et des sols.
L'aquaculture entrave donc en partie la reproduction des espèces marines, de surcroît gênée par les substances toxiques générées par les activités humaines, qui polluent les fleuves, les mers et les océans
Comme l'ont montré certains économistes, l'excès d'impôt tue l'impôt.
On peut dire de la même manière que l'excès de pêche tue la pêche. Les chasseurs, qui se sont heurtés à un problème analogue il y a quelques années, ont compris la nécessité de limiter les périodes de chasse et de protéger certaines espèces. Les pêcheurs doivent effectuer la même démarche.

Les organismes génétiquement modifiés


L'évolution des cultures, longtemps menée par les paysans, est aujourd'hui dirigée par des professionnels. Les techniques anciennes de sélection, d'hybridation, de transplantation ont été perfectionnées. De plus, les spécialistes n'hésitent pas à modifier les gènes des plantes. Aux grossiers essais initiaux où l'on tendait d'induire des mutations par les rayons X ou les alkylants ont succédé des techniques modernes de biologie moléculaire, avec suppression ou introduction de certains gènes (SIMMONDS 1988). Ainsi sont apparus les organismes génétiquement modifiés, en abrégé OGM.
KAHN (1998) explique clairement les buts recherchés grâce à la création d'OGM :
* Augmenter le rendement des produits agricoles.
* Obtenir des plantes plus précoces, plus fertiles et plus robustes.
* Conférer à un végétal la résistance à divers agresseurs : herbicides, virus, bactéries, champignons, insectes.
Les manipulations génétiques ont commencé en 1983. À l'heure actuelle, une centaine d'espèces ont fait l'objet de transfert génique (KAHN 1998).
Ce sont surtout les céréales : blé, riz, maïs. Mais aussi diverses plantes non céréalières : oléagineux, betterave, pomme de terre, tomate, courge, coton, soja.
Les OGM ont suscité de vives controverses et ont fait couler beaucoup d'encre. Certains auteurs sont fortement pour les OGM, comme KAHN (1998) ou MANN (1999). D'autres sont fortement contre, comme MIKKELSEN et coll. (1998) ou l'Association Greenpeace (1997). Quelques-uns ont des positions plus nuancées, comme AMMANN (1999).
Il serait utile pour déterminer les effets à long terme des OGM de les cultiver isolément, sans qu'ils puissent se mélanger à d'autres végétaux.
Ainsi au cas où l'OGM s'avérerait dangereux, il serait facile de le détruire.
Malheureusement, étant donné le mode de reproduction de la plupart des plantes, les caractères transgéniques peuvent être disséminés à distance par croisement de l'OGM avec une espèce proche. L'Association Greenpeace (1997) a insisté sur ce danger : si on utilise des OGM, la contamination à d'autres organismes peut interdire tout retour en arrière.
Ce qu’on peut dire sur les OGM est la suivante :
* Les détracteurs des OGM ne leur reprochent finalement que de petites choses, telles que des risques d'allergie ou l'impact sur quelques variétés d'insectes. Les partisans des OGM ont donc beau jeu de les taxer de frilosité, d'ignorance ou de fanatisme.
* De plus les supporters des OGM font remarquer à juste titre que, bien avant le transgénique, les paysans, par les techniques exposées dans les paragraphes précédents, ont déjà pratiqué de nombreuses manipulations génétiques. Donc, si les aliments actuels sont bons pour la santé, il devrait en être de même pour les aliments de demain.
* Mais c'est ici que le raisonnement pêche. Car contrairement à l'opinion de la plupart des consommateurs et de la plupart des scientifiques, beaucoup des aliments actuels sont dangereux. Je démontrerai, tout au long de cet ouvrage que le blé, le maïs, les laits animaux et quelques autres substances sont les responsables premiers de nombreuses maladies. Alors que les produits originels étaient inoffensifs, certains produits modernes ayant subi certaines modifications génétiques sont devenus nocifs.
* La création d'OGM devrait aggraver la situation. Je suis persuadé que les biologistes parviendront à obtenir des plantes plus résistantes à la sécheresse ou plus riches en une vitamine choisie ou d'un meilleur rendement à l'hectare. Mais en même temps, ils feront apparaître des protéines nouvelles et, de temps en temps, nos enzymes et nos mucines s'avéreront inadaptées à ces molécules inconnues d'elles, soit sous leur forme première, soit sous leur forme altérée par la cuisson. Je me range donc parmi les ennemis des OGM.
Alors que l'on prend mille précautions avant de lancer un nouveau médicament que l'on prend généralement rarement et à petites doses, que n'en fait-on autant avant de créer un nouvel aliment que l'on risque de consommer souvent et à fortes doses !

Ail (allium sativum)


Un peu d’histoire
« La plante qui fait des merveilles », si cette affirmation s’applique à une plante en particulier, c’est bien à l’ail qu’il faut la réserver. Et c’est sans doute le plus vieux médicament que connait l’humanité. De fait, l’ail a servi à toutes les sauces.
Sur des tables d’argile datant de la période sumérienne (3000 ans avant Jésus-Christ), on a retrouvé des prescriptions à base d’ail. Le l’Europe à l’Asie, il a été reconnu comme un médicament de choix, mais ce sont particulièrement les égyptiens qui ont fait sa renommée. Les esclaves qui construisaient les pyramides recevaient leur ration quotidienne d’ail qui, disait-on, leur apportait force et endurance et les mettait à l’abri de la maladie. Un bon jour, l’ail vint à manquer et cela déclencha ce que l’on croit etre la première grève d’ouvriers.
En Grèce, les athlètes participant aux épreuves olympiques consommaient de l’ail tout comme les soldats avant chaque bataille.
Selon Homère, le dieu Hermès en donna à manger à Ulysse avant qu’il pénètre dans la demeure de Circé la drogueuse pour le mettre à l’abri de ses sorts. Les sages-femmes en accrochaient dans les chambres de naissance pour préserver l’enfant à naitre de la maladie et de la malédiction.
Hippocrate recommandait l’ail pour soigner les infections, les blessures, les tumeurs, la lèpre et les problèmes de digestion. Dioscoride l’utilisait pour traiter les maladies cardiaques, Pline l’Ancien l’employait pour soigner le rhume, l’épilepsie, la lèpre et le ver solitaire.
A cause de la mauvaise haleine qu’il occasionnait, l’ail, en Europe, fut considéré comme un médicament pour les pauvres. Il fallut bien des siècles avant que les riches acceptent d’en consommer.
Au XIXe siècle, les médecins le prescrivaient pour combattre le rhume, la toux et tous les problèmes d’ordre respiratoire. On croyait même que quelques gouttes de jus d’ail sur l’oreille pouvaient guérir la surdité.
Avant la découverte de la pénicilline en 1928, le jus extrait de l’ail servait d’antibiotique sur les champs de bataille pour soigner les blessés.
Ses avantages
Bien sur, l’ail ne guérit pas l’épilepsie ni la surdité, mais son pouvoir curatif n’en est pas moins important. En plus d’être un antibiotique fort efficace (détrôné depuis par des produits pharmaceutiques), il s’avère de première importance pour éviter les maladies cardiovasculaires (plusieurs études l’ont confirmé) et pour contrôler le taux de cholestérol.
La consommation élevée d’ail par les Chinois expliquerait le faible taux de cancer de l’estomac chez cette population.
Mise en garde
De nombreuses personnes peuvent être allergiques à l’ail ou peuvent éprouver des problèmes de digestion. Si c’est votre cas, aussi bien vous abstenir d’en consommer.
Certaines composantes de l’ail se mêlent au lait maternel et peuvent occasionner des coliques chez les enfants.
Son utilisation
L’ail est abondamment utilisé en cuisine, mais si vous voulez en ressentir tous les bienfaits, c’est en le mâchant qu’il développe toute sa force curative. Si la mauvaise haleine ne vous fait pas peur, vous pouvez en manger plusieurs gousses par jour sans problème.
On peut aussi s’en faire une infusion en laissant reposer 6 gousses hachées finement dans 250 ml (1 tasse) d’eau froide pendant six heures.
Pour éliminer la mauvaise haleine qui en résulte, rien de mieux que de mâcher du persil, du fenouil ou de la menthe fraiche. Il n’y a pas d’autre solution.

Réf : dictionnaire des plantes médicinales, DANIEL JOURDAIN

Les problèmes de la construction écologique


Les enjeux de la prise en compte de l’environnement dans le bâtiment sont multiples, complexes, et parfois contradictoires.
Comment répondre par exemple au tiraillement entre l’envie, à l’échelle individuelle, d’une maison à soi dans un environnement préservé, et le mitage du territoire à l’échelle nationale ? Par ailleurs, il est difficile de concilier l’urgence et l’ampleur des mesures à prendre avec la nécessité d’un coût de construction ou de rénovation accessible au plus grand nombre, l’utilisation des ressources locales, la rareté de la main-d’œuvre qualifiée, le caractère renouvelable et recyclable des matériaux, etc.
La question de la bonne gestion des ressources en matières premières disponibles est difficile. Prenons le cas du bois par exemple : certes, c’est une ressource renouvelable, mais les forêts dont il provient sont-elles gérées durablement ? Combien de kilomètres a-t-il parcourus pour arriver sur le lieu de construction ? Est-il utilisé avec d’autres matériaux compatibles avec son caractère hygroscopique ? Est-il massif, façonné en utilisant beaucoup d’énergie, ou aggloméré avec des colles contenant du formaldéhyde ?
D’autre part, le manque de recul, la juxtaposition de certifications et normes sur les produits et procédés créent de la confusion, et il est difficile de s’y retrouver. Les informations et les études sont encore dispersées, lacunaires ou peu lisibles.
Les difficultés d’approvisionnement et le coût plus élevé des matériaux sont également un problème : beaucoup de matériaux dits écologiques ne se trouvent que dans des réseaux de distributeurs spécialisés, encore trop peu nombreux et absents des grandes surfaces où s’approvisionnent les entreprises conventionnelles. Mais le coût reste encore le principal frein : ces matériaux sont souvent plus chers que les matériaux standardisés produits industriellement en grande quantité.
Enfin, le manque de main-d’oeuvre qualifiée et les délais aléatoires sont l’apanage du secteur du bâtiment en général. Les charpentiers en particulier sont très sollicités depuis quelques années du fait de l’engouement récent pour la construction en bois, et il est difficile de trouver un bon professionnel du chauffage et de la ventilation utilisant des énergies renouvelables.
Néanmoins, beaucoup d’associations font un remarquable travail pour mener des études sérieuses afin de mieux connaître les performances des procédés de constructions et des matériaux non conventionnels, créer des réseaux de spécialistes ou faire partager des expériences. Malheureusement, elles sont souvent limitées par leur manque de moyens.

Consommation des médicaments


Les Français passent pour de grands consommateurs de médicaments.
Ceux-ci sont parfois nécessaires au rétablissement de notre santé. C'est leur côté bénéfique. Mais ils ne sont presque jamais totalement anodins. Il suffit de consulter le dictionnaire Vidal pour découvrir que chaque médicament présente des contre-indications, pouvant entraîner des incidents et des accidents.
Il convient donc d'adopter certains principes de bon sens :
* Pour le malade, éviter l'automédication et prendre conseil auprès d'un médecin compétent.
* Pour le médecin, comparer systématiquement les dangers de la maladie avec ceux du médicament. La thérapeutique moderne est souvent un risque calculé.
* Autant que possible éviter les traitements au long cours avec un même produit.
La consommation des médicaments s'est progressivement et grandement développée dans les pays occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Il est frappant de constater que c'est depuis cette époque que certaines maladies exceptionnelles sont devenues de plus en plus répandues. Par exemple l'asthme et la maladie de Crohn qui ont multiplié leur fréquence par 100, alors que certains cancers (sein, prostate, colon/rectum) sont de plus en plus nombreux. Il est tentant d'y voir une relation de cause à effet.
Dans l'immense liste des médicaments commercialisés en France, les antibiotiques viennent pour moi au premier rang des suspects. La quasi-totalité des Français en ont reçu à un moment ou à un autre. Actuellement, les enfants de moins de six ans, infectés presque en permanence au niveau des bronches ou de la sphère ORL, contaminés dans les crèches et les écoles, sont traités de façon répétée par les antibiotiques.
L'usage abusif des antibiotiques a plusieurs inconvénients :
* Risque d'altération durable de la flore bactérienne du tube digestif.
* Sélection de bactéries résistantes (BOYE 2000), particulièrement abondantes dans certains services hospitaliers et responsables du fort accroissement des décès par infections nosocomiales.
* Agression contre la muqueuse du grêle qui peut devenir trop perméable, ce qui, dans mes conceptions, favorise le développement de nombreuses maladies et même engendre certains cercles vicieux.
On n’est pas contre l'emploi des antibiotiques qui sont des médicaments irremplaçables dans le traitement des infections bactériennes. Malheureusement, ils sont trop souvent prescrits dans de nombreuses situations où ils sont inutiles, en particulier dans les infections virales, beaucoup plus répandues que les infections bactériennes. Soit parce que le médecin veut prévenir une éventuelle surinfection bactérienne, soit parce qu'il hésite entre les deux diagnostics.