La maltraitance a un impact sur le développement du cerveau, suggère une étude publiée dans Neuropsychopharmacology. Les adolescents ayant souffert d'abus ou de violences dans l'enfance présentent des altérations qui sont liées au développement subséquent de troubles psychiatriques.
Hao Huang de l'Université du Texas et Uma Rao du Meharry Medical College ont comparé, au moyen de l'imagerie par résonance magnétique DTI (diffusion tensor imaging), les faisceaux de matière blanche chez 19 adolescents ayant été victimes d'abus physique et/ou sexuel ou été témoins de violence domestique durant l’enfance et de 13 adolescents n'ayant pas connu de maltraitance. Ils ont été suivis à intervalles de 6 mois durant 5 ans.
Les adolescents exposés à la maltraitance présentaient des perturbations de la matière blanche dans certaines régions du cerveau telles que l’hippocampe. La matière blanche est constituée de fibres nerveuses qui transmettent les informations entre les cellules nerveuses (alors que la matière grise est constituée des corps cellulaires).
Un lien entre ces perturbations et le développement subséquent d'une dépression majeure ou d'une toxicomanie a été constaté pendant le suivi de 5 ans, suggérant que ces perturbations peuvent représenter une vulnérabilité accrue aux troubles mentaux. Ces changements cérébraux sont attribués notamment à des modifications des niveaux d'hormones telles que les hormones de stress.
Plusieurs études ont montré que les traumatismes, surtout dans l'enfance, sont associés, plus tard dans la vie, à des réactions plus fortes aux situations stressantes. Une étude, publiée en 2007, montrait que les traumatismes changeaient les niveaux ultérieurs de l'hormone cortisol. Ces changements étaient liés à une réactivité plus grande aux stress.
Une autre, publiée en 2009, montrait que les traumatismes dans l'enfance étaient liés à des altérations d'un gène contrôlant un récepteur impliqué dans la réponse au stress.
Une étude publiée en 2011 montrait aussi que les personnes ayant subi des traumatismes relationnels dans l'enfance étaient plus susceptibles de développer une dépression en réaction à des stress interpersonnels plus tard dans la vie.