lundi 5 mars 2012

Chine: Les crevettes liftées, un danger pour le consommateur?


Pour rendre leurs crevettes plus appétissantes, les commerçants de Tianjin ont l'habitude de les «gonfler» à la gélatine. Un reportage télé où une vendeuse déclare que les crevettes liftées, «après tout, ça ne tue pas son homme», scandalise l'opinion. La sécurité alimentaire, une cause perdue d'avance?...

Un reportage sur des crevettes «gonflées» à la gélatine fait scandale en Chine. Un reportage télévisé a lancé la polémique. Des journalistes de CCTV se rendent sur un marché de Tianjin, ville du nord qui a été à l’origine de plusieurs scandales sanitaires nationaux. Ils enquêtent sur les crevettes gonflées à la gélatine. Un vendeur de gros explique: «Les crevettes surgelées, une fois qu’on les décongèle, sont maigres et sèches, leur poids a diminué par rapport au moment où elles sont sorties de l’eau. Aujourd’hui, c’est une pratique commune de leur injecter quelques millilitres de gélatine dans la tête et dans le corps. Elles pèsent plus à la vente, et surtout ça évite à leur tête de s’écraser, on peut les vendre plus cher».
Plus tard, une femme qui vend des crevettes au marché, explique, un grand sourire aux lèvres: «Ce genre de crevettes, ça fait cinq ans qu’on les voit sur le marché. De temps en temps, elles arrivent déjà comme ça de chez le grossiste. Après tout, ça ne tue pas son homme, sinon ça ferait longtemps que les autorités seraient intervenues, car tout le monde est au courant».

Une pratique non contrôlée
C’est surtout cette partie du reportage qui a indigné et fait réagir l’opinion. Si les commerçants se contentent d’un «ça ne tue pas» pour déterminer leurs standards alimentaires, la santé des chinois risque de trinquer. Surtout que, d’après certains commentateurs, la gélatine mal utilisée peut être fort dangereuse.
D’une part, ces gélatines d’origine animale ont des usages alimentaires et industriels. Pour certaines applications industrielles, les standards de production ne sont pas les mêmes que ceux de l’agroalimentaire. Il est probable que des vendeurs sans scrupules ne se gênent pas pour utiliser des gélatines industrielles, moins onéreuses mais potentiellement cancérigènes, pour «lifter» leurs crevettes. D’autre part, même si la gélatine utilisée est conforme aux normes sanitaires les plus strictes, l’environnement dans lequel est réalisée «l’opération» ne l’est sans doute pas. Il ne serait pas étonnant que les instruments utilisés et la main d’œuvre manquent aux procédures basiques d’hygiène.


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