Le point de départ est un stimulus qui va être « capté » par notre hypothalamus et engendrer une « réponse émotionnelle », variable selon les situations. Cette « réponse » est spécifique au stimulus.
Comme le précise Pierre Mormède 2 : « Toute émotion se traduit par une réponse du corps, et en premier lieu par une mobilisation du système neuroendocrinien ». Ce dernier produit plusieurs substances (cortico-stéroïdes, adrénaline, hormones sexuelles) qui viennent perturber notre homéostasie. Les spécialistes de la gestion du stress vous diront que si ces substances ne sont pas éliminées de notre corps, elles finissent par le perturber, à court ou long terme. Le sens du mot homéostasie intègre deux significations : homéo ; « le même » et stasie, « stable ».
Vous avez tous fait, sans doute, l’expérience d’être tranquille, laissant passer le temps doucement sans contrainte, savourant l’instant précieux au fond d’un fauteuil confortable, et tout d’un coup des cris s’élèvent de la chambre des enfants : visiblement une bagarre démarre… impossible dans cette situation de rester « stable » ! Dans cette situation, le stimulus est comme un caillou lancé sur un étang (les hurlements de vos chers petits), celui-ci fait plein d’ondes qui marquent la surface de l’étang.
Au bout d’un certain temps, qui dépend de la force du caillou et de la nature de l’eau de l’étang, la surface de l’eau redevient « le même – stable » : tranquille, comme avant.
Donc, pour le corps, le processus est un peu le même, on observe que celui-ci est outillé pour retrouver sa stabilité d’origine. Hans Selye 1 , chercheur physicien canadien, a parlé du syndrome général d’adaptation (le SGA) de l’organisme à une
situation nouvelle. Cet ensemble de réactions se déroule selon trois étapes :
✓ La réaction d’alarme, correspondant aux chocs et à l’établissement des premières réactions de défense : exemple, la première bagarre entre vos enfants sera relativement facile à supporter.
✓ Le stade de résistance, qui est celui de l’adaptation proprement dite et de l’accroissement des réactions de défense. Par exemple, si vos enfants deviennent coutumiers de ce mode de relation, vous allez commencer à vous sentir fatigué, irrité plus facilement, vous allez inventer des ruses pour éviter ce genre de situation, voire vous allez réagir envers vos enfants avec énervement et peut-être de manière disproportionnée.
✓ Le stade d’épuisement, qui survient lorsque l’individu n’est plus en mesure de maintenir les réactions de défense. Ex : quand les personnes en arrivent à ce stade, mon exemple au sujet des querelles entre enfants me semble ici inadapté. Ici, il s’agit d’un état où vous allez baisser les bras, vous sentir déprimé, incapable de réagir et vous solliciterez peut-être l’aide des médecins pour retrouver le sommeil…
Le stress est donc une réponse normale et naturelle, destinée à nous protéger et maintenir notre homéostasie. Si nous comprenons comment il peut nous affecter physiquement, mentalement et émotionnellement, nous pouvons, d’une part, l’accepter mieux, et d’autre part réagir de façon efficace face aux effets négatifs qui peuvent en découler. Cela dit, si notre corps a les moyens de s’autoréguler par rapport aux perturbations, c’est jusqu’à un certain point tout de même ! En effet, trop de stimulations ne lui permettent plus d’avoir le temps de se réguler.