Les adolescents auraient du mal à apprendre. Certaines équipes ont montré que les enfants de 11 et 12 ans mémorisent moins bien certains faits que des enfants plus jeunes ou des adultes. Hui Shen, de l’Université de New York, et ses collègues suggèrent une explication : ils observent –chez la souris- que des modifications moléculaires dans les neurones au début de la puberté influent sur l’apprentissage.
Les biologistes ont étudié une région cérébrale impliquée dans l’aprentissage : l’hippocampe, et notamment la région CA1. Cette zone le siége d’une grande plasticité neuronale, nommée potentialisation à long terme, qui est l’un des mécanismes mis en jeu dans l’apprentissage. L’équipe de Hui Sen a montré qu’un certain type de récepteurs GABA (des canaux ioniques des membranes des neurones activés par l’acide gamma-aminobutyrique) sont sept fois plus nombreux sur certains prolongements des neurones CA1 chez des souris au début de la puberté que chez les souris plus jeunes. Or en enregistrant l’activité électrique des neurones CA1 dans des coupes de cerveau de souris en début de puberté, les biologistes ont constaté que les récepteurs GABA diminuent la potentialisation à long terme. Ainsi, la mémorisation est moins efficace, ce qui explique sans doute que les souris en début de puberté réussissent moins bien des tests d’apprentissage que des souris plus jeunes.
L’étude révèle par ailleurs qu’un stéroide produit en cas de stress compense les effets de ces récepteurs GABA à la puberté : cette molécule rétablit l’activité correcte des neurones CA1 et permet aux souris d’apprendre. Ce stéroide pourrait améliorer l’apprentissage, mais uniquement à la puberté.
Réf : pour la science, page 10, mai 2010
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