Echantillon de la bactérie Escherichia coli (E.coli) dans un laboratoire de l'université Eppendorf à Hambourg. Selon des scientifiques, l'E.coli qui a provoqué une flambée épidémique meurtrière en Allemagne est une nouvelle souche bactérienne hautement toxique. (Reuters/Fabian Bimmer)
Des scientifiques chinois, qui ont analysé le génome de la souche qui a fait 17 morts et contaminé 1.500 personnes dans une dizaine de pays européens, ont noté qu'il contenait des gènes qui rendent la souche résistante à certaines classes d'antibiotiques.
"C'est une nouvelle souche bactérienne hautement infectieuse et toxique", ont déclaré ces scientifiques de l'Institut du génome de Pékin.
Dans un communiqué, ils ont précisé que cette bactérie était liée à une autre souche d'E.coli, l'EAEC 55989, qui a été précédemment isolée en Afrique centrale.
A l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une porte-parole a fait savoir que la souche "n'avait jamais été observée dans une situation épidémique auparavant".
Les experts de l'Union européenne disent avoir été surpris par l'ampleur de l'épidémie, qui a atteint les Etats-Unis avec trois cas signalés. Tous les malades habitent en Allemagne ou reviennent d'un séjour dans ce pays.
Face à l'épidémie, la Russie a interdit jeudi l'importation de légumes frais en provenance de l'Union européenne, provoquant une vive réaction de Bruxelles.
Moscou avait déjà interdit les importations de légumes en provenance d'Allemagne et d'Espagne pour échapper à l'épidémie, que les autorités de Hambourg, épicentre de la crise, ont imputée à des concombres espagnols avant que Berlin ne démente.
Cité par l'agence de presse Interfax, Guennadi Onichtchenko, directeur de l'agence russe de défense des consommateurs, a indiqué que l'interdiction avait pris effet jeudi matin.
Un porte-parole de la Commission européenne a répondu que le commissaire à la Santé John Dalli enverrait "une lettre aux autorités russes dans les heures qui viennent pour dire que c'(était) disproportionné".
La Pologne, qui est avec l'Allemagne et la France l'un des premiers pays exportateurs de fruits et légumes vers la Russie, a estimé que la réaction de Moscou était "excessive étant donné le risque".
"Mais nous devons aussi admettre qu'il nous a fallu trop de temps en Europe pour savoir ce qu'il se passait", a indiqué le ministre polonais de l'Agriculture, Marek Sawicki, lors d'une conférence de presse à Varsovie.
Pointée du doigt dans un premier temps par l'Allemagne avant que ses concombres ne soient mis hors de cause, l'Espagne a demandé des dédommagements pour le préjudice subi par les producteurs de fruits et légumes qui évaluent les pertes à environ 200 millions d'euros par semaine.
Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a estimé que la Commission européenne avait tardé à réagir.
"J'aurais aimé une réaction plus claire de la Commission", a-t-il déclaré dans une interview à la radio RNE. "Le gouvernement allemand devrait savoir qu'il a une responsabilité envers les autres membres de l'Union européenne et nous demanderons de plus amples explications et des dédommagements suffisants."
L'Institut Robert Koch (RKI), établissement de référence en Allemagne pour la santé publique, a indiqué jeudi que la source exacte de la maladie ne serait peut-être jamais découverte.
Les experts de la santé recommandent aux personnes vivant en Allemagne ou y voyageant d'éviter de consommer des tomates, des concombres ou des salades crus.
"Toute personne revenant d'Allemagne avec une maladie, dont une diarrhée sanglante, doit faire l'objet de toute urgence d'une attention médicale", a indiqué l'agence nationale britannique de protection de la santé.
Selon l'OMS, des cas ont été détectés en Autriche, au Danemark, en France, aux Pays-Bas, en Norvège, en Espagne, en Suède, en Suisse et en Grande-Bretagne.
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