mardi 30 août 2011

Les enfants prennent trop d'antibiotiques


Leur consommation augmente les risques d'obésité, de diabète voire de certains cancers digestifs. 
Les antibiotiques sont décidément un sujet de préoccupation pour les scientifiques. Depuis des années, ils s'alarment de la diffusion des résistances des bactéries à ces médicaments, et de leurs conséquences pour la santé publique. Le constat a même conduit récemment des professionnels de tous horizons et des spécialistes de l'environnement à créer une Alliance francophone contre le développement des bactéries multirésistantes. C'est un problème tout autre, mais aussi inquiétant que pointe du doigt le Pr Martin Blaser de l'université de New York: celui des liaisons dangereuses entre l'abus d'antibiotiques et la croissance épidémique de maladies chroniques comme l'obésité, l'asthme ou encore le diabète de type 1 (insulino-dépendant).
Dans un article publié dans la revue Nature du 25 août, titré «Arrêtez le massacre des bactéries bénéfiques», ce spécialiste des maladies infectieuses affirme qu'en moyenne un enfant habitant dans un pays développé a reçu 10 à 20 cures d'antibiotiques avant ses 18 ans. Or, insiste-t-il, il y a de plus en plus de preuves qu'une antibiothérapie, même courte, peut modifier durablement voire définitivement la composition de la flore intestinale. En clair, les antibiotiques éliminent les «mauvaises» bactéries, responsables d'infections, mais potentiellement aussi certains des germes utiles qui colonisent notre tube digestif (*). Un remodelage qui pourrait avoir de sérieuses conséquences à long terme. Premier exemple frappant : les Helicobacter pylori. Au début du XXe siècle, ces bactéries étaient le germe dominant dans l'estomac de la plupart des humains, écrit le Pr Blaser. Actuellement, moins de 6% des enfants américains ou européens en sont porteurs. «Une seule cure d'amoxicilline ou de macrolides, les antibiotiques les plus couramment prescrits dans les infections respiratoires ou les otites infantiles, peut éradiquer les Helicobacter pylori dans 20 à 50% des cas», note ce spécialiste.
Certes, cette évolution a de bons côtés puisque les Helicobacter sont un facteur de risque des ulcères et des cancers de l'estomac. Mais le revers de la médaille pourrait bien être l'augmentation de fréquence d'un autre trouble digestif, le reflux gastro-œsophagien, et d'allergies tels l'asthme ou le rhume des foins. De grandes études ont observé que les individus non porteurs d'Helicobacter sont plus susceptibles de développer diverses allergies, relève ainsi le Pr Blaser. D'autres travaux, chez des enfants, ont suggéré que le risque de maladies inflammatoires du tube digestif était proportionnel au nombre de fois où ils avaient pris des antibiotiques.
Les antibactériens pourraient aussi être impliqués dans la vague actuelle d'obésité, par le biais de la modification de la flore intestinale qu'ils induisent. Les éleveurs savent depuis longtemps que de petites doses de ces médicaments, administrées au long cours, permettent d'accélérer la prise de poids des animaux sans les nourrir davantage. C'est pourquoi les antibiotiques sont largement utilisés dans les élevages américains comme facteurs de croissance (cette pratique a été en revanche interdite en Europe). «Plus les antibiotiques sont commencés tôt, plus leurs effets sont marqués», souligne le Pr Blaser qui pense qu'il en va de même chez l'homme. Chez des souris, ce chercheur a en tout cas pu démontrer que les antibiotiques induisent des modifications des graisses tissulaires, et ce qu'ils soient délivrés avec les mêmes modalités que dans les élevages ou à forte dose sur une période courte, comme pour traiter une infection aiguë.
Prévenir le risque d'asthme 
«Il devient de plus en plus évident que la flore intestinale joue un rôle capital comme moteur de certaines maladies telles l'obésité ou les cancers colorectaux», confirme le Pr Patrick Berche, microbiologiste à l'hôpital Necker (Paris).
Face à ces nouvelles menaces, le Pr Blaser appelle à limiter au maximum le recours aux antibiotiques dans la petite enfance, et même pendant la vie intra-utérine. Il propose aussi de développer des produits spécifiques aidant à stabiliser la flore microbienne et de concevoir des antibiotiques avec un spectre d'action étroit, pour minimiser leurs effets collatéraux sur les bactéries digestives. Le microbiologiste américain suggère même d'inoculer aux enfants certaines souches d'Helicobacter pour prévenir le risque d'asthme, puis de les éliminer ensuite avec des antibiotiques pour réduire les risques d'ulcère et de cancer de l'estomac. Cette hypothèse laisse toutefois sceptique le Pr Berche.

(*) Le microbiote - la flore intestinale - est constitué de 10.000 à 100.000 milliards de bactéries, appartenant à des centaines d'espèces différentes.

Publié Par Sandrine Cabut, le Figaro,  

Tabac et pilule, un mélange mortel


Les maladies cardio-vasculaires sont devenues la première cause de mortalité de la gent féminine, s'alarment les cardiologues. L'association du tabac et de la pilule explique cette augmentation, détaillent-ils.
Les femmes sont au coeur des inquiétudes des cardiologues. Les maladies cardio-vasculaires sont devenues la première cause de mortalité de la gent féminine: 11,6% des décès chez les femmes de moins de 50 ans contre 3,7% en 1995. Ces chiffres ont été révélés en fin de semaine à l'occasion du Congrès européen de la société des cardiologues qui se tient à Villepinte (Seine Saint-Denis) jusqu'au 31 août. 
"Il est urgent de tirer la sonnette d'alarme pour dire qu'aujourd'hui, les femmes sont autant exposées que les hommes au risque de mourir d'une pathologie cardiovasculaire", se tourmente, sur le site du quotidien La Croix, le professeur Geneviève Durumeaux, présidente de la société française de cardiologie. 
Tabac et pilule, un mélange explosif
Alors que les maladies cardiaques sont régulièrement associées aux hommes, les nouveaux modes de vie des femmes changent la donne: sédentarité, poids, stress, alcool et tabac. Ainsi, le risque de faire un infarctus du myocarde est multiplié par trois lorsque une femme fume 3 à 4 cigarettes par jour. Autre facteur associé au tabac: la pilule. Ce dangereux cocktail multiplie également par trois les dangers. 
"Jusqu'à la ménopause, les femmes étaient relativement épargnées car les oestrogènes jouaient un rôle protecteur. Après la ménopause, elles perdaient cette protection mais cumulaient quand même moins de facteurs de risques que les hommes" a déclaré au quotidien Nicolas Danchin, professeur de cardiologie à l'Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. 
Des symptômes différents des hommes
Douleurs digestives, sueurs, palpitations, nausées... Autant de symptômes singuliers et propres à la femme lors d'un infarctus qui ne sont pas toujours détectés à temps, y compris par les médecins. 
Claire Mounier-Véhier, chef du service de médecine vasculaire et d'hypertension artérielle, explique dans le quotidien en ligne que les "femmes ont en général peur de mourir d'un cancer du sein. "Or, selon le médecin seule une femme sur 25 décédera de cette maladie contre "une sur trois sera victime d'une maladie cardio-vasculaire". 

Basilic (ocimim basilicum)


Un peu d’histoire
Le basilic est connu depuis aussi longtemps que l’on s’intéresse à la botanique, mais sa réputation comme herbe aux effets bienfaisants n’a pas fait l’unanimité. Si les indiens le considéraient comme une plante sacrée convenant aux sacrifices aux dieux Vishnu et Krishna et comme une bonne protection pour la vie et la mort, les Romains et les Grecs, eux, en firent le symbole de l’hostilité et de la démence.
Ailleurs pourtant, le folklore traditionnel l’associa à l’amour. Dans le nord de l’europe par exemple, les amoureux s’échangeaient des tiges de basilic en signe de fidélité éternelle. En haiti, on le retrouve dans les rites vaudous ou il est associé à la déesse de l’amour, sans doute parce qu’il est considéré comme un aphrodisiaque.
Ses vertus médicinales furent reconnues par Pline l’Ancien ainsi que par les médecins arabes et chinois qui le conseillaient pour soigner les maladies associées au sang, à l’estomac et aux reins. Si on faisant ainsi le tour du monde, on verrait que le basilic servait à peu près à toutes les sauces, du cancer à la surdité et de l’alcoolisme au choléra…
Ses avantages
Pour faire la part des choses, il faut convenir que le basilic ne possède pas toutes les vertus que l’on voudrait bien lui reconnaitre, mais il n’est pas pour autant une plante sans utilité.
son huile contribue efficacement à tuer les parasites intestinaux et à soulager bon nombre de maux d’estomac.
Les indiens, pour leur part, ont découvert que l’huile de basilic avait des effets bénéfiques contre l’acné, tout simplement en l’appliquant sur la peau.
On est également porté à penser que le basilic agirait à titre de stimulant du système immunitaire en augmentant de façon sensible la production d’anticorps nécessaires à combattre la maladie.
Le basilic contient de la vitamine A et de la vitamine C qui aident à prévenir le cancer.
Mise en garde
Il n’y a pas de contre-indication à l’ingestion du basilic.
Son utilisation
On peut se servir des feuilles en infusion pour profiter d’un bain tonifiant.
On peut aussi n’en faire une tisane en utilisant de 10 à 15 ml (de 2 à 3 c, à thé) de feuilles séchées dans 250 ml (1 tasse) d’eau bouillante. Laissez infuser une dizaine de minutes. Il s’agit d’une délicieuse boisson pour faciliter la digestion et pour se mettre à l’abri des infections.

Réf : dictionnaire des plantes médicinales, DANIEL JOURDAIN

Secourisme: L’alerte


1 Définition
L’alerte est l’action qui consiste à informer un service d’urgence de la présence d’une ou plusieurs victimes affectées par une ou plusieurs détresses ainsi que de la nature de l’assistance qui leur est apportée.
Dans ce contexte, l’absence d’information d’un service d’urgence peut compromettre la vie ou la santé d’une victime malgré les premiers secours assurés par un sauveteur. La chaîne de secours ne peut fonctionner sans son premier maillon, le témoin qui protège et qui donne l’alerte. Cette alerte, transmise au service d’urgence par les moyens les plus appropriés, doit être rapide et précise.
2 Justification
La vie de toute personne peut, un jour ou l’autre, être menacée par un accident ou une maladie brutale.
En France, les secours et les soins sont organisés, il existe des structures publiques ou privées adaptées à ces détresses, chacune a un rôle précis (SAMU, sapeurs-pompiers, police, gendarmerie, hôpitaux, cliniques, ambulanciers, professions de santé).
Toute personne témoin d’une situation de détresse doit, après avoir protégé, alerter les secours et pratiquer les gestes simples pouvant conserver une vie en attendant leur arrivée. Chacun peut donc être le premier maillon de la chaîne de secours.
La chaine de secours ne peut fonctionner sans son premier maillon, le témoin qui protège et qui donne l’alerte.
L’alerte, transmise au service d’urgence par les moyens les plus appropriés disponibles, doit être rapide et précise pour diminuer les délais de mise en œuvre de la chaîne de secours et de soins.
Tout retard et toute imprécision peuvent concourir à l’aggravation de l’état de la victime.
3 Conduite à tenir
3.1 Décider d’alerter les secours
– À l’occasion de toute situation présentant des risques ou lorsqu’une vie est en danger ;
– dès que possible, mais après une évaluation rapide et succinte de la situation et des risques.
3.2 Se munir d’un moyen de communication
L’alerte des secours peut être réalisée à l’aide :
– d’un téléphone fixe, ou mobile ;
– d’une cabine téléphonique
– d’une borne d’appel (qui est reliée directement à un service de secours).
Cela est fait par le sauveteur ou par l’intermédiaire d’une tierce personne à qui l’on donne les consignes d’appel et qui vient rendre compte une fois l’alerte donnée.
3.3 Choisir un service de secours adapté
Les sapeurs-pompiers, pour tout problème de secours.
Le SAMU, pour tout problème urgent de santé ; c’est un secours médicalisé.
La police ou la gendarmerie, pour tout problème de sécurité ou d’ordre public.
Ces services sont interconnectés.
Les numéros d’urgence figurent en première page de tout annuaire téléphonique, sur Minitel et dans les cabines téléphoniques publiques.
L’appel à ces numéros est gratuit et possible sur tout appareil raccordé au réseau téléphonique national même en l’absence de monnaie ou de cartetéléphonique et de code PIN pour les téléphones mobiles. L’usage des bornes d’appel est également gratuit. Cet appel aboutit directement à un service de secours.
À l’intérieur de certains établissements, il faut respecter la procédure d’alerte particulière à ceux-ci, généralement affichée près des postes téléphoniques.
3.4 Transmettre les informations
– Numéro du téléphone ;
– nature du problème ;
– risques éventuels ;
– localisation très précise ;
– nombre de personnes concernées ;
– appréciation de la gravité ;
– premières mesures prises et gestes effectués.
Attendre les instructions avant d’interrompre la communication

Diabète de type 2


Le « diabète de type 2 » ou « diabète non insulinodépendant » (DNID) (aussi appelé « diabète insulinorésistant » ou « diabète de l'âge mûr »), est une maladie métabolique touchant la glycorégulation provoquant à terme un diabète sucré.
Le diabète de type 2 est caractérisé par les lésions microangiopathiques et macroangiopathiques dues à l'effet du sucre présent dans le sang (glycémie) sur les organes. Plus la quantité de sucre dans le sang est élevée (hyperglycémie) et pendant une longue période, plus les lésions risquent d'être nombreuses et sévères. La limite entre un taux de sucre normal et un taux potentiellement à risque de laisser se développer des lésions est imprécise. Pour standardiser les protocoles d'étude et permettre une prise en charge thérapeutique, un seuil de glycémie a été choisi pour définir le diabète de type 2. L'ADA en 1997, l'OMS en 1998 et l'ancienne ANAES en 1999 ont choisi une glycémie à jeun supérieure ou égale 1,26 g/L à deux prélèvements différents.
Sur le plan physiopathologique, le diabète non insulinodépendant se caractérise par une résistance à l'insuline de l'organisme et une hyperinsulinémie réactionnelle. Le pancréas fabrique de plus en plus d'insuline jusqu'à l'épuisement et lorsque la quantité d'insuline ne suffit plus à contrer les résistances, le taux de sucre devient anormalement élevé.
Le diabète de type 2 est généralement asymptomatique durant de longues années, son dépistage et son diagnostic reposent sur l'examen biologique de la glycémie à jeun ou après stimulation par l'ingestion de sucre (glycémie post-prandiale ou hyperglycémie provoquée).
Mots-clé :
DNID , glycorégulation, diabète sucré, métabolique, glycémie, ADA, OMS, ANAES, microangiopathique, macroangiopathique, hyperinsulinémie , pancréas.

Marseille : la pollution dans le métro atteint un seuil inquiétant


Le métro parisien ne serait pas le réseau de transport en commun le plus pollué de France. D'après une étude menée par l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Atmo PACA, une enquête de six mois effectuée entre janvier et juillet 2010, la pollution dans le métro marseillais atteindrait un seuil inquiétant...
D'après l'étude menée par l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Atmo PACA, le taux de particules fines en suspension (appelé PM10) serait à certains endroits du réseau marseillais cinq fois supérieur au seuil toléré par les autorités sanitaires. Un seuil dont la valeur limite journalière tolérée, soit 50 microgrammes, est déjà considérée comme un taux "à ne pas dépasser plus de trente-cinq jours par an", d'après les normes nationales. Pour exemple, à la station Saint-Charles, le taux de pollution atteindrait 285 microgrammes par mètre cube d'air, un nombre inquiétant donc car cinq fois supérieur au seuil toléré.
Comment en est-on arrivé à un tel seuil ? Les particules fines de pollution viennent en majorité de l'extérieur. Mais la poussière accumulée sur les rames et à l'intérieur des stations de métro n'arrangent rien. Ajoutez à cela, le vieillissement des moyens de freinage des rames qui engendre une accumulation plus facile et un dispersement constant des particules fines. Résultat, c'est l'ensemble de l'air qui est pollué, et de façon plus significative. Les bouches d'aération ne suffisent plus à renouveler l'air. Pire, les systèmes de climatisation sont complètement obstrués par l'épaisse couche de particules.
D'après le quotidien La Provence, qui a interrogé un employé du métro marseillais, les filtres des climatisations seraient encrassés de telle sorte que les techniciens sont contraints de les changer au moins une fois par an. Et au moment de placer les nouveaux filtres, le constat est sans appel : la couleur des filtres est telle qu'on prend vite peur. Car si les particules se collent aux parois des climatiseurs, il est certain qu'elles font de même dans nos poumons et notre système respiratoire. Le problème pour l'homme, c'est qu'il ne dispose pas de "filtres" renouvelables dans ses poumons.
Aujourd'hui, les effets des particules fines sur l'organisme sont un grand mystère. On ignore en grande partie ce qu'elles engendrent sur notre métabolisme. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'Institut national de veille sanitaire met un point d'honneur à sensibiliser le gouvernement sur les problèmes de pollution dans le métro.

lundi 29 août 2011

Peut-on aider le patient à se préparer à sa propre mort ?


Pour le malade qui vient d’apprendre un diagnostic létal, la ligne de pensée qui pousse à se reconnaître mortel est prédominante. Le discours médical et soignant dans son ensemble incite, tôt ou tard, à prendre en compte les limites de la réalité.
Tous les moyens sont bons pour signifier au patient la limite du pouvoir médical, mais aussi celle de l’humain, périssable, engagé dans une expérience limitée. L’heure est venue de se résoudre, de s’assujettir, de se résigner, d’accepter son destin d’être pour-la-mort. Ainsi, il ne reste au malade qu’une seule voie possible, celle qui consiste à « aimer et à désirer sa propre abolition ».
Cependant, comme nous venons de le voir, malgré la prégnance du discours médical rationalisant, le Moi reste divisé. Plus que jamais, le sujet se sait mortel, il est poussé à se résigner ; mais la part qui n’en veut rien savoir est encore potentiellement agissante. Son accès est difficile, c’est dans l’intime de la confidence, souvent dans l’irrationnel du discours, dans des constantes ambivalences, qu’il se peut que quelque chose s’ouvre du côté de l’espoir. C’est ici même que se situe, selon moi, la force de vie, c’est-à-dire la propension du sujet à ne pas se résigner totalement au discours qui l’entoure.
Cliniquement, le problème est le suivant : lorsque le raisonnement est essentiellement pragmatique et réaliste, c’est une logique de soin rationnelle et rationalisante qui se met tranquillement en place. Cette conception du soin et du rapport à l’autre pousse le patient à se confronter par avance à sa propre mort. Comme R.W.Higgins l’a déjà pointé : une logique palliative pragmatique attend du mourant deux choses essentiellement : « qu’il puisse parler de sa mort et qu’il l’accepte ». Dit autrement, le patient est sommé de faire le deuil de lui-même.
Je voudrais montrer ici en quoi cette obligation sournoise pour le patient de se confronter par avance à la représentation de sa mort constitue un forçage de la vie psychique. Dans les rencontres cliniques, toute injonction ou même insinuation dans le sens d’un dévoilement de ce point d’insaisissable est susceptible d’être psychiquement iatrogène. Comme le dit R. Zittoun, une parole anticipée sur la mort est susceptible de venir « briser les dernières résistances, sur lesquelles s’articulent les dernières énergies, ce qui reste d’espoir ». Parler de la mort, donc l’anticiper, revient à l’annoncer, c’est-à-dire à la faire psychiquement advenir. Ainsi, cette annonce « s’inscrit dans le dire formulé à une conscience, mais procède de l’effraction de l’inconscient ». Cette conception psychologisante du soin force la vie psychique et crée de toutes pièces un conflit insoluble. Elle dévoile ce que l’homme a de plus mystérieux et aussi de plus intime, ce que la dynamique même de sa vie psychique tend naturellement à cacher : le rapport à sa propre mort.
L’homme se sait mortel.Mais si nous acceptons l’hypothèse de l’inconscient et si nous prenons véritablement en compte que cette instance psychique ne connaît pas le temps : il se veut immortel. C’est cet aspect conflictuel et ambivalent de la vie psychique que la psychanalyse se propose de promouvoir dans ce champ. Ici, non seulement il est vain de tenter de faire le deuil de soi-même, mais également de chercher à préparer psychologiquement le patient à sa propre disparition.

Référence :
- Freud S. (1917, réédition 1985), « Une difficulté de la psychanalyse », in :
L’inquiétante étrangeté et autres essais, Gallimard, Paris. p 175-87
- Pédinielli JL (1987) Le « Travail de la maladie ». Psychologie médicale 19, 7 :
1049-5
- Del Volgo MJ, Gori R, Poinso Y (1994) Roman de la maladie et travail de formation
du symptôme. Psychologie Méditerranéenne 26 : 1434-8
- Pedinielli JL (1993) Psychopathologie du somatique : La « maladie du malade ».
Cliniques méditerranéennes 37-38 : 121-37

jeudi 25 août 2011

Les excès de la pêche en mer


Ils ont été fort bien décrits par SAFINA (1996) (PAULY et coll. 2002). Les pêcheurs ont leur tâche facilitée par diverses techniques modernes :
* Les longs filets dérivants.
* Le chalutage à deux bateaux.
* Les lignes flottantes mesurant jusqu'à 150 kilomètres et équipées de très nombreux hameçons.
* Le radar permettant aux navires de naviguer et de pêcher par temps de brume.
* Le sonar qui détecte les bancs de poissons, d'après la forme caractéristique de leur écho.
* Les avions qui guident les bateaux dans la quête des thons rouges.
* Le positionnement par satellite qui oriente les navires vers les zones riches en poissons.
Un chalutier moderne est capable de ramasser en une heure environ 100 tonnes de morue, soit autant qu'un bateau du XVIe siècle en une saison entière (PAULY et coll. 2002).
Les méthodes actuelles sont si efficaces que chaque année 90 % des poissons existant dans les mers et les océans sont capturés, aussi bien les espèces autorisées que les espèces interdites. Certaines techniques, théoriquement proscrites par la loi, sont en fait utilisées. Les poissons ne parviennent plus à se reproduire en quantité suffisante et leur nombre diminue d'année en année, depuis 1989.
Les pays où la pêche est la plus importante sont dans l'ordre :
1) Japon, 2) Russie, 3) Chine, 4) États-Unis, 5) Chili, 6) Pérou, qui réunissent à eux six 51 % des captures mondiales (PICLET 1992). L'aveuglement des professionnels de la pêche a provoqué la raréfaction de nombreuses espèces. Cette vision à court terme menace les ressources alimentaires pour l'avenir.
Face à cette situation, on a longtemps cru qu'il suffisait de diminuer les prises de jeunes poissons pour que la population se renouvelle. Mais on sait maintenant qu'il faut aussi protéger leur habitat et leurs proies, ce qui complique le problème. L'idéal serait de constituer des zones de réserve où la pêche serait interdite. Mais tous les intervenants ne sont pas convaincus de leur intérêt.
En compensation, l'élevage des poissons en eau douce et en eau salée, dit aquaculture, prend de plus en plus d'importance. Il a plus que doublé en dix ans et fournit un tiers des poissons et des crustacés actuellement consommés (NAYLOR et coll. 1998) (BLOND 2002). Mais l'aquaculture a aussi ses inconvénients (FOSTER 1999) (BLOND 2002) :
* Destruction des mangroves, forêts bordant les côtes où se développent les alevins.
* Larges apports de poissons sauvages pour nourrir les espèces carnivores.
* Pollution et salinisation des eaux et des sols.
L'aquaculture entrave donc en partie la reproduction des espèces marines, de surcroît gênée par les substances toxiques générées par les activités humaines, qui polluent les fleuves, les mers et les océans
Comme l'ont montré certains économistes, l'excès d'impôt tue l'impôt.
On peut dire de la même manière que l'excès de pêche tue la pêche. Les chasseurs, qui se sont heurtés à un problème analogue il y a quelques années, ont compris la nécessité de limiter les périodes de chasse et de protéger certaines espèces. Les pêcheurs doivent effectuer la même démarche.

Les organismes génétiquement modifiés


L'évolution des cultures, longtemps menée par les paysans, est aujourd'hui dirigée par des professionnels. Les techniques anciennes de sélection, d'hybridation, de transplantation ont été perfectionnées. De plus, les spécialistes n'hésitent pas à modifier les gènes des plantes. Aux grossiers essais initiaux où l'on tendait d'induire des mutations par les rayons X ou les alkylants ont succédé des techniques modernes de biologie moléculaire, avec suppression ou introduction de certains gènes (SIMMONDS 1988). Ainsi sont apparus les organismes génétiquement modifiés, en abrégé OGM.
KAHN (1998) explique clairement les buts recherchés grâce à la création d'OGM :
* Augmenter le rendement des produits agricoles.
* Obtenir des plantes plus précoces, plus fertiles et plus robustes.
* Conférer à un végétal la résistance à divers agresseurs : herbicides, virus, bactéries, champignons, insectes.
Les manipulations génétiques ont commencé en 1983. À l'heure actuelle, une centaine d'espèces ont fait l'objet de transfert génique (KAHN 1998).
Ce sont surtout les céréales : blé, riz, maïs. Mais aussi diverses plantes non céréalières : oléagineux, betterave, pomme de terre, tomate, courge, coton, soja.
Les OGM ont suscité de vives controverses et ont fait couler beaucoup d'encre. Certains auteurs sont fortement pour les OGM, comme KAHN (1998) ou MANN (1999). D'autres sont fortement contre, comme MIKKELSEN et coll. (1998) ou l'Association Greenpeace (1997). Quelques-uns ont des positions plus nuancées, comme AMMANN (1999).
Il serait utile pour déterminer les effets à long terme des OGM de les cultiver isolément, sans qu'ils puissent se mélanger à d'autres végétaux.
Ainsi au cas où l'OGM s'avérerait dangereux, il serait facile de le détruire.
Malheureusement, étant donné le mode de reproduction de la plupart des plantes, les caractères transgéniques peuvent être disséminés à distance par croisement de l'OGM avec une espèce proche. L'Association Greenpeace (1997) a insisté sur ce danger : si on utilise des OGM, la contamination à d'autres organismes peut interdire tout retour en arrière.
Ce qu’on peut dire sur les OGM est la suivante :
* Les détracteurs des OGM ne leur reprochent finalement que de petites choses, telles que des risques d'allergie ou l'impact sur quelques variétés d'insectes. Les partisans des OGM ont donc beau jeu de les taxer de frilosité, d'ignorance ou de fanatisme.
* De plus les supporters des OGM font remarquer à juste titre que, bien avant le transgénique, les paysans, par les techniques exposées dans les paragraphes précédents, ont déjà pratiqué de nombreuses manipulations génétiques. Donc, si les aliments actuels sont bons pour la santé, il devrait en être de même pour les aliments de demain.
* Mais c'est ici que le raisonnement pêche. Car contrairement à l'opinion de la plupart des consommateurs et de la plupart des scientifiques, beaucoup des aliments actuels sont dangereux. Je démontrerai, tout au long de cet ouvrage que le blé, le maïs, les laits animaux et quelques autres substances sont les responsables premiers de nombreuses maladies. Alors que les produits originels étaient inoffensifs, certains produits modernes ayant subi certaines modifications génétiques sont devenus nocifs.
* La création d'OGM devrait aggraver la situation. Je suis persuadé que les biologistes parviendront à obtenir des plantes plus résistantes à la sécheresse ou plus riches en une vitamine choisie ou d'un meilleur rendement à l'hectare. Mais en même temps, ils feront apparaître des protéines nouvelles et, de temps en temps, nos enzymes et nos mucines s'avéreront inadaptées à ces molécules inconnues d'elles, soit sous leur forme première, soit sous leur forme altérée par la cuisson. Je me range donc parmi les ennemis des OGM.
Alors que l'on prend mille précautions avant de lancer un nouveau médicament que l'on prend généralement rarement et à petites doses, que n'en fait-on autant avant de créer un nouvel aliment que l'on risque de consommer souvent et à fortes doses !

Ail (allium sativum)


Un peu d’histoire
« La plante qui fait des merveilles », si cette affirmation s’applique à une plante en particulier, c’est bien à l’ail qu’il faut la réserver. Et c’est sans doute le plus vieux médicament que connait l’humanité. De fait, l’ail a servi à toutes les sauces.
Sur des tables d’argile datant de la période sumérienne (3000 ans avant Jésus-Christ), on a retrouvé des prescriptions à base d’ail. Le l’Europe à l’Asie, il a été reconnu comme un médicament de choix, mais ce sont particulièrement les égyptiens qui ont fait sa renommée. Les esclaves qui construisaient les pyramides recevaient leur ration quotidienne d’ail qui, disait-on, leur apportait force et endurance et les mettait à l’abri de la maladie. Un bon jour, l’ail vint à manquer et cela déclencha ce que l’on croit etre la première grève d’ouvriers.
En Grèce, les athlètes participant aux épreuves olympiques consommaient de l’ail tout comme les soldats avant chaque bataille.
Selon Homère, le dieu Hermès en donna à manger à Ulysse avant qu’il pénètre dans la demeure de Circé la drogueuse pour le mettre à l’abri de ses sorts. Les sages-femmes en accrochaient dans les chambres de naissance pour préserver l’enfant à naitre de la maladie et de la malédiction.
Hippocrate recommandait l’ail pour soigner les infections, les blessures, les tumeurs, la lèpre et les problèmes de digestion. Dioscoride l’utilisait pour traiter les maladies cardiaques, Pline l’Ancien l’employait pour soigner le rhume, l’épilepsie, la lèpre et le ver solitaire.
A cause de la mauvaise haleine qu’il occasionnait, l’ail, en Europe, fut considéré comme un médicament pour les pauvres. Il fallut bien des siècles avant que les riches acceptent d’en consommer.
Au XIXe siècle, les médecins le prescrivaient pour combattre le rhume, la toux et tous les problèmes d’ordre respiratoire. On croyait même que quelques gouttes de jus d’ail sur l’oreille pouvaient guérir la surdité.
Avant la découverte de la pénicilline en 1928, le jus extrait de l’ail servait d’antibiotique sur les champs de bataille pour soigner les blessés.
Ses avantages
Bien sur, l’ail ne guérit pas l’épilepsie ni la surdité, mais son pouvoir curatif n’en est pas moins important. En plus d’être un antibiotique fort efficace (détrôné depuis par des produits pharmaceutiques), il s’avère de première importance pour éviter les maladies cardiovasculaires (plusieurs études l’ont confirmé) et pour contrôler le taux de cholestérol.
La consommation élevée d’ail par les Chinois expliquerait le faible taux de cancer de l’estomac chez cette population.
Mise en garde
De nombreuses personnes peuvent être allergiques à l’ail ou peuvent éprouver des problèmes de digestion. Si c’est votre cas, aussi bien vous abstenir d’en consommer.
Certaines composantes de l’ail se mêlent au lait maternel et peuvent occasionner des coliques chez les enfants.
Son utilisation
L’ail est abondamment utilisé en cuisine, mais si vous voulez en ressentir tous les bienfaits, c’est en le mâchant qu’il développe toute sa force curative. Si la mauvaise haleine ne vous fait pas peur, vous pouvez en manger plusieurs gousses par jour sans problème.
On peut aussi s’en faire une infusion en laissant reposer 6 gousses hachées finement dans 250 ml (1 tasse) d’eau froide pendant six heures.
Pour éliminer la mauvaise haleine qui en résulte, rien de mieux que de mâcher du persil, du fenouil ou de la menthe fraiche. Il n’y a pas d’autre solution.

Réf : dictionnaire des plantes médicinales, DANIEL JOURDAIN

Les problèmes de la construction écologique


Les enjeux de la prise en compte de l’environnement dans le bâtiment sont multiples, complexes, et parfois contradictoires.
Comment répondre par exemple au tiraillement entre l’envie, à l’échelle individuelle, d’une maison à soi dans un environnement préservé, et le mitage du territoire à l’échelle nationale ? Par ailleurs, il est difficile de concilier l’urgence et l’ampleur des mesures à prendre avec la nécessité d’un coût de construction ou de rénovation accessible au plus grand nombre, l’utilisation des ressources locales, la rareté de la main-d’œuvre qualifiée, le caractère renouvelable et recyclable des matériaux, etc.
La question de la bonne gestion des ressources en matières premières disponibles est difficile. Prenons le cas du bois par exemple : certes, c’est une ressource renouvelable, mais les forêts dont il provient sont-elles gérées durablement ? Combien de kilomètres a-t-il parcourus pour arriver sur le lieu de construction ? Est-il utilisé avec d’autres matériaux compatibles avec son caractère hygroscopique ? Est-il massif, façonné en utilisant beaucoup d’énergie, ou aggloméré avec des colles contenant du formaldéhyde ?
D’autre part, le manque de recul, la juxtaposition de certifications et normes sur les produits et procédés créent de la confusion, et il est difficile de s’y retrouver. Les informations et les études sont encore dispersées, lacunaires ou peu lisibles.
Les difficultés d’approvisionnement et le coût plus élevé des matériaux sont également un problème : beaucoup de matériaux dits écologiques ne se trouvent que dans des réseaux de distributeurs spécialisés, encore trop peu nombreux et absents des grandes surfaces où s’approvisionnent les entreprises conventionnelles. Mais le coût reste encore le principal frein : ces matériaux sont souvent plus chers que les matériaux standardisés produits industriellement en grande quantité.
Enfin, le manque de main-d’oeuvre qualifiée et les délais aléatoires sont l’apanage du secteur du bâtiment en général. Les charpentiers en particulier sont très sollicités depuis quelques années du fait de l’engouement récent pour la construction en bois, et il est difficile de trouver un bon professionnel du chauffage et de la ventilation utilisant des énergies renouvelables.
Néanmoins, beaucoup d’associations font un remarquable travail pour mener des études sérieuses afin de mieux connaître les performances des procédés de constructions et des matériaux non conventionnels, créer des réseaux de spécialistes ou faire partager des expériences. Malheureusement, elles sont souvent limitées par leur manque de moyens.

Consommation des médicaments


Les Français passent pour de grands consommateurs de médicaments.
Ceux-ci sont parfois nécessaires au rétablissement de notre santé. C'est leur côté bénéfique. Mais ils ne sont presque jamais totalement anodins. Il suffit de consulter le dictionnaire Vidal pour découvrir que chaque médicament présente des contre-indications, pouvant entraîner des incidents et des accidents.
Il convient donc d'adopter certains principes de bon sens :
* Pour le malade, éviter l'automédication et prendre conseil auprès d'un médecin compétent.
* Pour le médecin, comparer systématiquement les dangers de la maladie avec ceux du médicament. La thérapeutique moderne est souvent un risque calculé.
* Autant que possible éviter les traitements au long cours avec un même produit.
La consommation des médicaments s'est progressivement et grandement développée dans les pays occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Il est frappant de constater que c'est depuis cette époque que certaines maladies exceptionnelles sont devenues de plus en plus répandues. Par exemple l'asthme et la maladie de Crohn qui ont multiplié leur fréquence par 100, alors que certains cancers (sein, prostate, colon/rectum) sont de plus en plus nombreux. Il est tentant d'y voir une relation de cause à effet.
Dans l'immense liste des médicaments commercialisés en France, les antibiotiques viennent pour moi au premier rang des suspects. La quasi-totalité des Français en ont reçu à un moment ou à un autre. Actuellement, les enfants de moins de six ans, infectés presque en permanence au niveau des bronches ou de la sphère ORL, contaminés dans les crèches et les écoles, sont traités de façon répétée par les antibiotiques.
L'usage abusif des antibiotiques a plusieurs inconvénients :
* Risque d'altération durable de la flore bactérienne du tube digestif.
* Sélection de bactéries résistantes (BOYE 2000), particulièrement abondantes dans certains services hospitaliers et responsables du fort accroissement des décès par infections nosocomiales.
* Agression contre la muqueuse du grêle qui peut devenir trop perméable, ce qui, dans mes conceptions, favorise le développement de nombreuses maladies et même engendre certains cercles vicieux.
On n’est pas contre l'emploi des antibiotiques qui sont des médicaments irremplaçables dans le traitement des infections bactériennes. Malheureusement, ils sont trop souvent prescrits dans de nombreuses situations où ils sont inutiles, en particulier dans les infections virales, beaucoup plus répandues que les infections bactériennes. Soit parce que le médecin veut prévenir une éventuelle surinfection bactérienne, soit parce qu'il hésite entre les deux diagnostics.

mercredi 24 août 2011

Le problème des céréales domestiques


1. Définition des céréales
Le terme de « céréale » vient de Cérès, déesse romaine des moissons.
On appelle céréales les espèces végétales dont les grains servent, soit en entier, soit réduits en farine, à la nourriture des hommes et des animaux domestiques (BONJEAN et PICARD 1990).
Sont considérés comme des céréales :
* Le blé et l'orge, originaires d'Europe, du Bassin Méditerranéen et du Moyen-Orient.
* Le seigle, l'avoine et le sarrasin.
* Le riz apparu en Asie et dans certaines régions d'Afrique.
* Le mil, le millet et le sorgho, venus d'Afrique.
* Le maïs, issu d'Amérique.
La plupart des céréales sont des graminées. Cependant le sarrasin ou blé noir n'est pas une graminée.
2. Importance des céréales dans l'alimentation
Les céréales contiennent en moyenne 10 % de protéines, peu de lipides, beaucoup de glucides, des sels minéraux et des vitamines (BONJEAN et PICARD 1990). Pendant la préhistoire, les cueilleurs/chasseurs consommaient déjà en fortes quantités des graines de graminées sauvages.
À l'heure actuelle, les céréales représentent les deux tiers des calories et la moitié des protéines absorbées par les humains (OLSON et FREY 1987). C'est dire l'énorme place qu'elles occupent. Il existe cependant des variations :
* Dans le type de céréales d'un pays à un autre. En France, le blé vient en tête, suivi du riz, puis du maïs. L'orge, le seigle, l'avoine n'ont qu'un rôle mineur.
.* Dans la quantité de céréales par habitant d'un pays à un autre. La proportion de céréales dans la ration quotidienne est beaucoup plus importante dans les pays pauvres que dans les pays riches (DUPIN et LEYNAUDROUAUD 1992).
* Dans le temps pour un même pays. En France, en 1880, le pain constituait l'essentiel de l'apport calorique avec 600 grammes par jour et 88 Alimentation ancienne et alimentation moderne par personne. Aujourd'hui le Français mange seulement 144 grammes de pain par jour (DUPIN et LEYNAUD-ROUAUD 1992).
3. Les effets nocifs des céréales
Alors que le riz semble peu ou pas dangereux, le blé et à un degré moindre le maïs ont été mis en cause dans plusieurs maladies.
1) Dans la polyarthrite rhumatoïde, au cours d'une rémission obtenue par une période de jeune, la réintroduction du blé réveille les arthrites dans 54 % des cas. Le maïs a le même effet dans 56 % des cas (DARLINGTON 1986).
2) La sclérose en plaques est plus fréquente chez les Anglo-Saxons et les Scandinaves qui sont de grands consommateurs de céréales (BESSON 1994a).
3) La maladie coëliaque et la dermatite herpétiforme sont la conséquence d'une réponse immunitaire contre un peptide commun à la gliadine du blé (GJERTSEN et coll. 1994), à la secaline du seigle et à l'hordeine de l'orge (LOGGINS et coll. 1996). L'exclusion de ces trois céréales permet la guérison.
4) Certaines migraines sont clairement liées à la prise d'aliments contenant du blé et disparaissent avec l'arrêt de ces produits (MONRO et coll. 1984).
5) Dans le diabète sucré juvénile, KOSTRABA et coll. (1993) attribuent une grande importance aux farines de céréales.
6) Dans les dépressions nerveuses, BURGER (1988) a maintes fois observé un rôle causal du blé.
7) Une étude conduite sur 45 populations a révélé une corrélation frappante entre la fréquence de la schizophrénie et la quantité de blé, d'orge et de seigle consommée par habitant (LORENTZ 1990).
8) La maladie de Crohn est souvent mise en rémission par la nutrition artificielle. La réintroduction de certains aliments peut déclencher une rechute. Parmi les substances les plus redoutables figurent le blé et le maïs (RIORDAN et coll. 1993).
9) Le déclin des Amérindiens au début du XVIe siècle est classiquement attribué à plusieurs actions exercées par les envahisseurs venus d'Europe : massacres, transmission de l'alcoolisme et surtout transmission de maladies infectieuses. Mais pour LARSEN (2000), les Aztèques, les Mayas et les Incas ont été préalablement affaiblis par la consommation exagérée de maïs. Il a été démontré que ces Amérindiens sont passés, peu avant l'arrivée des Blancs, d'un régime alimentaire varié à une nourriture constituée à 90 % de maïs, ce qui a entraîné l'apparition d'arthrose, de caries dentaires et d'une moindre résistance aux infections.
Le danger provient de la structure de certaines protéines du blé et du maïs :
* Ou bien ces protéines ont connu tant de changements depuis la préhistoire que les enzymes et les mucines de certains humains n'y sont pas adaptées.
* Ou bien ces protéines modifiées deviennent nuisibles après avoir subi de nouvelles transformations dues à la cuisson. Il faut en effet noter que tous les produits céréaliers sont cuits ou obtenus par des techniques se déroulant à température élevée.
Les protéines du riz, même altérées par la cuisson, sont beaucoup mieux tolérées.