Via le poisson, l'eau en bouteille et même l'air, nous ingérons 2000 microparticules de plastique par semaine, selon les données les plus récentes. Pour inquiétantes qu'elles soient, elles ne justifient pas d'exclure les aliments concernés. Nos articles pour y voir plus clair.
Un kilo
de produits de la mer contient en moyenne 1480 microplastiques, un litre d'eau
en bouteille 95, et un mètre cube d'air 9,80. Microfibres et fragments de
plastique abondent aussi dans la bière, le sucre le sel et le miel... Si bien
qu'un adulte assimilerait en un an aux alentours de 110 000 de ces particules !
Ces
données, qui ont fait le tour de la Toile, ressortent de la première synthèse
des recherches menées sur la contamination de notre nourriture par les
microplastiques. Réalisée par Kieran Cox et ses collègues de l'université de
Victoria au Canada, elle résume les résultats de 26 études internationales,
portant au total sur 3600 échantillons prélevés dans notre environnement.
Impressionnant
? Certes. Alarmant ? Attention aux conclusions hâtives. Il est vrai que les
toxicologues soupçonnent ces microscopiques fibres et fragments de plastique de
larguer dans notre organisme des substances toxiques voire cancérigènes
lorsqu'ils transitent par notre intestin et notre foie. Mais pour l'heure, ces
effets restent à prouver.
D'autre
part, comme le souligne l'équipe canadienne, rien ne justifie d'arrêter de
boire de l'eau en bouteille (S&V n°1209) ou de manger du poisson :
aujourd'hui, les études manquent sur la contamination d'autres catégories
d'aliments très consommés comme les céréales, la volaille, le boeuf ou les
légumes. Il est fort probable que la plupart des catégories d'aliments sont
concernés par cette pollution, tant le plastique est omniprésent.
Cette
étude témoigne surtout de l'étendue de la pollution aux microplastiques sur la
planète, qui ne semble plus épargner aucun écosystème, des lacs alpins jusqu'aux abysses.
Alors même que sa production devrait exploser dans les décennies qui viennent,
les auteurs recommandent d'inverser la tendance en cessant le plus vite
possible l'usage du plastique.