Quel
type de matelas est-il conseillé de choisir ?
La question n’est pas anodine, en particulier
si vous souffrez de lombalgie : des chercheurs espagnols ont montré en
2003 que 95% des patients ayant dormi sur un matelas moyennement ferme
ressentaient moins de douleurs que ceux ayant dormi sur un matelas ferme. Par
ailleurs, des études indiquent que la qualité du sommeil s’améliore quand la
literie est renouvelée. Enfin, la position adoptée pourrait jouer un
role : les matelas dont la fermeté varie en fonction des zones d’appui du
corps seraient mieux adoptés aux personnes qui dorment sur le dos.
Existe-t-il
des aliments qui aident à bien dormir ?
Les sucres lents encouragent
l’endormissement, de meme que les aliments riches en tryptophane, un précurseur
de la mélatonine présent dans le riz complet, le fromage ou le chocolat, par
exemple. Au contraire, le lait diminue la capacité du tryptophane à pénétrer
dans le cerveau, attention, la digestion augmente la température corporelle, ce
qui n’est guère favorable à l’endormissement. Mieux vaut donc éviter les diners
copieux et tardifs. Quant à l’alcool, s’il peut provoquer l’endormissement, il
nuit à la qualité du sommeil.
Peut-on
faire du sport juste avant le coucher ?
‘’le sport fait augmenter la température
corporelle, alors que celle-ci doit diminuer au moment du coucher’’, répond
Yves Dauvilliers, neurologue spécialiste du sommeil au CHU de Montpellier. Une
activité physique intense, juste avant l’heure du coucher, est donc à éviter.
Mais si vous n’arrivez pas à dormir, peut-etre n’etes-vous pas assez fatigué.
Des chercheurs américains ont montré en 1997 que 30 à 40 minutes d’aérobic ou
de marche rapide, quatre fois par semaine, avaient permis à des personnes agées
de 50 à 76 ans de diminuer de moitié leur temps d’endormissement.
L’acte
sexuel favorise-t-il l’endormissement ?
En effet, l’activité sexuelle y est favorable
en ce qu’elle génère une sensation de bien-etre et d’apaisement. Une sensation
notamment due à la dopamine, surnommée hormone du plaisir, et aux endorphines,
neurotransmetteurs au fort pouvoir relaxant. A condition que l’acte ne soit pas
acconpagné de difficultés relationnelles qui, elles, ne manqueront pas de
perturber l’endormissement… une étude américaine a montré que la masturbation,
accompagnée ou non d’un orgasme, ne diminue pas le temps d’endormissement et ne
modifie pas le sommeil.
Dans
quelle mesure la sieste est-elle recommandée ?
Les scientifiques ont montré que, quand la
durée de sommeil nocturne a été suffisante, une courte sieste en début
d’après-midi augmente la vigilance et maintient, voire améliore, les
performances durant les deux heures et demie qui suivent. En cas de manque de
sommeil, la sieste réduit la somnolence, en particulier chez ceux qui
travaillent en horaires décalés.
Il y a plus de vingt ans, la
Nasa concluait que les pilotes de long-courrier qui faisaient une sieste de
quarante minutes dans leur cockipit se montraient ensuite plus rapides, lors de
tests psychomoteurs, que ceux qui restaient éveillés. Cependant, si les études
s’accordent sur les effets réparateurs d’une sieste d’une dizaine de minutes,
un sommeil diurne de plus de trente minutes peut endendrer les effets inverses.
Le neurologue Yves Dauvilliers distingue ‘’sieste plaisir et sieste besoin’’.
Si elle devient un besoin irrépressible et systématique, cela peut alors etre
le signe d’une pathologie du sommeil. En revanche, si la sieste est un plaisir,
si elle n’a pas pour seule fonction de pallier des nuits trop courtes et si
elle dure moins de trente minutes, elle est alors recommandée.
Les
ondes de téléphones nuisent-elles au sommeil ?
‘’il n’est pas prouvé que les champs
électromagnétiques perturbent le sommeil, meme si de rares études menées sur
une nuit d’expérimentation ont montré des modifications du sommeil des
sujets’’, répond Joel Paquereau, neurophysiologiste responsable du centre du
sommeil au CHU de Poitiers. Ces expériences enregistrent d faibles
modifications des ondes cérébrales, une augmentation du temps de someil léger
et une diminution du sommeil profond chez des personnes soumises à un champ
électromagnétique (comme celui émis par les téléphones portables) avant le
coucher. Mais elles ne sont pas assez étendures pour distinguer clairement
l’effet de ce champ du simple stress lié à l’expérience. Récemment,
l’université de médecine de Berlin a étudié le sommeil de 397 personnes vivant
à proximité de stations de téléphonie mobile. Pendant douze jours, à leur insu,
ces antennes ont été activées ou coupées aléatoirement. Aucune différence n’est
apparue dans leur sommeil. Mais ‘’les stations en tant que telels peuvent avoir
un impact subjectif négatif sur la qualité du sommeil’’, concluent les
chercheurs.
Le cas de personnes dites
hypersensibles aux champs électromagnétiques demeure un mystère pour la
médecine qui, tout en reconnaissant la
realité de leurs symptomes, ne parvient toutefois pas encore à les
expliquer.
Réf : science & vie, N°1128, septembre 2011, page 124
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