Les dictons "la variété est le piment de la vie" et "le bonheur n'est pas d'obtenir ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on obtient" seraient justes, selon une étude publiée dans le Personality and Social Psychology Bulletin.
Les recherches montrent que le bonheur peut augmenter après des changements de vie majeurs, tels que le début d'une nouvelle relation amoureuse, mais au fil du temps il a tendance à revenir au niveau précédent, explique le psychologue Kennon Sheldon de l'Université du Missouri qui, avec ses collègues, a développé un modèle de ce qui permet de maintenir les niveaux de bonheur apportés par des changements bénéfiques.
Ce modèle comprend deux éléments principaux: la nécessité de continuer à vivre de nouvelles expériences positives qui changent la vie et la nécessité de continuer à apprécier ce que l'on a déjà et ne pas vouloir avoir plus trop vite.
Sheldon et Sonja Lyubomirsky de l'Université de Californie (à Riverside) ont interrogé 481 personnes sur leur bonheur. Six semaines plus tard, les participants identifiaient un changement positif récent dans leur vie qui les avaient rendus plus heureux. Après 6 autres semaines, les psychologues évaluaient si ce bonheur accru avait duré. Pour la plupart, ce n'était pas le cas. Sur la base de ces données, les chercheurs ont étudié quelles conditions semblaient apporter une amélioration qui dure.
La majorité des participants s'étaient habitués au changement qui avait fait leur bonheur, explique Sheldon. Ils ont cessé d'être heureux parce qu'ils ont continué à vouloir plus et à élever leurs normes, ou parce qu'ils ont cessé d'avoir de nouvelles expériences grâce à ce changement. Par exemple ils ont cessé de faire des choses amusantes avec leur nouveau(elle) partenaire et commencé à vouloir qu'il(elle) soit différent(e). Quelques-uns ont pu apprécier ce qu'ils avaient et continuer à vivre de nouvelles expériences. Ces derniers ont eu tendance à maintenir leur élan, plutôt que de retomber au même niveau de bonheur qu'au départ.
Ce modèle, estime Sheldon, suggère comment il peut être possible de s'entraîner à demeurer à son meilleur niveau de bonheur possible.
Les meilleures changements de vie, note-t-il, ne correspondent pas nécessairement à de nouveaux achats. Une nouvelle possession doit permettre une expérience renouvelée chaque jour et être appréciée pour ce qu'elle apporte pour avoir un effet durable sur le bonheur.
Le problème avec plusieurs achats est qu'ils ne continuent pas à fournir des expériences positives variées. Ainsi, dit le chercheur, s'appuyer sur les achats matériels pour améliorer le bonheur, peut conduire à une accroissement plus rapide des aspirations, comparable à une addiction. Le modèle présenté, dit-il, suggère une voie pour réduire la baisse de stimulation suite à des achats. Par exemple, suite à la rénovation d'une maison, en profiter et avoir plusieurs expériences heureuses dans le nouvel environnement permet de maintenir la stimulation et la satisfaction.
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